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lundi, 31 octobre 2022

Vieillir c'est savoir perdre. *

J’ai  64

Mon téléphone ne veut pas écrire « ans ».

J'ai beau lui dicter ils refusent le mot « an ».

C'est un signe à mon avis. Pourtant les signes, justement, sont là.  La liste de ce que mon corps a produit pour m’informer de mon vieillissement en 5 ans est parlante et longue.

Je n’ai pas envie d’entrer dans le détail, mais il y a plein de mots dont j’ai soudain appris la signification, et des symptômes qui seraient passés inaperçus il y a quelques temps, mais désormais alarment mon médecin. Et puis, depuis mon covid, il y a cette fatigue, qui m’assomme brutalement sans sommation une ou deux fois par jour, alors qu’aux heures normales du sommeil, je n’arrive qu’une nuis sur trois à m’endormir.

Mais je viens de faire un stage de remise en forme post covid long. 3 heures de sport intensif tous les matins, pendant 4 semaines ! Je me sens bien, beaucoup mieux, et sur les conseils des médecins de l'hôpital j'ai voulu inclure le sport dans mon quotidien. Mercredi je suis allée faire une prise de sang à pied puis suis rentrée à pied et ensuite suis repartie à la piscine à pied. Là j'ai nagé quarante-cinq minutes puis je suis rentrée à pied.

Pas peu fière, je me réjouissais déjà de ma vitalité quand une crampe, suivie d’une douleur à la côte m’ont fait en parler à mon médecin et l’ont fait me faire faire la énième prise de sang de cette année ! Bon, c’est pas top. Pas de thrombose, ni de phlébite, mais pas top quand même. Un traitement que j’ai du mal à supporter et d’autres examens à venir…

Quand je pense que les nantis au pouvoir veulent faire passer la retraite à 65 ans pour tout le monde, alors que pour ne pas « mourir sur scène », je suis partie à 62 ans, avec pour la peine une retraite de 51% au lieu de 66%. Je n’ose pas imaginer ce que toucheront mes collègues, ni à l’état dans lequel ils seront après 43 ans de carrière !

Je me souviens d'une amie des blogs, qui écrivait "Vieux, c'est mieux". Je pense souvent à elle, qui était si positive. Perso, j'ai du mal à adhérer à ce slogan, mais je vous promets d'essayer !

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* Georges Wolinski qui était pourtant bon joueur, mais est tombé sur de sales tricheurs.

 

mardi, 18 janvier 2022

Point d'odeur, bonne odeur. *

Désolée d'être restée s'y longtemps sans écrire. Du froid, un virus qui tourne, un moral pas toujours très haut (voir note précédente), des repas entre amis quand même pour éclairer ma vie et de ce fait de la cuisine à faire, des cartes de voeux à écrire, des séances chez l'orthophoniste, chez le kiné, des insomnies compensées par des grasses matinées parfois, des cadeaux à acheter en retard (on n'en fait pas beaucoup, la famille s'amenuise), et une tendance à la procrastination qui surgit tous les ans à la même époque. Ca fait assez d'excuses ? Je n'en suis pas sûre, mais tant pis.

Oui, j'ai découvert récemment l'orthophonie du côté patient.e.s ! Un médecin chef de service au CHU de Maville a enfin pris en compte mon covid long et a décidé de faire un bilan complet de tout ce qui peut avoir été atteint par cette s.......e, et me propose des essais de rééducations dans divers domaines me concernant. Le plus dur pour moi depuis mars 2020, c'est la perte partielle, mais importante, de mon odorat et de mon goût. Je n'avais pas conscience auparavant du rôle que ça jouait dans mon plaisir à vivre autant que dans ma confiance à vivre. 

Manger et cuisiner ont perdu de leur subtilité, et certaines odeurs ne m'alertent plus. J'essaye pour autant d'apprécier quand même les moments festifs et gustatifs et de ne pas devenir trop parano ou "toquée" bien que je vérifie bien plus souvent ma gazinière. 

Chez l'orthophoniste, je hume et je goûte. Des huiles essentielles, des bouts de chocolat, des petites crèmes qu'elle fabrique et parfume pour moi. Je mâche avec application et déglutit en me bouchant le nez, ou en me mouchant aussitôt. Et à chaque test je décris, et j'essaie d'associer une image mentale, un souvenir. Parfois je sens un progrès. Et puis le lendemain, je suis déçue. Mais j'y crois !

Un ORL a tenté sur moi un antihistaminique. Et je dois dire, que si ça n'a pas complètement amélioré ma perception des odeurs ambiantes, cela a quand même réduit les éternuements que j'avais tous les matins sans pouvoir y faire quoi que ce soit.

J'espère dans quelques semaines pouvoir vous dire que ma vie est redevenue savoureuse, ou puante parfois, tout retour d'une odeur disparue ou d'un goût perdu, me met dans un état d'euphorie difficile à décrire.

J'ai retrouvé les agrumes et partiellement le chocolat, mais les épices et les herbes m'échappent encore.

Les poubelles sont encore loin de moi, ce qui n'est pas si mal.

L'article en lien, vous en dira plus sur le sujet. Ils ont l'air optimistes, alors, je le serai aussi.

https://www.republicain-lorrain.fr/magazine-sante/2020/07...

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* Ciceron

mercredi, 24 novembre 2021

L'automne est une demeure d'or et de pluie *

L’automne avance. ADMV rassemble les feuilles mortes sur son potager. J’observe les couleurs changeantes de ces feuilles. Je me couvre et pars marcher. La nature est changeante, le moral aussi. Une marche revigorante, la visite surprise d’une amie venue de Bretagne, un film drôle et sans prétention, une série scandinave qui nous transporte ailleurs, des samoussas que j’ai pris plaisir à cuisiner, mais dont je ne goûte et sens pas toutes les nuances, une consultation avec un médecin et un service hospitalier qui prennent enfin en compte tous mes symptômes post-covid, une peinture dont je suis contente, un décès d’une de mes cousines qui me rend tellement triste, la sainte patronne des musiciens qui me fait penser à ma mère, le cimetière qui est décidément un lieu qui ne me parle pas quand j’y connais des gens, une BD qui me prouve qu’il y a encore des gens intelligents, un sourire dans un magasin qui me rappelle que la vie peut être sympa, les potimarrons et courges diverses du jardin qui font notre bonheur. Le mois de novembre, c’est ça, ses multiples facettes qui le rendent un peu plus difficile à vivre que les autres je trouve, mais aussi plus surprenant. J’espère que votre mois de novembre ne vous décevra pas.

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* Jacques Chessex

mardi, 24 novembre 2020

Le poète doit faire un tableau noir avec de la lumière.*

Ranger et trier un bureau définitivement après 37 années de carrière, et six ou sept ans d’études supérieures, est une expérience étrangement intéressante et me provoquant moins d’émotions nostalgiques que je ne m’y attendais. Ce sont plutôt des émotions historiques !

