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lundi, 21 août 2023

“Le but ce n’est pas de faire du cinéma, mais son cinéma.” *

Je ne vais plus souvent au cinéma. Victime de la tendance, de Netflix et des replay d’ARTE. Je commence une série, et si elle me plait, je passe des soirées à regarder la suite. Je reconnais que c’est facile, mais il y a vraiment de la qualité, dans les séries autant que dans des films. Quelques exemples : This is Us, The Crown, The Good Wife, Better Call Saul, Bron. Grâce aux séries j’ai découvert à la television des cultures, des humours, des suspenses que l’on ne me présente pas sur les chaînes de la TNT. Detectorists, sur ARTE, est un bijou, qui ne passe sûrement plus, et c’est dommage. Quel humour et quelle humanité, comme les britanniques savent nous en montrer !

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Ma conscience me dicte de sortir plus souvent pour voir des spectacles vivants ou aller au cinéma. La paresse et la facilité me gagnent aussi parfois. Je vais essayer d’équilibrer ces deux influences dès septembre. Aujourd’hui, la chaleur m’encouragerait plutôt à rester chez moi, mais la clim’ et la rumeur publique m’ont quand même décidée à me rentre à mon cinéma préféré. (C’est assez simple, dans Maville, qui compte pourtant près de 300 000 habitants avec les banlieues, il n’y a que deux cinémas !!!) Je suis donc allée en ville où la moiteur d’hier rendaient la prise d’un verre en terrasse un exploit méritant des applaudissements et j’ai rempli ma carte fidélité, m’engageant ainsi à voir 5 films dans un avenir assez proche, pour aller voir Yannick, de Quentin Dupieux. Le dernier film que j’avais vu de lui était Mandibules. J’avais adoré, avais beaucoup ri et avais apprécié le surprenant. Cette fois, c’était beaucoup moins fou, mais plus bavard. C’est un film court, dont je ne vous raconterai ni le thème, ni le synopsis, car ce ne serait pas juste. Mais quand même, juste une impression que j’ai eue à la fin, le générique, diffusé dans le noir complet, m’a convaincue que je faisais partie du casting du film. Repensez-y et dites-moi ce que vous en pensez.

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* Albert Dupontel

mercredi, 31 mai 2023

“La légèreté est nécessaire, sinon le tragique serait mortel.” *

Aujourd'hui, je salue toutes les loutres. C'est leur journée nationale.

Depuis dimanche je regarde le tennis à la télé, et c'est super. Parce que je n'ai pas à me dire que je devrais plutôt corriger mes copies, ou remplir les bulletins ou évaluer les dossiers Parcoursup, ou préparer une réunion. Le seul hic, c'est que mes copines qui aiment le tennis sont encore profs et du coup (comme on dit maintenant, même sans logique), je regarde toute seule. Parfois ADMV vient regarder avec moi, pour me faire plaisir. Mais elle est elle-même très occupée par le jardin et par son dossier de retraite. Donc, le tennis à la télé, ça me plait, surtout quand je vois jouer un jeune de 19 ans tout juste qui joue divinement bien. Luca Van Assche, suivez-le, il va nous étonner, ou Caroline Garcia, dont ils vont bientôt dire qu'elle est vieille, mais qui est super belle et efficace. Ben oui, ce qui me gêne à la télé pendant le tennis, ce sont les commentateurs. J'espère que les joueurs ne voient que les images sans les commentaires. Sinon, on va avoir quelques dépressions.

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Je me suis autorisé le tennis aussi parce que la semaine précédente j'ai reçu deux amis allemands accompagnés d'un couple d'amis à eux, comptez bien, ça fait 4 ! Evidemment il avait fallu préparer et aménager la maison, planifier les visites et les repas. Je n'avais pas eu le temps de réviser mon allemand. Bon, eh bien, 8 jours pleins, sans temps de pause sauf le sommeil de la nuit, profond du coup, ça épuise ! Mais c'est sympa aussi, même si le système digestif s'est plaint parfois, car mes amis étaient venus avec des bières, mais la ferme intention de goûter aussi nos vins et notre champagne ! Finalement, ça aide pour l'expression orale.

Le printemps est enfin là, et c'est quasiment déjà l'été. Mes yeux se réjouissent. J'aime ma maison et mon jardin à cette époque. Du coup, c'était juste une note pour vous dire que j'allais bien et me donner l'occasion de parler comme les jeunes. 

J'espère que pour vous tout va bien aussi, ou pas trop mal.

*Yasmina Reza

lundi, 02 mai 2022

"Certaines rencontres portent en elles la magie d'une évidence." *

Je vais encore vous parler de cinéma. Vendredi il y avait dans mon cinéma préféré une séance unique du premier film de Vincent Le Port, Bruno Reidal. Vendredi, 18h, début de weekend de 1er mai, c’était pas gagné. Et pourtant, la salle était pleine. Et pourtant je connais plein de gens qui auraient voulu voir ce film, mais qui n’ont pas pu ce jour-là, car pris par je ne sais quoi d’autre de plus important. Mais ce film, dans Maville, n’a été programmé que pour une séance ! Quelle ineptie ! Pourquoi cette réaction ? Parce que le personnage principal de ce film est incarné par Dimitri Doré, dont c’est également le premier film et que Dimitri a grandi dans Maville, y est attaché, et est tellement attachant que sa famille, ses amis, ses anciens professeurs, tous ceux qu’il a cotoyés pendant toutes les années qui ont précédé son départ à Paris, auraient été ravis de remplir la salle pendant une semaine complète. D’ailleurs Vendredi la salle était pleine et conquise. Dimitri, lui, a été généreux, comme à son habitude, et est venu lui-même nous présenter ce film, répondre à nos questions à la fin de la projection et nous serrer dans ses bras (tant pis pour le covid s’il traînait par là, j'avoue) et ensuite a retrouvé au restaurant-brasserie voisin ceux qui étaient disponibles.

Vous l’avez deviné, Dimitri a été mon élève, un an, et a toujours su garder le lien. Pendant les deux autres années qu’il a passées au lycée, dans la section théâtre, mais aussi ensuite, pendant son année d’école de théâtre, puis quand ses premiers rôles sont arrivés. Il est très éclectique : théâtre assez abscons de Bernanos, plus adressé aux enfants avec Sans Famille, mais aussi cabaret, opéra en tant qu’acteur, pas chanteur, et maintenant cinéma. Il se lance dans tout, du moment que c'est un défi. Guettez-le ! Regardez ses interviews ! Il est aussi drôle et spontané, mais aussi plein de sagesse, en face des journalistes, qu’il l’était en face de ses enseignants. Il avait tellement de rêves et d’idées originales à l’époque, qu’on ne pouvait que souhaiter que tout se réalise. Et il semble faire tout pour cela. Il avait aussi des références qui ne devaient rien à la mode, mais seulement à sa curiosité. Et il est toujours ainsi, vrai. Il y a comme ça des rencontres exceptionnelles dans une carrière de prof.

