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lundi, 11 octobre 2021

Ecrire c'est lire en soi pour écrire en l'autre *

Deux livres dont je voudrais vous parler. 

Le premier, de Marie Maher, Pour la Beauté du Geste

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Le deuxième, de Asya Djoulaït, Noire Précieuse.

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Cliquez sur les images pour avoir plus d'informations 

Le premier, je l'ai lu l'an dernier, d'une traite, et ai été bouleversée par le contenu et par sa sobriété efficace. Le deuxième, je n'ai pas encore eu le temps de le lire, mais il est en haut de ma PAL ! 

Qu'ont-ils en commun ? Eh bien, ils m'ont été présentés lors de moments très agréables. Une ancienne collègue organise chaque année un brunch où, en petit nombre, nous avons l'occasion de rencontrer un auteur, en l'occurrence deux autrices, dont le livre dont nous parlons est un premier livre. 

C'est une chance incroyable de pouvoir profiter de tels moments. Et la semaine qui suit ces écrivaines présentent leurs œuvres à des élèves, et échangent avec eux. Ah, que j'aurais aimé ça quand j'étais au lycée ! A cette époque, un écrivain étudié en classe me semblait forcément mort, au mieux inexistant. Je me souviens de ma surprise quand Prévert est mort quand j'étais en BTS. Moi qui avais lu tous ses poèmes, vu les films de Carné en noir et blanc, bêtement, je le croyais déjà mort. Nos profs nous parlaient des œuvres, quasiment jamais des humains, de leurs vies.

*Robert Sabatier

mardi, 20 octobre 2020

COLERE, TRISTESSE, EFFAREMENT, SIDERATION.

Que dire ? Je suis atterrée. Au moment même où je faisais mon discours de retraite, assurant mes collègues de mon empathie et mon soutien quant aux conditions de plus en plus difficiles, par la faute de notre hiérarchie, dans lesquelles ils doivent enseigner désormais, un professeur se faisait décapiter. Depuis, pas une minute son visage, son honnêteté, sa femme, leur enfant, ne quittent mon esprit. Je vous partage ici un texte que j'ai trouvé sur facebook. Aux divers sentiments énoncés dans mon titre, j'ajouterai l'écoeurement à voir un gouvernement soutenir un ministre qui n'a rien fait pour protéger ce professeur, mais qui soutient la rectrice de l'académie de Versailles, en mentant éhontément.

 
 
Abasourdi,choqué et bouleversé par le meurtre sauvage de Samuel Paty par décapitation. J'ai été Professeur d'histoire pendant 13 ans en banlieue parisienne de 2001 à 2013, principalement en ZEP et en lycée. Passionné par mon metier, j'ai pu faire découvrir à mes élèves des vers des grands poètes Omar Khayyam ou Abu Nawas chantant l'ivresse du vin, leur faire découvrir la pensée de Ibn Roshd/Averroes qui a tenté de concilier la foi et la raison, leur faire connaître toute la complexité et diversité de l'Islam comme le courant mutazilite ( partisan du Coran incréé qui permettait une interprétation plus ouverte des textes). On ne nous demandait pas d'aller aussi loin mais je ressentais ce besoin de les armer intellectuellement car ils avaient pour beaucoup des connaissances parcellaires d'un Islam fantasmé et nous étions déjà après le choc des attentats du World Trade Center qui je pense a été un véritable point de rupture.
Aujourd'hui, le débat est polarisé par ceux qui instrumentalisent ces dérives identitaires et des revendications communautaristes. J'ai vraiment le sentiment que les racistes anti musulmans et ceux qui en font leur commerce et toutes ces personnes qui crient à l'Islamophobie à tout vent sont des alliés objectifs qui n'existeraient pas l'un sans l'autre. Qu'il est difficile de faire entendre une autre voix plus fragile, plus sensible sur ces questions.
Enfant des années 80, on ne se posait même pas la question de nos croyances religieuses à l'école. Jamais il nous serait venu de demander des exceptions car musulman. En devenant professeur, j'ai pu observer à quel point l'identité musulmane était devenue centrale chez les élèves. Nous devrions nous interroger sur cela aussi. Je suis encore plus halluciné quand des français de culture musulmane hyper privilégiés jouent sur les souffrances réelles d'une partie des musulmans et vénèrent les théories simplistes et essentialistes des indigénistes. Ce 'Eux' et 'Nous' est devenu insupportable !!!
Je ne suis pas un racisé et je ne suis pas une diversité non plus. Quand bien même une certaine élite voudrait me réduire à mon identité première, m'essentialiser. J'ai toujours refusé d'intérioriser ce sentiment d'infériorité ou alors même si j'ai pu parfois le ressentir intimement ou plutôt je m'interrogeais sur la question de ma place, je suis allé m'allonger sur le divan ou alors j'ai tenté de sublimer cela par mes créations artistiques.
Ce que je veux dire par là,c'est qu'on peut aimer la France et son pays d'origine. On peut concilier nos multiples identités sans se soustraire. Oui, il y a un impensé colonial et on en parle de plus en plus et tant mieux mais tous ces discours où on veut nous faire croire que nous vivons ce que les Juifs ont vécu dans les années 30 et où on veut nous faire passer pour les "indigènes de la République" ! Non, les musulmans ne sont pas opprimés en France ! Oui, il y a des salopards racistes islamophobes mais nous nous ne sommes pas obligés d'écouter les inepties de Pascal Praud ou les grosses têtes ! Et tous ces pseudos penseurs
Aux hussards noirs de la République, à mes anciens collègues ! Continuez de transmettre, de distiller l'esprit critique et les idées subversives, d'interroger et de questionner notre monde avec vos élèves. De faire découvrir ces grands islamologues comme Mohamed Arkoun ( RIP)car les médias lui ont préféré la pensée low-cost à la Tarik Ramadan.
Samuel, paix à ton âme, je pense à toi, à ton épouse et à tes proches et espérons que ta mort suscitera un véritable sursaut d'union pour combattre ensemble ces obscurantistes islamistes.
Vive la France fraternelle et notre République métissée !
PS: les parents d'élèves qui ont publié des vidéos pour attaquer verbalement le professeur méritent d'être sévèrement condamnés car les mots peuvent tuer ou pousser au crime. Je remercie mon père qui donnait toujours raison aux professeurs.
Kamal Hachkar, cinéaste franco-marocain, Rabat, le 17 Octobre 2020.