Je retrouve des objets, outils, utilisés jusqu’à il n’y a pas si longtemps et pourtant les collègues entrés depuis moins de 15 ans dans la profession n’en ont peut-être même pas entendu parler.

Le tableau de feutre. Un grand tissu feutrine bleu nuit sur lequel on posait des figurines et étiquettes qui s’accrochaient automatiquement grâce à un velcro collé derrière. J’en ai dessiné des objets ! et rédigé des étiquettes, que je pouvais et les élèves aussi déplacer à volonté. C'était en quelque sorte le premier tableau interactif. Les éléments à coller s’achetaient aussi tout faits, mais il n’y avait jamais les images et les mots voulus. Et puis ça coûtait plus cher.

A l’époque, j’étais dans un collège de campagne, pas un rond, et peu de matériel.

Il y a 25 ans j’ai été mutée en lycée de centre ville, récent, et j’ai découvert le rétroprojecteur. On utilisait des transparents. Au départ uniquement avec des stylos permanents ou pas, ça se conservait bien ou s’effaçait à l’eau. Puis j’ai appris à photocopier dessus. J’avais des illustrations, des tableaux, c’était génial. Et enfin, on les a oubliés ces transparents pour n’utiliser que l’ordinateur et le vidéo projecteur. 

Je viens de retrouver une boîte de transparents vierges. Pas question de les jeter. Je vais justement en avoir besoin pour préparer des décos de noël pour mes fenêtres. On peint sur la feuille de plastique, on attend que ça sèche, et on décolle pour poser sur la vitre, ça adhère. C’est magique ! 

Mes transparents vont donc avoir une deuxième vie. Moi aussi, j'espère.

Je vous reparlerai d’autres trouvailles plus tard.

PS : j'ai cherché en vain une photo montrant une séance pédagogique avec tableau de feutre. Et je suis tombée par hasard sur cette BD. Finalement je la trouve adaptée à mon texte.

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EDIT DU 27 NOVEMBRE POUR Elisabeth :

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Tableau de feutre moderne. On ne nous vendait pas de lettres en plastique accrochant sur le feutre à l'époque.

 

 

 

 

 

 

 

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En revanche, là, ça ressemble assez bien à ce que j'utilisais avant d'avoir un ordinateur dans ma salle. C'était plus pratique que l'ordi pour faire des caches, ajouter des commentaires ou signes tout en parlant, car en plus, on ne tournait pas le dos aux élèves.

 

 

 

 

* Olivier Py

vendredi, 08 mai 2020

Lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois *

J'ai envie de vous présenter un livre. Il a 73 ans. Au début il n'existait pas. Mais deux frère et sœur sans enfant, dont je pourrais vous raconter l'histoire un jour, Fernand et Alice, donnaient leur amour à leurs petits-neveux et nièces en leur offrant des vacances, des moments heureux dans un jardin, et des lectures. La revue Lisette fut achetée toutes les semaines, puis les numéros furent reliés pour en faire un livre. Fernand, ancien ingénieur, était en retraite, avait vécu deux guerres, et voulait toujours apprendre plus. Malgré tout cela, il n'avait pas perdu son optimisme, sa foi en l'humanité, le modernisme, l'avenir. Un relieur qui avait sa boutique pas loin lui a appris la technique. C'est ainsi que mon grenier est plein de livres divers, de plus ou moins grand intérêt, mais merveilleusement reliés. Cet "album de Lisette", comme je l'appelais enfant, a fait mon bonheur. J'ai tout lu, en négligeant sans doute un peu trop les pages couture et tricot. Aujourd'hui, en période de confinement, je le regrette. Sinon, oui, j'ai tout lu. J'y ai acquis autant de principes moraux de base que d'esprit critique. Car oui, certains textes me faisaient sourire, ou bondir, mais j'y puisais ce qu'il y avait d'émotion et de nostalgie universelle. Et savoir que ma mère avait feuilleté ces pages, sans les abîmer du tout, donnait à cette lecture encore plus de valeur. Je pense que je vais relire le roman-feuilleton "Nicole au Pays des Dollars", et me demande quelle idéologie il véhiculait !

 

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* Pierre Dumayet

 

lundi, 04 mars 2019

Le travail, c'est la santé, rien faire, c'est la conserver.*

C’est le mois de mars. Un air de printemps, une lumière différente, oui, on y est. Ça ne me donne malheureusement pas vraiment envie de bosser. Envie ou pas, je croule sous les copies et autres pensums, donc je m’exécute.

De plus notre grand chef, Blanc qu'erre, n’en finit pas de nous agresser, de rendre notre boulot insupportable, ses sous-fifres (qu’il ne doit par ailleurs pas ménager non plus) font leur possible pour faire appliquer sa politique inhumaine.Récemment un collègue m’a fait remarquer que les media ne parlent jamais des suicides dans l’éducation nationale. C’est vrai. La police, Orange, la SNCF… Les entreprises ou corps de métiers ne manquent pas où mourir est moins dur que travailler. Mais l’éducation nationale, on n’en parle pas. Pour tout le monde nous sommes ceux qui bossent 18 heures par semaines et sont toujours en vacances, pourquoi voudrions-nous en finir. Pourtant, autour de moi, je vois des gens qui souffrent, qui sont au bout du bout, et ça me fait peur, car certains ne sont ni vieux comme moi, ni jeunes et sans défenses. Non, ce sont des quarantenaires, qui ont de l’expérience, ont ou avaient encore des projets, et ont une vie privée remplie.

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Je ne suis pas la seule à m’inquiéter de l’état psychologique de mes collègues, peut-être parce qu’en 35 ans de carrière, j’ai dû par deux fois prendre des antidépresseurs pendant 2 ans et demi, et la dernière fois, j’ai vraiment frisé le burn-out, à cause de la réforme des langues vivantes en lycée.

Le mépris, la surcharge des responsabilités, les changements dans les ordres donnés en permanence, le fait de passer pour des cons aux yeux de nos élèves, tout cela m’avait fait craquer. A chaque fois, j’ai pris les comprimés magiques, avant l’effondrement, mais tout le monde ne le fait pas. J’ai trouvé plusieurs blogs à ce sujet, mais peu de documents officiels.

https://mobbingdock.wordpress.com/2016/06/28/suicides-dan...

Plus ancien :

https://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2011/10/22/...

Il y a même eu des questions au Sénat sur notre suivi médical : https://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ151018322.html

La réponse dit que « les agents qui le souhaitent peuvent avoir une visite médicale ». En 35 ans, je n’en ai jamais entendu parler. On ne m’a jamais dit que je pouvais voir un médecin. Et l’initiative d’aller voir ce médecin spontanément ressemble tellement à un aveu de faiblesse, que peu de gens en dépression iront. Là où travaille ADMV, il y a un médecin du travail qu’elle voit régulièrement. Si elle n’y va pas spontanément, on la convoque, et si elle fait remarquer une douleur, ou une maladie due à son travail, on demande à ses supérieurs de faire des aménagements, et on veille à ce qu’ils soient faits. Pour tous les employés de l’EN, profs ou non, ceci est de l’ordre de l’imaginaire !