Je ne comprends toujours pas pourquoi son film n’a pas été programmé plus d’une séance ici. Mais j’ai réfléchi. Peut-être le directeur du cinéma attend-il la Cérémonie des Césars pour programmer Bruno Reidal sur une semaine ou deux ? Un César du meilleur espoir Masculin serait amplement mérité !

* Valérie Cohen


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mercredi, 06 avril 2022

La Démocratie c'est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. *

J’ai vu Retour A Reims – Fragments. Ce documentaire avec en voix off des extraits du livre éponyme de Didier Eribon, lus par Adèle Haenel, m’a semblé salutaire et m’a beaucoup émue, juste avant une élection dont je souhaiterais tant qu’elle permette de virer l’actuel président qui a fait trop de mal au peuple, mais sans mettre au pouvoir celle qui en ferait encore plus, du mal. Rarement un documentaire m’a amenée ainsi jusqu’aux larmes.

Précédemment j’avais vu Ouistreham que j’avais beaucoup aimé aussi. Je me sentais vraiment concernée par le sujet, moi qui ai si souvent emprunté les ferries pour traverser la Manche.

Le troisième film qui m’a marquée ces derniers mois et qui était également un documentaire est celui de Ruffin, Debout les Femmes ! Je l’ai vu un soir dans ma ville en présence de François Ruffin, dans une salle remplie de gens ouvertement convaincus que cet homme faisait partie du petit nombre qui peut nous aider à aller mieux.

Alors oui, je veux être optimiste et croire que les deux tours d’élection ramèneront au pouvoir des gens honnêtes, dont le but n’est pas uniquement de s’enrichir et d’augmenter encore la fortune des milliardaires.

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* Abraham Lincoln

mardi, 18 janvier 2022

Point d'odeur, bonne odeur. *

Désolée d'être restée s'y longtemps sans écrire. Du froid, un virus qui tourne, un moral pas toujours très haut (voir note précédente), des repas entre amis quand même pour éclairer ma vie et de ce fait de la cuisine à faire, des cartes de voeux à écrire, des séances chez l'orthophoniste, chez le kiné, des insomnies compensées par des grasses matinées parfois, des cadeaux à acheter en retard (on n'en fait pas beaucoup, la famille s'amenuise), et une tendance à la procrastination qui surgit tous les ans à la même époque. Ca fait assez d'excuses ? Je n'en suis pas sûre, mais tant pis.

Oui, j'ai découvert récemment l'orthophonie du côté patient.e.s ! Un médecin chef de service au CHU de Maville a enfin pris en compte mon covid long et a décidé de faire un bilan complet de tout ce qui peut avoir été atteint par cette s.......e, et me propose des essais de rééducations dans divers domaines me concernant. Le plus dur pour moi depuis mars 2020, c'est la perte partielle, mais importante, de mon odorat et de mon goût. Je n'avais pas conscience auparavant du rôle que ça jouait dans mon plaisir à vivre autant que dans ma confiance à vivre. 

Manger et cuisiner ont perdu de leur subtilité, et certaines odeurs ne m'alertent plus. J'essaye pour autant d'apprécier quand même les moments festifs et gustatifs et de ne pas devenir trop parano ou "toquée" bien que je vérifie bien plus souvent ma gazinière. 

Chez l'orthophoniste, je hume et je goûte. Des huiles essentielles, des bouts de chocolat, des petites crèmes qu'elle fabrique et parfume pour moi. Je mâche avec application et déglutit en me bouchant le nez, ou en me mouchant aussitôt. Et à chaque test je décris, et j'essaie d'associer une image mentale, un souvenir. Parfois je sens un progrès. Et puis le lendemain, je suis déçue. Mais j'y crois !

Un ORL a tenté sur moi un antihistaminique. Et je dois dire, que si ça n'a pas complètement amélioré ma perception des odeurs ambiantes, cela a quand même réduit les éternuements que j'avais tous les matins sans pouvoir y faire quoi que ce soit.

J'espère dans quelques semaines pouvoir vous dire que ma vie est redevenue savoureuse, ou puante parfois, tout retour d'une odeur disparue ou d'un goût perdu, me met dans un état d'euphorie difficile à décrire.

J'ai retrouvé les agrumes et partiellement le chocolat, mais les épices et les herbes m'échappent encore.

Les poubelles sont encore loin de moi, ce qui n'est pas si mal.

L'article en lien, vous en dira plus sur le sujet. Ils ont l'air optimistes, alors, je le serai aussi.

https://www.republicain-lorrain.fr/magazine-sante/2020/07...

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* Ciceron

mercredi, 24 novembre 2021

L'automne est une demeure d'or et de pluie *

L’automne avance. ADMV rassemble les feuilles mortes sur son potager. J’observe les couleurs changeantes de ces feuilles. Je me couvre et pars marcher. La nature est changeante, le moral aussi. Une marche revigorante, la visite surprise d’une amie venue de Bretagne, un film drôle et sans prétention, une série scandinave qui nous transporte ailleurs, des samoussas que j’ai pris plaisir à cuisiner, mais dont je ne goûte et sens pas toutes les nuances, une consultation avec un médecin et un service hospitalier qui prennent enfin en compte tous mes symptômes post-covid, une peinture dont je suis contente, un décès d’une de mes cousines qui me rend tellement triste, la sainte patronne des musiciens qui me fait penser à ma mère, le cimetière qui est décidément un lieu qui ne me parle pas quand j’y connais des gens, une BD qui me prouve qu’il y a encore des gens intelligents, un sourire dans un magasin qui me rappelle que la vie peut être sympa, les potimarrons et courges diverses du jardin qui font notre bonheur. Le mois de novembre, c’est ça, ses multiples facettes qui le rendent un peu plus difficile à vivre que les autres je trouve, mais aussi plus surprenant. J’espère que votre mois de novembre ne vous décevra pas.

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* Jacques Chessex

lundi, 11 octobre 2021

Ecrire c'est lire en soi pour écrire en l'autre *

Deux livres dont je voudrais vous parler. 

Le premier, de Marie Maher, Pour la Beauté du Geste

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Le deuxième, de Asya Djoulaït, Noire Précieuse.

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Cliquez sur les images pour avoir plus d'informations 

Le premier, je l'ai lu l'an dernier, d'une traite, et ai été bouleversée par le contenu et par sa sobriété efficace. Le deuxième, je n'ai pas encore eu le temps de le lire, mais il est en haut de ma PAL ! 

Qu'ont-ils en commun ? Eh bien, ils m'ont été présentés lors de moments très agréables. Une ancienne collègue organise chaque année un brunch où, en petit nombre, nous avons l'occasion de rencontrer un auteur, en l'occurrence deux autrices, dont le livre dont nous parlons est un premier livre. 

C'est une chance incroyable de pouvoir profiter de tels moments. Et la semaine qui suit ces écrivaines présentent leurs œuvres à des élèves, et échangent avec eux. Ah, que j'aurais aimé ça quand j'étais au lycée ! A cette époque, un écrivain étudié en classe me semblait forcément mort, au mieux inexistant. Je me souviens de ma surprise quand Prévert est mort quand j'étais en BTS. Moi qui avais lu tous ses poèmes, vu les films de Carné en noir et blanc, bêtement, je le croyais déjà mort. Nos profs nous parlaient des œuvres, quasiment jamais des humains, de leurs vies.

