lundi, 02 mai 2022
"Certaines rencontres portent en elles la magie d'une évidence." *
Je vais encore vous parler de cinéma. Vendredi il y avait dans mon cinéma préféré une séance unique du premier film de Vincent Le Port, Bruno Reidal. Vendredi, 18h, début de weekend de 1er mai, c’était pas gagné. Et pourtant, la salle était pleine. Et pourtant je connais plein de gens qui auraient voulu voir ce film, mais qui n’ont pas pu ce jour-là, car pris par je ne sais quoi d’autre de plus important. Mais ce film, dans Maville, n’a été programmé que pour une séance ! Quelle ineptie ! Pourquoi cette réaction ? Parce que le personnage principal de ce film est incarné par Dimitri Doré, dont c’est également le premier film et que Dimitri a grandi dans Maville, y est attaché, et est tellement attachant que sa famille, ses amis, ses anciens professeurs, tous ceux qu’il a cotoyés pendant toutes les années qui ont précédé son départ à Paris, auraient été ravis de remplir la salle pendant une semaine complète. D’ailleurs Vendredi la salle était pleine et conquise. Dimitri, lui, a été généreux, comme à son habitude, et est venu lui-même nous présenter ce film, répondre à nos questions à la fin de la projection et nous serrer dans ses bras (tant pis pour le covid s’il traînait par là, j'avoue) et ensuite a retrouvé au restaurant-brasserie voisin ceux qui étaient disponibles.
Vous l’avez deviné, Dimitri a été mon élève, un an, et a toujours su garder le lien. Pendant les deux autres années qu’il a passées au lycée, dans la section théâtre, mais aussi ensuite, pendant son année d’école de théâtre, puis quand ses premiers rôles sont arrivés. Il est très éclectique : théâtre assez abscons de Bernanos, plus adressé aux enfants avec Sans Famille, mais aussi cabaret, opéra en tant qu’acteur, pas chanteur, et maintenant cinéma. Il se lance dans tout, du moment que c'est un défi. Guettez-le ! Regardez ses interviews ! Il est aussi drôle et spontané, mais aussi plein de sagesse, en face des journalistes, qu’il l’était en face de ses enseignants. Il avait tellement de rêves et d’idées originales à l’époque, qu’on ne pouvait que souhaiter que tout se réalise. Et il semble faire tout pour cela. Il avait aussi des références qui ne devaient rien à la mode, mais seulement à sa curiosité. Et il est toujours ainsi, vrai. Il y a comme ça des rencontres exceptionnelles dans une carrière de prof.
Je ne comprends toujours pas pourquoi son film n’a pas été programmé plus d’une séance ici. Mais j’ai réfléchi. Peut-être le directeur du cinéma attend-il la Cérémonie des Césars pour programmer Bruno Reidal sur une semaine ou deux ? Un César du meilleur espoir Masculin serait amplement mérité !
* Valérie Cohen
10:38 Publié dans Actus, Art, cinéma, Culture et plaisir, Emotion, Film, J'suis quand même un peu prof..., Quotidien agréable | Lien permanent | Commentaires (2)