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Je vais donc faire attention à mes collègues, et à moi, et essayer de tenir encore 21 mois.

* info pour les jeunes : Maurice Pon, parolier d'Henri Salvador, chanson sortie en 1965.

mercredi, 21 juin 2017

“Le saké pour le corps Le haïku pour le coeur”*

La canicule donne-t-elle envie d'écrire ? Je rêve de trouver un coin d'ombre où la chaleur n'excède pas les 30 degrés, où le bruit se réduise aux cris des petits d'à côté et au miaulement de mon chat, et où j'écrirais au stylo sur un des nombreux cahiers qui dorment dans mon armoire de bureau. Je les ai achetés ou on me les a offerts parce que j'ai toujours aimé le contact du papier, lisse ou rugueux, mat de préférence, mais je n'ai rien contre les couleurs vives ou pastelles, et les motifs ou jeux de mots rigolos. J'aime le bruit que j'entends au fil des lettres quand j'écris dehors et que mon ordinateur ne m'est d'aucune utilité parce que son écran devient illisible. Alors voilà, ce matin, j'avais envie d'écrire. Il était 6 h 12 et je prenais mon café sur ma terrasse. Quel privilège !

Hier j'ai lu dans un texte officiel que l'Education Nationale m'autorisait à la "Production des œuvres de l'esprit. Toutefois, la production d'œuvres dont il est question doit rester autonome (l'agent doit être rémunéré à l'acte et ne pas bénéficier d'un véritable contrat de travail) et manifester la personnalité de son auteur".

Comme ils sont ouverts d'esprit ! Si j'écris un livre ou peins une toile qui ne manifestent pas ma personnalité, et que j'arrive à les vendre, serai-je hors-la-loi si je n'ai pas demandé l'autorisation ? 

Il y a des tas d'autres choses que j'ai le droit de faire en demandant une autorisation. Même pour m'occuper d'ADMV si elle devenait trop malade ou handicapée pour travailler, et que je touche pour cela une indemnité, il faudrait que mon ministère de tutelle soit d'accord. Faut pas pousser non plus. 

Vu qu'il n'y a que du 25 juin au 1er septembre que je pourrais éventuellement trouver le temps de devenir créative rentablement, je ne vais pas me prendre le chou avec ça.

Ces derniers temps, étant donné le manque de disponibilité à la création, je me suis mise aux haïkus. J'ai même gagné un concours. Je ne sais plus si je vous en avais parlé. C'est sympa le haïku. Ça rapproche de la nature et en même temps de la profondeur de notre cerveau. Et ça met dans une humeur très positive. Enfin, je trouve. Et quand, grâce à un haïku de nouvelle année publié sur facebook tu gagnes des chocolats et un beau cahier, la vita è bella !

Voici celui que j'ai écrit ce matin.

Chat plongeant dans thé glacé

Ciel bleu soleil

Et vivre mon rêve d'été

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* De Santoka

vendredi, 09 juin 2017

“Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement.”*

Je vais bientôt faire un stage "Moodle". Je me connecte à l'ENT au moins 3 fois par jour. Je crée des casiers de collecte. Je saisis des notes et des appréciations. Je remplis des bordereaux. Je sais changer le toner de l'imprimante. Mais tous les mois de septembre j'ai peur d'avoir oublié le code de cette machine. Pronote client est offre plus de possibilités et est bien plus pratique que la version Pronote html que l'on a sur l'ENT. Je regarde toutes les vidéos que je formate pour mes cours sur VLC. Je suis webmastrice d'un blog en anglais pour mon lycée. Ma boîte de messagerie I-prof n'est pas la même que ma boîte académique, ni que celle vers laquelle élèves et parents peuvent m'envoyer des e-mails. Cette semaine on m'a volé la télécommande du vidéo-projecteur. J'ai un manuel numérique pour chacun de mes niveaux d'enseignement. Mes deux classes de seconde participent à un échange virtuel avec une High School aux USA.

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En 10 ans mon métier s'est transformé.

Quand j'ai débuté, j'ai dû apprendre à utiliser le magnétophone à bandes, si pratique pour les retours arrière et les avances rapides courtes, mais si lourds à déplacer. Je dupliquais mes documents avec une machine à alcool et encre violette qui me sabotait en une seconde le stencil que j'avais passé deux heures à préparer la veille. Je n'avais pas de cliparts ou d'images trouvées sur le net, mais je fabriquais mes "flashcards" et mes figurines que je déplaçais sur mon tableau de feutre. Puis j'ai découvert le rétro-projecteur. Je remplissais avec bonheur les Kalamazoo. 

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Les élèves ont moins changé que le matériel ... en apparence.

* Francis Blanche

mardi, 14 février 2017

PEN-"L"-OH-PEE - Origin: Greek - Means: Duck - Gender: Female

Ah.... 42 jours déjà !

Le temps d'un carême. Du coup, on va fêter ça au resto à midi. Je n'avais pas réalisé que c'était la Saint Valentin, et j'ai eu peur qu'on ne trouve pas de table, mais si.

Boogie grandit. 

Fillon ne ressort pas grandi. Avant cette affaire, je n'avais jamais imaginé qu'il ait pu être un ancien chanteur des Poppys.

Trouverez-vous l'escroc catho?

 

Je suis enfin de nouveau en vacances, sans grippe ! Et chaque minute est un cadeau.

Je dors.

J'ai redécouvert ce qu'était un magasin, autre que ma supérette locale. Mais je ne vais pas abuser. Une visite me suffit. Un jean neuf, deux t-shirts. Mission accomplie. Il me reste à trouver une lampe de bureau pour ma nouvelle pièce atelier, où je vais pouvoir bricoler et peindre. J'adore cet endroit, qui avait été ma chambre pendant 11 ans et était devenue dès mon départ de chez mes parents un grenier. 

Je suis en train de planifier un weekend à Londres au printemps. Je sens que cela va être mon carburant pour le reste de l'année. Pourvu que T. May ne nous massacre pas l'ambiance. J'aime ce pays et je compte bien y séjourner autant que je l'entends. J'avais même prévu y passer une partie de ma retraite. Cela ressemble à mission impossible maintenant.

Résultat de recherche d'images pour "Le Royaume Uni reste européen pour moi"

mardi, 20 décembre 2016

Noël, c'est de la nostalgie, et c'est pour ça que je l'aime.