*Robert Sabatier

mercredi, 08 septembre 2021

"Une lecture amusante est aussi utile à la santé que l'exercice du corps."*

C'est une librairie.

Je la fréquente depuis que je suis toute petite. Il y en avait une autre, très bien aussi, dans le temps, mais elle a fermé. Ma librairie a failli fermer deux fois aussi récemment. Le temps est très dur pour les livres. Surtout pour ceux qu'on ne vend pas par internet. Personnellement je préfère traîner dans les rayons, les étages, lire les petites notes que les libraires rédigent, feuilleter les livres d'art, sans pour autant vouloir les acheter. Et maintenant, ma librairie a été rachetée par une maison qui vend du matériel artistique et ça me donne deux fois plus de raisons de venir. Et puis les vendeuses sont adorables. L'une d'elles m'a un jour retrouvée dans l'annuaire et a réussi à me prévenir que j'avais oublié mon téléphone sur l'une des tables du magasin. J'avais déjà commencé à m'angoisser, mais ne me revoyais absolument pas le poser à côté des livres, pour choisir. Mon téléphone actuel n'affiche plus mon nom quand on l'ouvre sans avoir le code. Elle ne pourrait plus me prévenir. Aujourd'hui, comme j'achetais des livres de poche pour en faire cadeau aux amis que je vais croiser le long d'un prochain périple, elle m'a offert 5 livres pour 5 achetés ! le double de la promo que j'ai découverte en rentrant chez moi et que font Livre de Poche et 10/18. En principe, c'est un livre offert pour deux achetés ! 

Evitez les supermarchés, les "centres culturels commerciaux", les sites comme Ah-Ma Zone ! qui exploitent leurs personnels, et allez dans les librairies de vos centres-villes ou de vos quartiers. Les gens y sont gentils, ça sent bon, et on y passe de bons moments. Parfois on y rencontre même les gens qui écrivent les mots qui nous plaisent.

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*Emmanuel Kant

mardi, 24 août 2021

L'enfance et la vieillesse se ressemblent, dans les deux cas, pour des raisons différentes, on est plutôt désarmé. *

Je viens de perdre mon dernier pilier. La petite sœur de ma maman. Il m'est difficile de réaliser comme un fait que je n'ai vécu que 18 ans dans une famille complète et heureuse, alors que j'ai vécu 46 ans sans mon frère, 36 ans sans ma mère et 26 ans sans mon père. Et hier celle qui m'a soutenue tout ce temps est partie elle aussi. La petite sœur de ma maman, ma marraine, ma tante, qui fut aussi ma maîtresse d'école, et mon soutien ces dernières années, jusqu'à ce que la maladie d'Aloÿs nous la vole. Je l'ai suivie jusqu'au délire, ai ri et chanté quand on pouvait encore. Et puis simplement je l'ai tenue dans mes bras, quand les règlements anti-virus ne me l'interdisaient pas. Hier elle est partie, doucement avec deux mains qu'elle avait aimées dans les siennes. A chaque expiration elle les serraient, et d'un seul coup, elle n'a plus serré. Il était 12h01. J'ai pleuré, puis ai trouvé la force de vivre cette saleté de journée grâce à toutes les démarches qu'on nous impose.


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tristesse,mais pas que.

 

 

 

 

 

 

 

 

*Susanna Tamaro, Va où ton cœur te porte.

dimanche, 27 juin 2021

En dix phrases, les dix commandements expriment l'essentiel de la vie. Et ces trois mots - liberté, égalité, fraternité - en font autant.*

 

En cherchant sur Google ce matin, j’ai lu que c’était le 80ème anniversaire de la naissance du cinéaste polonais Krzystof Kiesllowski. Quelle tristesse qu’il soit mort à 54 ans ! Il avait certainement d’autres chefs-d’œuvres à nous offrir.

Je l’ai découvert avec le Décalogue et Tu ne tueras point.

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Puis il m’a bouleversée avec La Double Vie de Véronique.

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Bleu a eu un effet cathartique sur moi qui n’arrivais pas à me libérer de la douleur de mes deuils. Evidemment, il n’a pas fallu qu’un film. Et il me faudra encore nombre de livres,  films et autres œuvres d’art de cette trempe. Mais Bleu, m’a fait pleurer et accepter, oser mes larmes.

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Et puis, lors d’un stage de vidéo (organisé et payé par l’Education Nationale un été, du temps où cette institution considérait important d’avoir des professeurs cultivés, ouverts sur l’art et la politique) j’ai rencontré l’Amateur, tourné en Pologne en 1979 et j’ai compris mieux qui était Kieslowski.

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Son cœur l’a lâché en 1996.

Mais je vais profiter de ma retraite pour voir ses films que je n’ai pas encore eu la chance de vivre.

*Krzystof Kiesllowski

mardi, 11 mai 2021

“On ne pourrait pas apprécier la lumière, si nous ne connaissions pas les ténèbres.”*

Le moral revient, les activités aussi. Ou dans l'ordre inverse.

Hier soir j'ai assisté à un concert  en compagnie d'une amie allemande. 

Elle l'a accompagné d'un verre de rosé et moi d'une flûte de champagne. 

J'étais chez moi, et en même temps, dessinais. Elle était chez elle, à 800 km d'ici. Mais de temps en temps, nous échangions nos impressions. Je ne dis pas que c'est pareil qu'être ensemble à un concert, mais de toutes façons, vu où nous habitons, ce ne serait pas possible.

Le plus frustrant vraiment est de ne pas pouvoir applaudir à la fin des morceaux.

La chanteuse, c'était Lisa Bassenge, elle jouait et nous parlait en direct de Halle, Allemagne, où se déroule d'habitude à cette époque de l'année un festival de chanteuses de jazz. J'ai presque tout compris à ce qu'elle disait, et ce qu'elle chantait était en anglais.

Je vous offre le lien, apparemment vous pouvez l'écouter en différé. La parlotte de présentation au début ne dure pas longtemps !

https://www.womeninjazz.de/event.php?id=1012

Si vous cliquez sur l'icône en haut à gauche, vous aurez sur la droite de la page la liste des artistes avec les jours et heures de leurs concerts. N'hésitez pas, en direct ou en différé, c'est gratuit.

Une autre année, j'irai peut-être en Allemagne pour assister au festival.

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*M. Scott Peck

samedi, 08 mai 2021

“Un pessimiste, c'est un optimiste qui a beaucoup d'expérience.” *

L’extérieur influence mon intérieur. Ce que j’entends et ce que je vois m’usent. Surtout quand les contradictions et les mensonges affluent. Même la météo nous ment ! Pourquoi nous annoncer un superbe weekend, et confirmer ce matin qu’il va faire 31 ° alors qu’il fait gris et frisquet ?