mardi, 28 juillet 2020

« Le féminisme n’a jamais tué personne. Le machisme tue tous les jours »*

Etant chez moi en permanence, ne me déplaçant que de 20 ou 30 mètres maximum à chaque fois, égayant mes déplacements de manœuvres diverses, mais me fatiguant plus qu'on ne peut imaginer à chaque fois, il faut dire qu'il fait chaud, j'opte le plus souvent pour le statisme. Sur mon fauteuil ou assise sur mon lit et utilisant mon ordinateur, je peux difficilement manquer une nouvelle. C'est assez déprimant, car que ce soit dans mon entourage concret ou dans les personnes connues qui font l'actualité, il y a beaucoup de décès. Aujourd'hui, il s'agit de Gisèle Halimi. Comme a dit son fils, elle a eu une "belle vie". Je suppose qu'il entend par là qu'elle a eu une vie active, bien remplie et assez longue pour lui permettre d'accomplir quelques rêves, ambitions, et de mener à bien quelques combats qui la passionnaient. Elle a effectivement fait avancer la cause des femmes, mais je ne peux m'empêcher de penser que ces dernières années, elle étaient sans doute déçue du retour en arrière sur certains droits qui semblaient acquis pour de bon et dans l'évolution du machisme, qui semble indestructible. D'autres femmes se sont battues sur ce terrain et je suis devenue adulte en les lisant, en les écoutant et en essayant d'appliquer à ma vie ce qu'elles m'enseignaient : Benoîte Groult, Françoise Giroud, Evelyne Le Garrec, et d'autres encore moins connues. Je leur rend hommage à toutes aujourd'hui. Bravo et merci à toutes ces femmes qui ont permis à d'autres d'être libres de choisir leur vie. Et courage à celles qui ont encore à se battre, et qui le font bien, à la manière de ce 21ème siècle que j'ai tant de mal à accepter comme le mien.

A lire : 

https://curiosity-club.co/media/je-suis-gisele-halimi/

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/09/22/gisele-...

 