La période de Noël me pousse à regarder la télévision. Le temps est souvent trop gris pour donner envie d'aller me balader dans la campagne, trop froid parfois. Il y a trop de monde en ville pour me donner envie d'aller faire du shopping. Les marchés de noël sont devenus des lieux à éviter. Et mon canapé me fait de l'œil, surtout depuis que mon nouveau chat est là. Il réclame des câlins et quelle autre activité que la télé contemplation me permettrait de pouvoir en même temps câliner Boogie alors qu'il se prélasse sur mon épaule, mes genoux, mon ventre, ma tête...?

Les programmes sont souvent à la culture ce que sont à la gastronomie les nounours en guimauve. Faciles à consommer, nostalgiques à souhait, colorés et pas chers. Mais voilà, on a tous ses faiblesses, j'aime ça. Un bon film sentimental ou drôle pour les gosses, surtout depuis que la TNT nous permet d'y avoir droit en VO, j'adore. Hier soir, pas de film. Mais une émission que je ne m'attendais pas à voir si longue sur Maritie et Gilbert Carpentier. Deux noms magiques, qui annonçaient pendant mon adolescence deux heures de bonheurs et de rigolades en famille. On s'amusait, on critiquait, on adorait, c'était selon, en tout cas, contrairement à la règle familiale habituelle, on avait le droit de causer devant le poste, et ça occupait des samedis soirs où on ne sortait pas.

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Quasiment 90 % des séquences montrées hier soir ne m'étaient pas inconnues. J'ai eu l'impression étranges de les avoir vues hier. Elles m'ont transportée dans une époque de ma vie où j'étais heureuse. De ce bonheur évident que j'ai eu la chance de vivre dans mon enfance et mon adolescence. La plupart des extraits d'émissions dataient de 1969 à 1977. Je ne me rappelais pas qu'on regardaient tous les Sacha shows, Top A, etc. Et pourtant je me rappelais de Sylvie Vartan chantant avec Carlos "2 minutes 35 de bonheur", de Dalida, de Joe Dassin. Que des gens dont je n'ai jamais eu de disques, mais dont je connais toutes les chansons par cœur. J'ai regardé ça avec mon chat, qui ne s'est pas ennuyé une minute. Trois heures ! Pour une fois une émission qui ne lésine pas, qui donne le temps de voir.

Je ne regarde plus d'émissions de variétés, n'en croise même plus. A part peut-être Taratata. Mais c'est souvent tard, ça se prend au sérieux et il y a trop de chansons en anglais. Alors que là, on voyait des filles et des garçons, qui dans la vie n'étaient peut-être pas des copains, mais qui acceptaient le temps d'une émission de se "mettre en danger" pour notre petit bonheur du weekend. Ils se déguisaient, faisaient des duos improbables, chantaient des vieilles chansons ou modernes, mais totalement éloignées de leurs répertoires. Ils faisaient des sketches, et Coluche chantait. Et c'était de l'humour, mais aussi de l'émotion.  

Afficher l'image d'origine

 

(Je ne me lasse pas de la voix de Joe Dassin en anglais !)

 

Je crois que c'est la première fois que j'entendais Maritie et Gilbert Carpentier parler, que je les voyais. C'était vraiment des gens bien.

(Cliquez sur les photos pour trouver les articles ou videos en lien.) Edit le 21.12.2016

vendredi, 17 juin 2016

L'ordinaire du bac

Baccalauréat. Épreuve de philo. 14 juin. Il pleut. Normal. Entrée dans la salle : Enseignants/surveillants, 7h30. Candidats, 7 h 40. "Prenez ce dont vous avez besoin pour écrire ; laissez vos convocations et papiers d'identité en vue, mais rangez tout le reste dans vos sacs, en n'oubliant pas d'y mettre votre téléphone portable ÉTEINT. Puis posez votre sac au fond de la salle contre le mur. Euh, s'il vous plait, asseyez vous du côté de l'étiquette." Dans le couloir, j'ai vu qu'il y avait café, thé et mini-croissants over-réchauffés. "Non, ici, c'est la salle 10, pas 12. " Pas d'absents. Chic ! Moins de choses à écrire sur le P.V. de l'épreuve. Pas de "copie d'absents" à remplir. On se réjouit de peu de chose en ce monde de 2016. Au tableau j'ai écrit tous les éléments de l'en-tête de la copie. Sauf le numéro du candidat. "M.........." . Une candidate demande quand même : "Le numéro, c'est celui-ci ?" "Non, celui-ci, comme c'est indiqué, c'est votre identifiant national. Il vous servira toute votre vie. Le numéro du candidat, commençant par M, comme au tableau, il ne vous servira que pour cette session de bac." Presque tous les sacs sont posés. Un garçon lit encore une page d'un petit livret. Je m'approche. Il révise le désir. Comment l'interrompre !? Vérification des papiers et convocations. Je prends le temps de lire le nom du lycée d'origine des candidats. Il y a une candidate libre. 7h55, le proviseur apporte les sujets. Heureusement que j'ai une paire de ciseaux sur moi. Il a beau me montrer une petite languette à déchirer, censée résoudre mon problème, la conclusion, c'est que l'inventeur de cette languette est le même que celui de l'ouverture facile de ma truite bio de chez Carrouf. Hors de la lame, point de salut. Mon collègue est prof de philo. Curieux, il regarde le sujet, pendant que je note le repère de l'épreuve au tableau. Bien lui en a pris, car une fois les sujets distribués, il n'en reste pas un seul pour nous. Qui a dit que la fonction publique gaspillait ? A 8 heures pile, les élèves retournent la feuille et découvrent ce sur quoi ils vont penser pendant 4 heures. Le garçon de tout à l'heure doit se réjouir ! Cette première mise en route s'est  passée avec plus de calme, moins de bavardages et ricanements nerveux que les autres années. L'ambiance est presque lourde. Dans ma tête en tout cas, elle l'est, lourde, l'ambiance. A peine une centaine de personnes pour se recueillir après l'assassinat de 49 homosexuels et 2 policiers. Au réveil j'ai entendu que l'assassin avait reçu ordre de tuer des mécréants. Et lui, qu'était-il ? A 9h05 je vais boire mon premier café, accompagné d'un croissant moins décevant qu'il le semblait. En revanche, j'ajoute de l'eau dans mon café, car l'expérience dans ce lycée, 21 ans !, m'a démontré que sinon, il est imbuvable. A 9h50 je vois apparaître ma collègue-copine sur le palier, alors je bois mon deuxième café, mais sans croissant. L'impression d'ambiance plombée est partagée. On chuchotchatte de tout et de rien, puis je reviens à mon poste. Mon collègue de philo veille et du palier on voit la moitié de la salle. Pour ne pas avoir l'impression de perdre son temps pendant les 4 heures, mon collègue lit, par intermittence et en prenant des notes, Spinoza. Moi, en levant les yeux à la fin de chaque page, je déguste "Une année au lycée, Guide de Survie en Milieu Lycée" de Fabrice Erre, chez Dargaud, une BD qui existe aussi en blog. Je suis en train de me remuscler les lèvres à force de retenir des éclats de rire. Le premier volume surtout est excellent. Je serais curieuse de savoir si ça peut faire rire quelqu'un qui n'est pas prof. De temps en temps un doigt se lève pour une feuille rose, une feuille verte, une copie ou pour aller aux toilettes. A partir de 10 h : "Excusez-moi, mais pour numéroter les pages, c'est 1 copie : sur / 4, 2 copies  : sur / 8, etc, comme je l'ai écrit au tableau." "Ah oui, désolé(e), j'avais pas vu." 20 candidats, 18 fois ce dialogue. Et je ne vous parle pas du remplissage de l'en-tête. Non, je ne vous en parle pas.