Mes jours se suivent, se ressemblent. Mes projets n’arrivent pas toujours à me booster. Mon corps me dit non. Tous les soirs, depuis le vaccin, j’ai de la fièvre. Et puis j’ai mal aux hanches. Et hier et ce matin un mal de tête s’est invité.

J’ai des choses à faire : une peinture à finir, une tarte à la rhubarbe, des coups de fil à passer. Mais je déteste toujours autant le téléphone. Bon, allez, j’ai envie d’être positive. De quoi pourrais-je parler ?

J’ai trouvé un site de produit bio sympa, pas trop cher, j’ai réussi à y trouver un cadeau d’anniversaire pour ma petite filleule de cœur qui a bientôt 26 ans !  Depuis deux ans, je ne peux plus envisager de lui offrir une journée à Paris, comme je le faisais quand elle était petite.

Des bébés naissent autour de moi, de parents que j’ai câlinés, portés, nourris, habillés, quand ils étaient bébés eux-mêmes. C’est très émouvant. Je ne serai jamais grand-mère, ben non, pour ça il faut avoir été mère, mais j’existerai pour eux.

Heureusement qu’il y a internet, je peux quand même faire du shopping et rêver de faire plaisir.

Demain, je marcherai. Je marcherai combativement, dans l’engagement. Deux marches se retrouveront car aucune cause ne peut exister sans les autres. Le climat et la culture. Le weekend dernier j’ai manifesté pour lutter contre la suppression des droits des travailleurs. Et le weekend précédent, je me suis rassemblée avec beaucoup de gens de ma ville sidérés et révoltés par le meurtre sordide d’une femme trans. Quand pourrai-je avoir un weekend tranquille où je ne me sente pas obligée d’aller crier ma colère ? Quand les décideurs cesseront ils d’être sourds ?

Les gens disent « vivement qu’on ressorte, qu’on revive normalement ! »

Pourquoi je n’arrive pas à y croire ?

Vive la Vie, blog de femme, femme, vie, quotidien, avenir

 

* Oscar Wilde

mercredi, 21 avril 2021

"Mon projet préféré ? C'est le prochain." *

Envie d’écrire, mais sur quoi ?

Tout ce que je fais ces temps-ci me semble si peu intéressant.

Ah, si !

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Dimanche je suis allée danser (comme je pouvais avec ma cheville) devant le théâtre de ma ville. Des artistes, intermittents techniciens, spectateurs potentiels, étaient venus des trois villes du coin. Il faisait beau, la plupart des gens avaient un masque, les distances étaient gardées, mais c’était très sympa quand même, bien que sans grand espoir de voir le gouvernement prendre en compte ce secteur de notre société. Roselyne a été hospitalisée, apparemment elle allait mieux, mais depuis, on ne l’entend plus.

Peut-être le virus s’est il attaqué à ses cordes vocales ?

Pour aller retrouver cet événement politico-festif j’ai pris mes pieds. 6 kilomètres aller/retour. C’est à peu près la distance que je parcours quand je fais ma séance de « sport ». 6 à 7 km. J’espère pouvoir faire plus cet été. Je bosse comme une folle chez le kiné et je sens la force revenir dans mon mollet.

Cet été, à la fois si proche et si loin. Que vais-je en faire ? Des amis nous ont proposé une maison à Saint-Malo début juillet, et ça nous tente bien. Mais je rêve aussi de repartir en Grande-Bretagne. La question, aurai-je été vaccinée d’ici là ? Maintenant que je coche bien les cases, je n’arrive pas à obtenir un rendez-vous…

Envie d’écrire donc, d’inventer, mais encore faut-il être inspirée. Du coup, je me suis inscrite à un atelier d’écriture, qui j’espère ne sera pas annulé, en septembre en Ardèche. Mon coin préféré de France. Quelle chance ! La fin d’été là-bas, je n’ai jamais eu la chance de vivre ça. En plus ça me donnera l’occasion de revoir quelques amis, qui me manquent malgré le téléphone, les visio, et autres moyens de communication à la mode.

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L’Ardèche, c’est des paysages, des sensations, des odeurs. J’espère que mon odorat aura récupéré d’ici là.

* Frank Lloyd Wright

vendredi, 09 octobre 2020

Les couleurs sont les touches d'un clavier, ... *

J’ai repris mon cours de peinture. Mesures Covid évidemment ! Le moins bien : un sens des déplacements a été imposé, ce qui fait qu’à chaque fois qu’on doit aller changer l’eau de son pot ou se laver les mains, on doit faire un détour autour de la salle en passant par l’extérieur. Les élèves, en tout cas lors de cette première séance, derrière leurs masques et aux places indiquées par des autocollants bleu, ont été très statiques. Cela retire un peu de convivialité. Les consignes du prof sont plus difficiles à entendre aussi.

Mais il y a des avantages ! au lieu de la quarantaine ou plus d’élèves des autres années, nous ne sommes que 22 et cela ne devrait pas augmenter. Quel calme ! quel confort ! On a de l’espace, on voit bien tout le monde et le sujet que l’on a à peindre. Et les gens sont plus calmes aussi.

Bref, pour l’instant, je suis ravie de la manière dont mon cours se présente. Et même si je dois limiter le matériel que j’emporte car j’y vais avec mes pieds + le tram, et que ce tram ne me rassure pas, car passé 20h les gens ne portent pas tous un masque, en tout cas correctement, je vais m’y tenir et aller travailler sérieusement ma peinture.

Première séance : cercle chromatique. Dans ma vie, j’ai dû faire cet exercice au moins 6 fois, mais de six manières différentes. Alors, ça ne me dérange pas. Il faut réviser, et que les bases deviennent des réflexes.

La semaine prochaine, on travaillera sur le monochrome. Cela me rend impatiente. Si, si !

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*...les yeux sont les marteaux, et l'âme est le piano lui-même, aux cordes nombreuses, qui entrent en vibration.

Wassily Kandinsky

jeudi, 01 octobre 2020

Happy Retirement to me !

Cette nuit à 0h01 je suis devenue retraitée. C'est-à-dire libre, légère. Je vais pouvoir écrire, dessiner, peindre, marcher, voyager, cuisiner, jouer, rêver, rencontrer, bavarder, fêter, magasiner... Sans culpabiliser parce que mes copies ne sont pas corrigées, mon cours pas prêt. Sans me demander soudain si je n'ai pas oublié quelque chose. Evidemment en raison des circonstances actuelles, il y a des limites à ma liberté. Voyager, sauf si la Covid m'arrête. Marcher, dans les limites où ma cheville le supporte. Mais la légèreté, je vous assure, je la sens déjà.

Samedi, j'organise un petit apéritif pour les happy few qui braveront le virus. Mais nous serons 9. J'ai besoin de voir mes amis, de leur dire que je vais bien. J'ai commencé à cuisiner. Tout en regardant une série sur Prime Vidéo. En anglais bien sûr. Ce matin, des amis m'ont emmenée faire des courses, car je ne conduis pas encore et ADMV prend la voiture pendant la semaine. En revenant, je leur ai proposé un thé, qu'on a bu tranquillement, en bavardant. J'ai le temps, le droit de traîner ! J'adore.

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mardi, 28 juillet 2020

« Le féminisme n’a jamais tué personne. Le machisme tue tous les jours »*

Etant chez moi en permanence, ne me déplaçant que de 20 ou 30 mètres maximum à chaque fois, égayant mes déplacements de manœuvres diverses, mais me fatiguant plus qu'on ne peut imaginer à chaque fois, il faut dire qu'il fait chaud, j'opte le plus souvent pour le statisme. Sur mon fauteuil ou assise sur mon lit et utilisant mon ordinateur, je peux difficilement manquer une nouvelle. C'est assez déprimant, car que ce soit dans mon entourage concret ou dans les personnes connues qui font l'actualité, il y a beaucoup de décès. Aujourd'hui, il s'agit de Gisèle Halimi. Comme a dit son fils, elle a eu une "belle vie". Je suppose qu'il entend par là qu'elle a eu une vie active, bien remplie et assez longue pour lui permettre d'accomplir quelques rêves, ambitions, et de mener à bien quelques combats qui la passionnaient. Elle a effectivement fait avancer la cause des femmes, mais je ne peux m'empêcher de penser que ces dernières années, elle étaient sans doute déçue du retour en arrière sur certains droits qui semblaient acquis pour de bon et dans l'évolution du machisme, qui semble indestructible. D'autres femmes se sont battues sur ce terrain et je suis devenue adulte en les lisant, en les écoutant et en essayant d'appliquer à ma vie ce qu'elles m'enseignaient : Benoîte Groult, Françoise Giroud, Evelyne Le Garrec, et d'autres encore moins connues. Je leur rend hommage à toutes aujourd'hui. Bravo et merci à toutes ces femmes qui ont permis à d'autres d'être libres de choisir leur vie. Et courage à celles qui ont encore à se battre, et qui le font bien, à la manière de ce 21ème siècle que j'ai tant de mal à accepter comme le mien.

A lire : 

https://curiosity-club.co/media/je-suis-gisele-halimi/

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/09/22/gisele-...

 

*Benoîte Groult

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mardi, 14 juillet 2020

Etre enseignant, ce n'est pas un choix de carrière, c'est un choix de vie. *

Je suis presque en retraite ! Officiellement le 1er octobre, mais je ne ferai plus jamais cours. En général, un jour on se dit "aujourd'hui, là, avec cette classe, c'est mon dernier cours." L'an dernier, nous avions même fait la surprise à un ami, d'être là, environ 15 personnes parmi les profs et autres membres du personnel du lycée et de lui chanter avec ses élèves quelques chants révolutionnaires qui lui allaient bien. Je ne sais pas ce qu'on ressent à ce moment-là, et je ne le saurai jamais. Aujourd'hui, je sais que mon dernier cours a eu lieu le vendredi 13 mars, de 13 à 15 h. Il ne devait pas avoir lieu, car mes étudiants de BTS allaient intervenir dans un collège dans un projet commun. Je me réjouissais déjà d'avoir exceptionnellement mon après-midi libérée. Cependant j'étais aussi dans un état d'esprit étrange, puisque pour la première fois dans mes 37 années de carrière, le ministre avait annoncé la veille au soir que tous les établissements scolaires allaient être fermés dès le lundi pour une durée indéterminée. en arrivant au lycée à 8h30 le matin, j'ai appris que finalement, mes étudiants n'allaient pas travailler au collège, et donc, j'avais cours avec eux l'après-midi. Je n'avais rien préparé, aucun matériel, j'ai improvisé. On a regardé quelques vidéos sur le land art, le thème sur lequel nous étions en train de travailler. Puis, nous avons répondu à quelques quiz sur le thème de l'art et du design. J'étais fatiguée, très fatiguée. Je ne pense pas avoir été très dynamique. Je me disais "Je ne sais pas quand je les reverrai." En fait, je ne les ai jamais revus. On s'est écrit, puis souhaité de bonnes vacances. 

A présent je suis immobilisée jusqu'au 18 août et ensuite je commencerai une rééducation sans doute intensive, et au 1er septembre, je ne serai sans doute pas capable de reprendre le travail. De toutes façons, je n'aurai plus de classes. Je serai officiellement "en surnombre" à disposition du lycée, qui n'aura sans doute rien à me demander. Le mois de septembre n'est pas le plus surchargé. Ah, en mars ! j'aurais sûrement été utile à quelqu'un. Tout le monde court et essaie de tenir les délais, en mars.

Voilà, c'était mon dernier cours, et je ne m'en suis pas rendu compte.

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*François Mitterrand  (Je l'ai sans doute cru, en 1983 quand j'ai passé le CAPES.)

vendredi, 08 mai 2020

Lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois *

J'ai envie de vous présenter un livre. Il a 73 ans. Au début il n'existait pas. Mais deux frère et sœur sans enfant, dont je pourrais vous raconter l'histoire un jour, Fernand et Alice, donnaient leur amour à leurs petits-neveux et nièces en leur offrant des vacances, des moments heureux dans un jardin, et des lectures. La revue Lisette fut achetée toutes les semaines, puis les numéros furent reliés pour en faire un livre. Fernand, ancien ingénieur, était en retraite, avait vécu deux guerres, et voulait toujours apprendre plus. Malgré tout cela, il n'avait pas perdu son optimisme, sa foi en l'humanité, le modernisme, l'avenir. Un relieur qui avait sa boutique pas loin lui a appris la technique. C'est ainsi que mon grenier est plein de livres divers, de plus ou moins grand intérêt, mais merveilleusement reliés. Cet "album de Lisette", comme je l'appelais enfant, a fait mon bonheur. J'ai tout lu, en négligeant sans doute un peu trop les pages couture et tricot. Aujourd'hui, en période de confinement, je le regrette. Sinon, oui, j'ai tout lu. J'y ai acquis autant de principes moraux de base que d'esprit critique. Car oui, certains textes me faisaient sourire, ou bondir, mais j'y puisais ce qu'il y avait d'émotion et de nostalgie universelle. Et savoir que ma mère avait feuilleté ces pages, sans les abîmer du tout, donnait à cette lecture encore plus de valeur. Je pense que je vais relire le roman-feuilleton "Nicole au Pays des Dollars", et me demande quelle idéologie il véhiculait !

 

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* Pierre Dumayet

 

samedi, 25 avril 2020

Avec le confinement, tout est à retardement.

Le confinement est une étrange expérience. Je ne sais pas si c’est dû à mon âge, ou si cela fait la même chose à beaucoup de monde, mais j’ai l’impression que cela me fait assister à ma transformation. Je me vois vieillir. Je me demande si je vais savoir ressortir, remarcher, re-rencontrer du monde et avoir envie de parler. Je m’habitue bien à ne plus être entourée au quotidien de gens dont la plupart ne représentaient pas grand-chose pour moi. Je parle de mon boulot. Mes collègues, sympathiques dans l’ensemble par ailleurs, mes élèves, à qui je souhaite le meilleur pour l’avenir. Mais ne plus les voir ne me manquera pas.