Ca s'est plutôt bien passé. Pas de malaise, de tricherie avérée, pas d'alerte incendie ou attentat.

mardi, 31 mai 2016

Grammaire et syntaxe approximatives de la pub...

"Câlin de Yoplait est satisfait ou remboursé !"

 

Ou, comment les publicitaires nous prennent encore et toujours pour des billes. Nous faisant croire que le yaourt est content ou pas !

 

Bébé et tout autre récepteur de câlin, sont souvent satisfaits. Le câlin, on ne lui demande pas son avis !

jeudi, 19 mai 2016

Tout problème profane un mystère à son tour, le problème est profané par sa solution. *

Dans la maison, on fait faire des travaux. Et du coup on a déplacé plein de trucs, et blindé le grenier. Dans une boîte, j'ai trouvé un objet, qui, dès que je l'ai vu, m'a fait m'écrier: "Super! Un cékoidon pour mon blog !!!"

Celui ou celle qui trouve, aura un cadeau ! et la proposition qui m'aura fait le plus rire aussi. 

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Purée, non seulement, c'est un cékoidon, mais en plus il est retors ! La deuxième photo s'obstine à apparaître la tête en bas, alors que je l'ai fait tourner sur mon disque dur..... 

 

* Cioran

mardi, 05 avril 2016

PUTAIN UN MOIS !

J'avais jamais fait aussi pire.

Que dire pour ma défense ?

L'info me mine.

La météo me mine.

Mes copies de bac blanc et l'organisation du vrai bac en contrôle continu m'ont minée.

Mais ça, c'est fait, et je suis en vacances, et je me sens mieux.

Au programme : Vidage de deux chambres au premier, remplissage du grenier, pour pouvoir faire des travaux. Comme je n'ai pas mes entrées au Panama, il n'y a que dans la maison que je peux placer et éventuellement faire fructifier mon fric. Et au moins ceux qui resteront quand je me casserai auront quelque chose à se mettre sous la dent.

Hier, des jeunes, qui ne savaient pas quoi faire alors que la douceur de la nuit annonçait enfin le printemps, ont eu l'idée désormais sans originalité ici et ailleurs de faire flamber une voiture. Je dis des jeunes, car vu que les flics et les pompiers arrivés extrêmement rapidement ne les ont pas croisés, ils ont encore des jambes qui leur permettent de se barrer vite fait. C'est con pour eux, car les flammes à leur paroxysme, c'était joli. Et ils n'en n'ont même pas profité.

Ils n'ont même pas vu ma tête un peu sans expression quand j'ai réalisé que j'allais peut-être perdre mon véhicule assez neuf, mais assuré, et surtout mon matériel de peinture, qui lui ne l'est pas, assuré. Mais bon, tout ça n'est pas très grave, et finalement il n'y a que l'arrière de ma voiture qui a fondu, mais bien fondu.

Comme je suis vieille et riche (enfin, c'est ce qu'ils pensent sans doute), je paye un max d'assurance et du coup après une heure et quart de coups de fil quand même, on m'a prêté une voiture.

En revanche, personne ne verra non plus la tête des étudiants habitant l'immeuble devant la voiture, et dont les pompiers ont violemment enfoncé les portes des appartements pour vérifier qu'aucun d'eux n'était inconscient, asphyxié par la fumée. A leur retour de vacances, ils se diront sans doute qu'ils n'avaient pas besoin de ça, dans la dernière ligne droite de leur année universitaire.

Mais je remercie les cons qui ont fait ça, car ils m'ont permis hier après-midi de passer trois quarts d'heures dans mon commissariat de quartier, à entendre des gens déposer plainte pour bien pire que ce que je venais de subir et le flic de service prononcer des réflexions grosbeaufesques comme on n'imagine même pas que c'est possible. J'ai eu la chance de tomber sur la flique, pas très subtile, mais efficace et aimable. 

Y'a aussi des remarques qui font du bien. Au musée, samedi, une gardienne de salle m'a dit bonjour quand je suis arrivée. Et quand je suis repassée devant elle, m'a demandé : "Vous n'êtes pas une actrice?" Moi : "Non." Elle : "Ah bon, parce qu'on dirait que vous êtes une actrice."

 

lundi, 08 février 2016

Blanc New York, bleu chez moi.

Dehors le ciel joue à "jour-nuit-jour-nuit" depuis ce matin. Mais je m'en fiche, je suis en vacances. Je pourrais m'arrêter là, car ça résume mon humeur. Bonheur de pouvoir me coucher tard s'en m'angoisser de mon état le lendemain, de faire des grasses matinées sans culpabiliser comme les autres dimanches en me disant que je n'ai pas fini mon boulot, de me balader à pied, tranquillement, de faire les rangements et le ménage qui attendaient que je sois disponible en rendant ma maison impropre à toute vie sociale.

Mais vous avez le droit de savoir tout ce qui m'est arrivé depuis le 24 janvier. Côté boulot, j'ai fait 4 heures de réunion pour choisir un enregistrement pour le bac, après avoir passé 5 heures à sélectionner deux documents qui finalement n'ont pas été choisis. J'ai aussi passé un samedi matin à aller expliquer à une foule sans nom et sans nombre comment faire pour éviter les établissements qu'ils veulent éviter et à expliquer qu'organiser un voyage n'est pas légalement obligatoire en section européenne. 

Mais, joie, j'ai aussi fait grève ! Pas de boulot et d'ados en face de moi de toute une journée.

On a rencontré la maman d'un petit garçon de seconde qui souffre de TOC et de bien d'autres choses. Cette année, j'ai deux élèves qui souffrent de TOC, deux ou trois dyspraxiques et une ou deux anorexiques. Et sûrement plein d'autres cas qui n'ont pas fait leur coming-out médical. Y'en a de plus en plus, ou on en diagnostique de plus en plus ?

J'ai surveillé le bac blanc, ce qui m'a permis de faire ça:

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Validé par tous les collègues qui l'ont vu.

Hors boulot, j'ai vu deux beaux spectacles de danse. Étonnants, surprenants, mais souvent drôles et émouvants.

J'ai mangé tous les mercredis avec ma tante qui oublie de plus en plus de choses, mais pas qu'elle m'aime et que c'est réciproque. Alors, tout va bien. 

Aux alentours du 26 janvier j'ai aussi admiré de loin des photos prises à New York sous la neige. C'est beau, mais ne pas se geler, c'est beau aussi.

https://www.facebook.com/artpeople1/photos/a.103598047647...

Et aujourd'hui, je voudrais qu'on se rappelle de Charonne.

N'oubliez pas de dire aux gens que vous trouvez beaux qu'ils sont beaux !

Au moment où je vais valider, c'est grand bleu et grand beau. Sourire, et fatigue presque oubliée.

 

dimanche, 24 janvier 2016

"Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens, Mais dans l’œil du vieillard on voit de la lumière." *

J'aime bien écouter France Inter, dans ma voiture, ça me détend, mais j'ai peu de minutes par jour pendant lesquelles en profiter, alors je regarde souvent en replay quelques rubriques que j'ai manquées, et surtout celles qui vont me faire rire. Et il y en a ! 

Mais je me suis fait une réflexion. Ne sont-ils pas tous très jeunes, ceux qui interviennent autour du vieillard Patrick Cohen (53 ans ! cela semble un record) ?

J'ai jeté un coup d’œil sur wiki et à part François Morel qui parle une fois par semaine le matin, et Alévêque le mercredi à 11 h 20, et Manoukian, mais pas tous les jours, tous les autres ont entre 34 et 42 ans. Et les 3 vieux du début de mon paragraphe n'ont que 56, 52 et 58 ans. Je me suis demandé si ça ne réduisait pas l'angle d'attaque des sujets traités. J'aimerais de temps en temps entendre l'humour d'un vrai vieux. Ils ont quand même pas tous été assassinés.

On vire les vieux en ce moment, depuis quelques années, même. 

A France Inter, les vieux qu'on ne vire pas interviennent très tôt le matin et surtout le samedi et le dimanche, quand les jeunes veulent pas bosser.

Bon, j'avais rien à prouver, c'était juste une petite remarque en passant.

Vive la Vie, blog de femme, femmes, femme, agacement, jeunisme.

Chroniqueurs de France Inter s'intéressant aux nouvelles du monde.

* Victor Hugo

mardi, 22 décembre 2015

Je veux bien me déguiser en sapin de noël pour les fêtes, si on me promet de faire très très très attention quand on enlèvera les boules. *

J'écris de moins en moins. Je trouve de moins en moins le temps de venir lire les blogs. Mais là, je suis en vacances, l'occasion de me ressaisir. Je me suis remise à lire ces temps-ci. Je viens de démarrer un livre de Barbara Kingsolver, Animal Dreams. Il m'avait été conseillé par une amie anglaise en 2005 ! Je l'avais acheté aussitôt.

Comme quoi il n'est jamais trop tard.

Je me suis mise à lire les journaux, sur le net, trop de journaux, trop d'articles. Ça me mine le moral. Alors j'espère que les romans vont me remettre la tête en état, en état de rêver.

Ce soir je vais aller voir Demain, le film de Mélanie Laurent. Il parait qu'il redonne la pêche. 

Depuis samedi, je ne prends plus le quart de comprimé qui m'aidait à l'origine, quand j'en prenais un entier, à dormir d'une traite, sans me réveiller à 3 h du matin et penser. Penser empêche de dormir. Et depuis samedi, je dors ! plus besoin de l'effet même placebo du minuscule comprimé magique.

Les vacances. C'est plus magique que n'importe quelle molécule. Je vais pouvoir faire autre chose que corriger mes copies. (bien qu'elles soient là, sur mon bureau et demandent mon attention avant le 4 janvier, date butoir sans appel !)

Je vais cuisiner. J'ai reçu les 5 beaux livres Larousse gagnés à Questions pour Un Champion. Des idées et des projets à foison, côté gustatif.

Et vous, comment Noël approche-t-il ?

Ici le sapin est prêt depuis une semaine.

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(En bas, c'est le dos de mon chat, curieux)

* Le Chat de Gelück, justement.

lundi, 30 novembre 2015

« Le libéralisme est une valeur de la gauche » *

Ce que je retiens des nouvelles du jour, c'est que la femme de Macron, Madame Trogneux, prof de lettres de son état à Amiens, vient de se mettre en disponibilité pour aider son mari bénévolement ! Comme aurait dit mon copain Coluche, (ben oui, c'était vraiment un pote dans ma tête), dont nous fêtons le 30ème anniversaire des restos (enfin, fêter, n'est pas vraiment le mot adéquat), bref, comme aurait dit Coluche, je me marre !!!!

Je suis même étonnée qu'elle ne se soit pas arrêtée avant. Le vrai courage aurait été de continuer à travailler. Le plus dur, pour elle, ça ne devait pas être les élèves, ou les copies, comme pour tout prof normal, mais imaginez la salle des profs ! Le jour où ils ont dévoilé le contenu de la réforme des collèges, ou la suppression des postes, ou encore celle des horaires de latin, ben oui, pour une prof de lettres, ça la fout mal de penser que le latin ne sert à rien. Pourtant son mari, lui, il veut pas dépenser plus pour toutes ces options qui ne se monnayeront pas plus tard. Je me régale à la pensée des vannes qu'on a dû lui faire, des pétages de plomb dont elle a dû être victime. Perso, si je voyais la tête de la meuf à Macron, ou à tout autre génie de la finance dans ma salle des profs, j'aurais envie de m'en servir comme punching-ball. 

Quant à aider son mec ! Mais depuis quand une femme de ministre est censée s'immiscer dans la vie professionnelle de son mec ? Depuis quand les ministères embauchent-ils des bénévoles. C'est ceux qui sortent de l'ENA ou de Sciences Po et qui galèrent à trouver du taf qui vont être contents.

Bon, j'imagine que tout ça c'est du blabla, et que comme la bonne bourgeoise tranquille (encore plus tranquille depuis que son mec est plein aux as et est sûr d'avoir une retraite dorée) qu'elle est, elle va tout simplement faire femme à la maison, avec de multiples hobbies. Pas la peine de se la jouer femme politique engagée! 

Lisez quand même ça, c'est lamentable.

« Son avis m’importe et elle est là pour ça car on ne travaille pas bien quand on n’est pas heureux », dit le ministre. « Je suis la présidente de son fan-club », s’amuse sa femme qui insiste sur leurs « échanges parfois musclés ».

Bienvenue dans le monde de Oui-Oui trader !

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CLIQUEZ ICI POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER.

* Macron Emmanuel. Oui, il a dit ça. Sa femme, quand elle était sa prof, n'a pas dû bien lui expliquer le sens du mot "libéralisme" à notre époque.

 

mercredi, 11 novembre 2015

J'ai trouvé un dessin par idée, chuis trop forte !