Non, le confinement fait ressortir l’essentiel. Ma famille. Mes amis. Des personnes âgées que je ne reverrai peut-être pas. Un ami est en train de perdre son père qui est en maison de retraite. Une autre, sa maman qui, elle, a la chance d’être chez elle avec son mari. Mais dans les deux cas, je ne les reverrai pas, car je n’ai pas un lien de famille directe avec eux. Vraisemblablement, je ne serai même pas aux obsèques.

Le plus dur dans tout cela, c’est de ne pas pouvoir être présente auprès de mes amis. J’apprends les nouvelles par téléphone, par sms, par mail ou par lettre. Est-ce que cela rend les mauvaises nouvelles plus acceptables, moins traumatisantes ? En tout cas, je peux réagir seule, à distance, et continuer mon confinement. Je n’interromps pas ma vie, comme je l’aurais fait en temps normal, pour rendre visite, serrer dans mes bras, prendre le temps de veiller avec quelqu’un. Le nombre des mauvaises nouvelles a augmenté, et pourtant la douleur étant en mots, mais pas en actes, elle semble me toucher moins. Mais est-ce que ça ne sera pas une explosion d’émotion, de tristesse, de douleur, quand je reverrai en même temps ou presque tous ces gens que j’aime et qui ont perdu, ou sont en train de perdre quelqu’un d’important ?

Ma colère aussi va exploser à retardement. Je ne sais pas comment. Mais tout ce que je lis et entends de la part des gens de pouvoir et d’argent, s’accumule et me rend comme insensible, tellement il y a d’injustices, d’inepties, de violences, dont je suis témoin à distance, mais contre lesquelles je ne peux pas réagir. Pas encore.

 

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mercredi, 08 avril 2020

“Il faut croire que la plus grande inconscience de l’homme, c’est celle de sa propre vie.”*

 

AIRE DE PIQUE NIQUE LE PONT DES BUTTES, BRISSAC LOIRE AUBANCE

Confinement Jour 23

On a d’abord su que les écoles, collèges et lycées fermaient. C’était tellement étrange, inédit, qu’on ne savait pas si l’on devait s’en réjouir ou pas. Evidemment cela signifiait que l’épidémie de Coronavirus devait être grave. On entendait parler de ce qui se passait en Italie, en Alsace, mais sur place, encore rien. D’un autre côté, j’étais prête à exercer mon droit de retrait, et cette annonce de fermeture simplifiait tout. Pas de certificat médical à demander à mon médecin, pas de courrier à faire au médecin de prévention. Dans le weekend, on a fait des courses, comme tout le monde, mais peut-être mois que d’autres, car ADMV qui est prévoyante, avait déjà fait des provisions de produits de base au fur et à mesure qu’elle lisait la presse. Elle était rentrée de son boulot en région parisienne fatiguée, et toussant depuis le mercredi. Moi, j’allais bien, et puis elle est fragile côté ORL, tousse souvent, donc je ne me suis pas inquiétée plus que ça. Mais ça évoluait bizarrement. Une bonne gastro, de la fièvre. Moi, toujours rien. Sauf le lundi soir, de la fièvre aussi. Mal à la tête. On avait déjà décidé depuis le weekend précédent de dormir et se laver chacune à un étage, pour que si l’une était contaminée, l’autre puisse éviter de l’être aussi. Au lycée je passais mon temps à me laver les mains entre chaque cours, depuis dix jours au moins. Le mercredi, elle allait vraiment mal, alors le jeudi elle a obtenu un RV chez son médecin, et est revenue avec un papier la décrivant comme « symptomatique ». On a encore fait plus attention. Ses symptômes se sont aggravés. Toujours fièvre, maux de tête, douleurs dans le dos et les jambes, et puis elle avait perdu l’odorat et le goût. Tout m’est arrivé pareil, à chaque fois 4 jours plus tard. J’ai parlé à mon médecin. Oui, j’étais sûrement contaminée aussi. Pas d’arrêt de travail, je ne voulais perdre ma journée de carence. Pas de test, on ne serait testées que si on était hospitalisées pour essoufflement grave et problème pulmonaire. Pas de traitement. Prendre un peu de doliprane, mais pas trop, car le corps doit se défendre seul et on doit savoir où on en est côté fièvre. Bref, 21 jours pour ADMV, 17 jours pour moi ! Des symptômes variés qui s'enchaînent de manière étonnante. On va mieux. On n’est pas dans les statistiques. On espère ne plus être contagieuses et immunisées, mais les infos sont vagues et contradictoires. On n’est pas sorties pendant tout ce temps, sauf chez le médecin et à la pharmacie. Et hier, première sortie « courses », masquée, parce qu’on ne sait jamais. Autour de nous c’est un peu l’angoisse. Des membres de ma famille sont en Ehpad, d’autres attendent des opérations pour des maladies graves, d’autres bossent en hôpital et risquent leur vie. Et nous, après avoir beaucoup angoissé, on se sent beaucoup mieux, comme guéries, protégées dans notre maison, qu’on se sent privilégiées d’avoir, avec son jardin. Il fait beau. Je bosse, mais c’est plutôt moins fatigant que la classe en vrai. Parfois on oublie presque le monde extérieur. Je vis dans un quartier où les gens respectent assez bien le confinement. Mais je vois des images de rues et de villes où les gens se comportent comme des inconscients. J’ai lu un titre d’article qui parlait d’un « suicide collectif », mais ce n’est pas que ça, c’est aussi un « meurtre collectif ». Et puis il y a des confinés qui craquent, de tous âges. J’appelle régulièrement mes copines célibataires. On a la chance d’être deux. Pour se soigner c’était plus facile aussi.  J’espère que vous allez bien, mes lecteurs.trices.  D’écrire tout ça m’a fait du bien. Je n’arrive pas à être drôle. Désolée.

A midi, on a fait un pique-nique au soleil, accompagnées par le chant des oiseaux et les bourdonnements des insectes. C’était tellement bien !

* Marc Levy

lundi, 24 février 2020

Nous appellerons émotion une chute brusque de la conscience dans le magique. *

La fin de février annonce le printemps. Enfin ! Jamais hiver n'aura paru si long. Peu de lumière, peu de froid, pas de neige, beaucoup de virus. Malade 3 semaines en décembre, mal remise jusqu'au 13 février, malade de nouveau. Pour nuire à mon optimisme et à celui d'ADMV qui est encore plus malade que moi depuis largement aussi longtemps, les média ne parlent que du coronavirus. On a beau savoir que jusqu'ici il a surtout fait mourir les personnes très âgées et/ou souffrant de quelque chose de bien plus grave, c'est anxiogène. Dans les lieux publics où nous toussons, les gens nous regardent méchamment et méfiamment. (ce deuxième mot n'existe pas, mais est à propos.) J'ai beau savoir que les personnes asiatiques sont l'objet d'un raciste silencieux mais ostensible, cela ne me console pas. Cette santé bancale depuis presque 10 semaines m'aura fait tester l'enseignement sans entendre. Cela amplifie les bruits de fond en brouillard sonore assez désagréable, cela transforme ma voix comme si j'avais un mégaphone intérieur et pour ne pas passer pour une idiote, j'évite de faire répéter mes élèves, ce qui me rend très "bienveillant" quant à l'évaluation des prestations à l'oral de mes élèves. Je vais terminer cette carrière en étant très populaire ! J'ai voulu consulter mon ORL, mais les rendez-vous ne se prennent que le premier lundi du mois. Je n'ai su cela que le mardi 2 février. A 24 heures près, j'ai repoussé ma consultation d'un mois. Mon rhume le plus récent a contribué bizarrement à débloquer quelque peu mon oreille droite. Mais j'ai encore quelques acouphènes persistants. 