Comme toujours il y a du bon et du mauvais. Des jours de soleil où l'on se croirait en juin, d'autres où déjà l'hiver nous fait vivre dans le noir du matin au soir. Vive l'heure d'hiver où l'on ne trouve plus le sommeil, où il fait jour quand on dort encore le matin, mais où la sortie du lycée se fait quasi dans l'obscurité. J'espère que cela sert vraiment à quelque chose. Moi, ça me mine tous les ans, et la lampe de luminothérapie a déjà repris du service.

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Une lueur d'espoir, j'ai peut-être trouvé une solution pour mes yeux. Les lentilles journalières semblent me convenir. C'est un peu plus cher à l'achat, mais on n'achète plus de produits d'entretien et quand on ne les porte pas, on ne paye pas. Elisabeth, je porte des lentilles progressives depuis une dizaine d'années, donc je peux te dire que ça existe. Ça semble plus complexe il est vrai et du coup on ne me corrige plus mon astigmatisme, ce qui explique peut-être mon manque d'équilibre parfois.

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Les vacances m'ont fait du bien, même si j'ai passé beaucoup de temps à corriger mes copies. Mais au moins cela à mis fin au blocage psychologique qui faisait augmenter spectaculairement la pille sur la gauche de mon bureau, sans que je puisse y toucher. J'en ai vu la fin, je peux redonner des évaluations et ne plus avoir mal à l'estomac. 

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http://morpheen.canalblog.com/

Ce qui me donne plus mal à l'estomac, c'est les média qui annoncent sans broncher que le Effhaine va arriver majoritairement dans ma région et que 52 % ne seraient pas gênés par une victoire de ces affreux. Ce n'est même plus ma région d'ailleurs. Elle est tellement immense cette région à présent qu'elle ne peut plus en aucun cas avoir la moindre personnalité. 

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Je termine par un truc sympa. Aujourd'hui c'est le 11 novembre, j'ai pu faire la grasse mat', et il y a de la lumière dehors ! J'adore.

PS : moment de panique, je ne trouvais plus comment on "justifiait" le texte. Z'ont qu'à changer leur interface sans nous le dire chez H&F, on leur dira rien !

jeudi, 22 octobre 2015

“Le temps marche ainsi. Ce n’est pas seulement une fuite vers l’avant. C’est à la fois un retour en arrière et une fuite vers l’avant. ”*

Je vous regarde, de temps en temps. Mais je m'occupe aussi. J'ai fini plusieurs tas, mangé avec ma tante, téléphoné à d'autres (tantes) et regardé ma série signée Klapisch, 10 %. J'aime bien, je ris, je trouve le milieu bien décrit, avec ce qu'il faut d'exagération et d'humour. Demain je fais un petit tour par la campagne pour aller faire réparer mon mobile qui a subi un choc lors d'un coup de vent violent fin août. Vendredi je vais chercher ADMV avec un tas de trucs qu'elle ne peut pas rapporter en train. Samedi, repos, valises, et Dimanche, vacances ! on part se ressourcer dans un hôtel spa, où il pourra faire le temps pourri qu'il veut autour, on s'en fout. J'emmène un bouquin, pas de copies, et je vais DORMIR. Là, je peux pas beaucoup, demain matin, encore un paquet ! (on n'oubliera pas d'enregistrer les épisodes de mercredi prochain.)

Et comme tous les ans je suis à peu près dans le même état à la même date, et que ça recommencera l'an prochain, on peut dire que ma note, c'est un peu Retour Vers Le Futur.

* Cedric Klapisch

samedi, 10 octobre 2015

Mes lunettes, c’est ma burqa à moi. Je suis un peu myope, et les myopes, quand ils retirent leurs lunettes, ils ont un air de petit chiot mignon qui veut se faire adopter. *

Un petit air d'automne ensoleillé depuis une semaine aurait tendance à me rendre le moral, mais le boulot et ses obligations en plus des cours habituels (réunions de parents, organisation de l'emploi du temps de l'assistante, copies à corriger, sorties "culturelles") me rendent morose.

Je n'ai plus l'âge. Je suis fatiguée. Je me suis endormie sur le canapé hier en rentrant à 15 h 30 et ne me suis réveillée que deux heures plus tard ! Je voulais pourtant seulement faire une mini-pause. Mon genou gauche me fait mal suite à une chute fin septembre. Et une bizarre douleur, genre brûlure, me harcèle sur l'épiderme. Pourtant, pas de trace, ni d'irritation apparente. Et pour clore le tout, je ne supporte plus mes lentilles de contact, et ça, ça m'attaque vraiment le moral !

Pour notre mariage, on a eu entre autres cadeaux tous bien choisis, un bon pour une séance de photos. Je n'arrive pas à m'imaginer me faire photographier avec mes lunettes. 

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Il y a quelques bons côtés. Hier soir, au réveil, je suis allée chercher ADMV à la gare et on a passé une bonne partie de la soirée dans un bar à vins tenu par deux copines, et c'était vraiment sympa et délicieux. 

Et dans une semaine je serai en vacances. Dormir ! mais aussi corriger. J'ai 7 paquets en souffrance. Je traverse une phase de phobie corrective aiguë. 

La deuxième semaine on fait notre deuxième voyage de noces. Ça, c'est cool.

Et pour finir, parce que mieux vaut rire de tout :

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*Karl Lagerfeld... qui n'est pas à une connerie près quand il l'ouvre.

jeudi, 24 septembre 2015

Il faut que la peinture serve à autre chose qu'à la peinture.*

Bon, j'ai pas gagné 50 000 euros. Je suis moins cool et moins rapide qu'il y a six ans, faut que je m'y fasse. Mais JLP est également plus stressé et fatigable qu'il y a six ans. Y'a une justice. Je vous enverrai un mail perso pour vous dire à quelle date je vais crever le petit écran !

J'ai un mois de septembre hyper chargé côté boulot, comme côté loisirs. Une invitation ou/et un spectacle par weekend, l'arrivée de notre petite assistante, qui a bien besoin de soutien tellement qu'elle est timide et jeune (20 ans !), un spectacle ce soir suivi d'un resto avec une copine, s'inscrire aux spectacles de cirque, danse et autres arts vivants à faire très vite, inscription aux cours de peinture, et mes 198 élèves auxquels il faut que je fournisse boulot et évaluations. J'attends les vacances ! mais je n'ai pas encore organisé, alors que j'ai plein d'envies, mais la peur d'être trop crevé pour mettre en oeuvre. 

On croit se détendre en lisant les blogs, les journaux ou fessebouc, mais on croule sous les nouvelles les plus réjouissantes. Tellement de morts et d'horreurs en tous genres qu'on se dit qu'il faut vivre en ermites pour ne pas sombrer dans la déprime. Et puis les gens autour de moi qui ne vont pas forcément bien, au boulot, et ailleurs. Alors là, on se dit "je vais bien, j'ai de la chance", mais le cheval doit être doté d'une grosse capacité à l'empathie, parce que parfois, c'est trop dur à se dire même ça.

Vivement que je puisse vider tout ça sur mes toiles ou mes feuilles. Y'a qu'après le cours de peinture que je me sens mieux. Et cette année, le lundi soir, j'aurai sporco avec mes potes du boulot. Super !

A propos de peinture, je ne vous ai pas montré ce que j'ai fait en deux heures lors de mon dernier cours en mai. La nana a posé par périodes de 15 minutes, et j'ai fait ça sans dessin préalable, directement à l'acrylique sur papier kraft. La photo a un peu déformé l'original, parce qu'à cause de l'escalier, je ne peux pas me tenir juste en face.

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*Matisse 

mardi, 01 septembre 2015

PETITS SOUVENIRS DE VACANCES

Me voilà rentrée. C'était chouette. Vivre la vie Guernesiaise au quotidien, découvrir ses bons et ses moins bons côtés, mais surtout revenir à peu  près reposés : objectif atteint.

Les bons côtés : les plages sont magnifiques, sablonneuses, peu peuplées et on peut s'y baigner sans danger, y nager vraiment car les vagues ne sont pas trop fortes. Il y a des promenades magnifiques le long de la côte, des falaises vertigineuses, des points de vue étonnants. Les pubs servent de la cuisine délicieuse et les prix sont décents. La maison de Victor Hugo est une petite merveille et nous apprend beaucoup de choses sur l'auteur de nos récitations et sujets de devoirs de première. Les autochtones sont sympas et serviables. 

Les moins bons côtés : les routes sont très étroites et hyper fréquentées. C'est une attention, une tension devrais-je dire, de tous les instants. Il faut quelques minutes pour comprendre que pour que deux voitures se croisent il faut absolument que l'une d'elles montent sur le trottoir, qui n'existe en général que d'un côté de la chaussée. Mais parfois pas du tout, et là, il faut juste espérer. Il faut quelques jours pour comprendre le système de "Filter" aux croisements. L'île est autonome et a ses propres lois, qui sont pour beaucoup un peu arriérées. L'ouverture d'esprit n'a peut-être pas atteint ce petit bijou du milieu de la Manche. Le climat n'est pas forcément celui dont vous rêvez. Mais il est supportable car changeant, et ce petit côté "surprise, surprise" a son charme. Bilan du séjour 8 jours avec, 9 jours sans... pluie.

Des photos pour vous faire partager mes impressions.

 

jeudi, 30 juillet 2015

“Mon âge, même si je le savais, je ne le croirais pas.”*

Si vous suivez un peu, vous savez sans doute qu'aujourd'hui n'est pas tout à fait un jour comme un autre pour moi. C'est le jour que beaucoup de mes amis confondent, je ne sais pas pourquoi, avec le 29 ou le 31 juillet, ce qui permet souvent de ne pas boire un, mais au moins cinq ou six verres de champagne. C'est aujourd'hui que je prends en pleine face le fait que la soixantaine n'a jamais été aussi près officiellement, et pourtant je m'en sens toujours aussi loin à l'intérieur. Oui, de l'extérieur la sensation n'est sans doute pas la même. Vous allez me dire, on ne change pas comme ça du jour au lendemain ! Et je vais vous répondre, ah oui, et les yaourts alors ! Ils ont une date qui fait que le lendemain de cette date fatidique on ne peut plus les manger alors que la veille encore, on pouvait leur ajouter un coulis et s'en faire son dessert. Et moi, il y a deux jours un mec du corps dit "médical" m'a demandé mon âge. J'ai dit "57 ans dans deux jours", mais sur le compte-rendu, il a écrit 56. On est donc bien comme les yaourts ! La date, c'est la date.

Hier j'ai cuisiné des rouleaux de printemps selon une recette nouvellement trouvée sur le net : au lieu des crevettes, je mets du poulet cuisiné rapidement au gingembre. Je mets aussi des petits bouts de gingembre et des allumettes de mangue, le reste comme d'hab', salade verte, soja, vermicelle chinois, carotte, mente. Et le résultat est génial ! Mais aujourd'hui, j'apporte les sushis, commandés chez le marchand, parce que je suis vieille je vous dis, et pas question de bosser.

Ce weekend on retourne se tremper les pieds dans l'eau, froide. Et ça va être cool.

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*Vincent Scotto

mardi, 21 juillet 2015

“La climatisation a ceci de bon qu’elle nous permet de porter nos vêtements d’hiver au mois de juillet.”*

Le 9 juillet, c'était le jour de publication de ma note précédente, et le jour de l'oral de rattrapage pour les malchanceux du premier tour du bac.

Depuis, qu'ai-je fait ? Qu'ai-je à vous raconter ?

J'ai été bien occupée avec l'achat d'une nouvelle voiture. J'en change tous les 5 ans à peu près, et à chaque fois, c'est un stress. Si on s'adresse à des particuliers pour vendre l'ancienne et en acheter une "nouvelle d'occasion", on tremble jusqu'au moment où le chèque s'avère ne pas être en bois, et on se demande si l'on ne se fait pas refiler une voiture avec un vice caché. Mais si on s'adresse à un garage, on a l'impression de se faire avoir aussi. Dans les deux cas, il faut négocier, parler technique, écouter entre les lignes, et le fait d'être une femme rend la tâche encore plus ardue, car en face, le vendeur part du principe qu'il peut encore plus vous arnaquer. (Sinon, y'a une autre soluce, mais c'est pas facile non plus !)

Bon j'ai l'impression que j'ai plutôt fait une bonne affaire, si l'on excepte le fait que j'ai pris plus "chic" que je ne le pensais au départ, et donc, plus cher. Mais une voiture de démonstration âgée d'un mois, 2500 kilomètres au compteur, presque 4000 euros moins cher que la voiture neuve, je pense que c'est honnête. Elle roule bien, on l'a testée ce weekend, et elle est plutôt confortable puisque malgré les 700 km, ADMV est revenue sans lumbago.

Ce weekend on est allé voir le père d'ADMV qui n'est pas en super forme (son père, pas elle) et on a aussi profité un peu d'un coin sympa de France pour faire du tourisme. 

En dehors de ça, on a aussi le weekend précédent fêté le départ en retraite d'une copine qui a exactement le même âge que moi, à 4 jours près, mais qui s'arrête 5 ans avant moi ! Bon, elle a fait l'école normale et 3 gosses. On ne peut pas tout avoir. Ou ne pas avoir.

Sinon, comme vous autres, j'ai fait comme j'ai pu pour garder un peu de frais dans la maison, et quand c'était impossible, on a été profiter des bords de mer de la Baie de Somme. Et on y retourne bientôt, et ensuite, encore plus au nord, un endroit où le vieil Hugo a séjourné, pas forcément de son plein gré. 

Et comme vous, je me dis que j'ai bien de la chance de ne pas être grecque, (et pas seulement !).

* Jean Delacour