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Loin de ma tête, mon entorse de la cheville, qui date du 28 octobre, me handicape pas mal et rend toute activité pénible, sauf si c'est une activité assise. Je suis donc allée au cinéma où j'ai vu "Deux". Un sujet qui m'a beaucoup parlé, car à quelques années près, j'aurais pu être amenée à vivre ça. Mais heureusement la loi a rendu ma vie privée plus acceptable et visible surtout par mon entourage. C'est bien qu'il y ait des films qui abordent l'invisibilité de l'homosexualité, mais j'aurais aimé plus d'émotion. 

J'ai lu aussi, dans mon beau fauteuil, cadeau de noël d'ADMV. Le Lambeau, de Philippe Lançon et parallèlement Semeuses de Rire, raconté par une clowne que je connais bien. Deux émotions différentes, mais des émotions vraies. 

Je suis allée une fois à la piscine. Se déplacer sans glisser est un peu un parcours du combattant, mais une fois dans l'eau, j'adore. 

Et pour essayer de régler mon problème de cheville qui ne peut plus fonctionner normalement, j'ai démarré un traitement d'ondes de choc. Ca fait mal, mais ça fait du bien là où ça fait mal. Tiens, ça me rappelle une pub. J'espère que ça marchera aussi bien qu'il y a 6 ans. Achille m'en veut ! 

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On a commencé à regarder une série dystopique sur le thème "et si les nazis avaient gagné la guerre...", Le Maître du Haut Château. C'est extrêmement bien fait, mais extrêmement flippant. Après le premier épisode, j'ai rêvé que la police venait m'arrêter car j'avais intitulé un dossier sur mon ordinateur "Affaires Sensibles". 

Voilà ce que j'ai fait de mes vacances, pour l'instant. Cette semaine, je mange au resto avec une amie et je passe une journée à Paris. Le motif principal étant que j'ai oublié mes clés dans un musée où je suis allée le weekend dernier. Quand on n'a pas de tête, il faut avoir une carte "senior" ! Ma prochaine note sera peut-être sur mes aventures parisiennes.

* Jean-Paul Sartre

mardi, 20 août 2019

A propos de Frédérique Bonnal / "Je suis curieuse des gens. C'est l'essence même de mon jeu d'actrice..."*

Il y a bien longtemps, après avoir eu mon concours, j'ai pu suivre une formation professionnelle dans ce qu'on appelait à l'époque le CPR. En plus de nos heures de pratique, 9 heures devant les élèves, nous avions une journée de formation théorique par semaine. Nous avons eu droit en plus à deux stages de 5 jours me semble-t-il dans deux spécialités que nous pouvions choisir. J'avais opté pour informatique et théâtre.

Le premier stage m'a vue essayer de comprendre ce qu'était un ordinateur et ce qu'on pouvait bien en faire dans notre métier. C'était assez complexe pour deux raisons. La première, c'est que nous travaillions sur des TO5 ou autre dinosaure et on ne nous enseignait que de la programmation, largement trop dur pour moi, et largement inutile comme la suite me l'a prouvé. La deuxième cause de difficulté pour moi était de jouer le moindre rôle dans cette formation, vu qu'on nous avait imposé des binômes et que le mien, prof de physique, pensait tout savoir et ne me laissait rien faire.

Le deuxième stage fut une réussite complète. Il était animé par une actrice, Frédérique Bonnal, qui nous a permis avec talent, humanité, pédagogie, intelligence, et j'en passe, à nous exprimer clairement, à nous mouvoir devant un public, à trouver notre place dans un groupe, à travailler sur nos émotions intérieures pour savoir les maîtriser à l'extérieur. Je me souviens de ces 5 journées avec un bonheur immense. Frédérique Bonnal nous avait aussi parler de son métier, de cet accent du midi qui lui faisait trouver des rôles, du dernier téléfilm qu'elle avait tourné avec Jacques Dufilho, de Jacques Dufilho, de sa passion pour son métier. 

Plus tard, je l'ai découverte dans le film de Guédiguian Marius et Jeannette, puis dans presque tous les films de Guédiguian. Des rôles plus ou moins importants, mais toujours justes. Et j'étais contente de la recroiser, même si elle ne s'en apercevait pas. 

Récemment j'ai pensé à elle, comme souvent, et me suis dit qu'avec internet, je pourrais peut-être la joindre, sur facebook par exemple. J'aurais aimé lui dire combien elle m'a apporté, alors que je n'étais qu'une jeune prof, assez timide, vite dépassée par les émotions.

Mais je ne pourrai pas. Elle est décédée le 29 juillet 2017. Elle était née en 1953. Je ne me souviens pas d'un hommage à la télé, ni même d'une annonce au 20 heures. Alors, ici, je veux lui rendre hommage. Elle n'a pas forcément fait une grande carrière, brillé dans les magazines ni à la télé, mais elle était une excellente actrice, et une femme généreuse, ouverte, et qui savait partager sa passion. Sur internet, on trouve peu de choses à son sujet, mais les messages laissés sur le site du CNSAD disent combien elle mérite qu'on se souvienne d'elle. http://www.rueduconservatoire.fr/article/6014/deces/frede...

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*"... Ca m'intéresse de savoir ce que ça ferait d'être vous." Meryl Streep

jeudi, 01 août 2019

“Islands are metaphors of the heart, no matter what poet says otherwise.” *

 

J'ai rencontré une île. Mull. En Ecosse. Des amis anglais m'en avaient parlé, j'en ai rêvé pendant pas mal d'années, et cette année je me suis décidée. 

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L'Ecosse est bien plus loin que beaucoup de gens s'imaginent. A partir de Glasgow, les kilomètres annoncés peuvent être doublés en temps, à cause des méandres de la route, des routes à deux voies simplement, très chargées, du temps (je veux dire la météo) qui parfois rend la circulation humide et glissante et des paysages qu'on a envie de regarder où que l'on passe. J'ai donc voulu nous épargner de circuler de Douvres au nord de l'Angleterre et d'entrer tout de suite dans le vif du sujet en voyageant de Zeebruge à Hull en bateau, de nuit. C'est comme une mini croisière, qui nous évite de conduire 564 miles (908 kilomètres). 

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A Oban nous avons repris un petit ferry pour une traversée de 45 minutes maximum, et nous sommes arrivées à Craignure (oui, drôle de nom) sous la pluie, mais même sous les cordes, l'île nous a tout de suite conquises. Pendant 5 jours nous avons parcouru toutes ses routes, oui toutes, et avons foulé ses chemins, son herbe rase agréable comme un tapis, croisé ses moutons qui paissent en liberté, ses vaches dont les troupeaux peuvent nous surprendre sur des voies très escarpées. 

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Nous avons visité quelques lieux historiques, mais surtout nous avons donné à nos yeux de la beauté et de l'immensité. Non stop ! 

Je vous conseille ce lieu pour des vacances reposantes, inspirantes. Emportez avec vous jumelles, cartes d'état-major (Ordnance Survey en anglais), de bonnes chaussures imperméables et un ciré, mais aussi des vêtements légers, car il ne fait jamais froid. On nous avait parlé des midges, nuées de moucherons, mais ils nous ont épargnées. 

Mais n'hésitez pas, c'est un lieu de rêve. Les gens y sont très cools, la circulation sur routes à une voie se fait avec beaucoup de politesse et de respect, quel que soit la taille de votre véhicule. On n'y trouve pas beaucoup de magasins, mais quelques pubs, cafés, hôtels où l'on mange bien, ainsi que les "cafés" et salons de thé où les sandwiches du midi sont délicieux, et pas trop coûteux. Vous pouvez opter pour le gîte, mais emportez quelques provisions ! 

Le reste de l'Ecosse vaut la peine aussi. Nous avons séjourné dans les Borders, moins touristique apparemment que le nord du pays, mais très beau aussi pourtant, et où les châteaux et bières sont abondants. Et nous avons terminé par Glasgow, ville très intéressante où nous avons été conquises par le musée et par un resto indien, qui fait oublier tous ceux que j'ai testés en France. 

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*Jeanette Winterson, Sexing the Cherry

mercredi, 12 juin 2019

"Il regarda l'eau, onduleuse et gonflée avec des fluorescences d'opale." (Sartre)

Nous avions bien choisi notre weekend. Nous avons pu profiter pendant 4 jours d'une région merveilleuse. D'habitude, quand je passe par Calais, je traverse la Manche, et je pars parler anglais. Là, je suis restée. J'ai profité des grandes plages où l'on peut marcher des heures et avoir l'impression d'être seules, malgré l'affluence des touristes. J'ai profité des bons petits restos et leurs recettes encore locales et non globalisées. Et les balades le long des falaises d'un nez à l'autre font agréablement brûler les calories. En plus, nous avions trouvé une chambre d'hôtes géniale, pas vraiment bon marché, mais qui le vaut bien. Le petit déjeuner et l'ambiance cosy au milieu des fleurs m'ont enchantée. Je peux encore me payer ce luxe, on verra dans quelques mois quand je serai retraitée. Mais alors, j'aurai moins besoin de repos et d'oubli de la réalité stressante, enfin j'espère. 

Vous voulez profiter de tous ces moments, un peu, virtuellement ? Cadeau, mes photos !

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mercredi, 08 mai 2019

“Seul l'humain peut avoir conscience de la perte de l'humain.” *

De mars à mai, on est arrivé au printemps. Ca ne se voit pas, et tous ceux qui se plaignaient l’an dernier qu’il faisait trop beau sont contents. Perso, je n’ai pas de pont, sauf pour l’Ascension, alors, il n’y a que pour ce weekend charnière entre mai et juin, entre cours et examens, que j’espère le soleil. Nous avons réservé un séjour sur la Côte d’Opale,  entre Boulogne et Calais, car finalement, bien que je passe très souvent dans le coin quand je vais en Grande-Bretagne, je ne connais pas la région, cet endroit précis de la côte. Depuis que j’ai réservé, internet me fait rêver. Nous passerons 4 jours là-bas, de quoi faire beaucoup de découvertes, et vraiment décompresser.

J’en ai besoin. Au lycée, le rythme s’accélère. La direction fait comme si on allait rentrer les notes sur pro-notes, comme si on n’allait pas faire grève le premier jour du bac, comme si on adorait l’éducation nationale, comme si les profs principaux avaient fait semblant de démissionner, comme si notre ministre était un homme appréciable.

J’ai réalisé récemment que mes années de tutorat de jeunes profs ne seraient pas prises en compte pour mon éventuelle promotion à la « Classe Exceptionnelle », car j’ai été tutrice 5 ans, et conseillère pédagogique pendant une dizaine d’années, mais il faut au moins 8 ans de tutorat. Voilà, c’est comme ça. Quand tu acceptes ce rôle, on ne te dit pas que ça comptera un jour pour ton « évaluation », tu le fais parce que tu penses qu’être utile à des jeunes, c’est bien, et ces mois de travail et de concertation, sont stimulants pour eux comme pour nous. Un jour un ministre (très humain) décide de faire travailler les stagiaires débutants 18 heures par semaine, comme un prof certifié, 12 h de cours, tout en leur imposant des heures d’IUFM, et des rapports à rendre, alors, tu décides de refuser, en conscience, pour ne pas jouer le jeu d’une administration prête à exploiter les stagiaires. Ensuite, la loi change, mais on ne te recontacte pas, sauf pour recevoir des étudiants en master, dans tes classes, mais qui ne comptent pas pour ton avancement de carrière. Evidemment, ça, on ne te le dit pas.

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J’ai eu confirmation aussi que ma retraite allait être ridicule, à cause de ma décote de 4 ans et demi, due à mon BTS et mon année en GB. J’avais qu’à pas glander à m'instruire et me former.

Blanquer fait semblant d’annoncer une augmentation, pour qu’on n’aille pas dans la rue demain. Du coup, j’irai.

Je lis les posts du Prof de l’Etre et d’autres pages qui étaient drôles, au début, sur facebook. Ça me remontait le moral, avant. Mais là, je suis triste, rien qu’à la pensée de ce que je vais quitter et laisser à mes jeunes et moins jeunes collègues. Surtout, si vous passez par ici, lisez ceci : Si vous êtes étudiants, et souhaitez devenir enseignants, si vous avez un métier et que vous pensiez à une reconversion vers l’enseignement, surtout ne le faites pas. Trouvez une autre idée.

J’ai créé ce blog, enfin son ancêtre, en 2006, pour parler à des jeunes profs qui en bavaient, et leur dire que si, le boulot pouvait être chouette avec un peu d’ancienneté. Je m’en veux, car ce n’est pas vrai. Ce n’est plus vrai. Aujourd’hui, jeunes, vieux, au moins, il y a égalité de traitement, le mépris.

Sinon, ça n'a rien à voir. Mais le harcèlement, la violence, ne commencent pas toujours avec la vie adulte. J'ai vu cette vidéo tout à  l'heure, et cela m'a émue. Pas seulement parce que je l'ai croisé en 2003, mais sûrement encore plus à cause de cela. J'avais senti qu'il ne se livrait pas, qu'il avait un masque d'acteur en permanence, même hors caméra. Maintenant, je comprends qu'il se protégeait.

  

Edward Bond