*Benoîte Groult

vive la vie,blog de femme,femme,féminisme,halimi

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mardi, 14 juillet 2020

Etre enseignant, ce n'est pas un choix de carrière, c'est un choix de vie. *

Je suis presque en retraite ! Officiellement le 1er octobre, mais je ne ferai plus jamais cours. En général, un jour on se dit "aujourd'hui, là, avec cette classe, c'est mon dernier cours." L'an dernier, nous avions même fait la surprise à un ami, d'être là, environ 15 personnes parmi les profs et autres membres du personnel du lycée et de lui chanter avec ses élèves quelques chants révolutionnaires qui lui allaient bien. Je ne sais pas ce qu'on ressent à ce moment-là, et je ne le saurai jamais. Aujourd'hui, je sais que mon dernier cours a eu lieu le vendredi 13 mars, de 13 à 15 h. Il ne devait pas avoir lieu, car mes étudiants de BTS allaient intervenir dans un collège dans un projet commun. Je me réjouissais déjà d'avoir exceptionnellement mon après-midi libérée. Cependant j'étais aussi dans un état d'esprit étrange, puisque pour la première fois dans mes 37 années de carrière, le ministre avait annoncé la veille au soir que tous les établissements scolaires allaient être fermés dès le lundi pour une durée indéterminée. en arrivant au lycée à 8h30 le matin, j'ai appris que finalement, mes étudiants n'allaient pas travailler au collège, et donc, j'avais cours avec eux l'après-midi. Je n'avais rien préparé, aucun matériel, j'ai improvisé. On a regardé quelques vidéos sur le land art, le thème sur lequel nous étions en train de travailler. Puis, nous avons répondu à quelques quiz sur le thème de l'art et du design. J'étais fatiguée, très fatiguée. Je ne pense pas avoir été très dynamique. Je me disais "Je ne sais pas quand je les reverrai." En fait, je ne les ai jamais revus. On s'est écrit, puis souhaité de bonnes vacances. 

A présent je suis immobilisée jusqu'au 18 août et ensuite je commencerai une rééducation sans doute intensive, et au 1er septembre, je ne serai sans doute pas capable de reprendre le travail. De toutes façons, je n'aurai plus de classes. Je serai officiellement "en surnombre" à disposition du lycée, qui n'aura sans doute rien à me demander. Le mois de septembre n'est pas le plus surchargé. Ah, en mars ! j'aurais sûrement été utile à quelqu'un. Tout le monde court et essaie de tenir les délais, en mars.

Voilà, c'était mon dernier cours, et je ne m'en suis pas rendu compte.

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*François Mitterrand  (Je l'ai sans doute cru, en 1983 quand j'ai passé le CAPES.)

vendredi, 08 mai 2020

Lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois *

J'ai envie de vous présenter un livre. Il a 73 ans. Au début il n'existait pas. Mais deux frère et sœur sans enfant, dont je pourrais vous raconter l'histoire un jour, Fernand et Alice, donnaient leur amour à leurs petits-neveux et nièces en leur offrant des vacances, des moments heureux dans un jardin, et des lectures. La revue Lisette fut achetée toutes les semaines, puis les numéros furent reliés pour en faire un livre. Fernand, ancien ingénieur, était en retraite, avait vécu deux guerres, et voulait toujours apprendre plus. Malgré tout cela, il n'avait pas perdu son optimisme, sa foi en l'humanité, le modernisme, l'avenir. Un relieur qui avait sa boutique pas loin lui a appris la technique. C'est ainsi que mon grenier est plein de livres divers, de plus ou moins grand intérêt, mais merveilleusement reliés. Cet "album de Lisette", comme je l'appelais enfant, a fait mon bonheur. J'ai tout lu, en négligeant sans doute un peu trop les pages couture et tricot. Aujourd'hui, en période de confinement, je le regrette. Sinon, oui, j'ai tout lu. J'y ai acquis autant de principes moraux de base que d'esprit critique. Car oui, certains textes me faisaient sourire, ou bondir, mais j'y puisais ce qu'il y avait d'émotion et de nostalgie universelle. Et savoir que ma mère avait feuilleté ces pages, sans les abîmer du tout, donnait à cette lecture encore plus de valeur. Je pense que je vais relire le roman-feuilleton "Nicole au Pays des Dollars", et me demande quelle idéologie il véhiculait !

 

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* Pierre Dumayet

 

mardi, 20 août 2019

A propos de Frédérique Bonnal / "Je suis curieuse des gens. C'est l'essence même de mon jeu d'actrice..."*

Il y a bien longtemps, après avoir eu mon concours, j'ai pu suivre une formation professionnelle dans ce qu'on appelait à l'époque le CPR. En plus de nos heures de pratique, 9 heures devant les élèves, nous avions une journée de formation théorique par semaine. Nous avons eu droit en plus à deux stages de 5 jours me semble-t-il dans deux spécialités que nous pouvions choisir. J'avais opté pour informatique et théâtre.

Le premier stage m'a vue essayer de comprendre ce qu'était un ordinateur et ce qu'on pouvait bien en faire dans notre métier. C'était assez complexe pour deux raisons. La première, c'est que nous travaillions sur des TO5 ou autre dinosaure et on ne nous enseignait que de la programmation, largement trop dur pour moi, et largement inutile comme la suite me l'a prouvé. La deuxième cause de difficulté pour moi était de jouer le moindre rôle dans cette formation, vu qu'on nous avait imposé des binômes et que le mien, prof de physique, pensait tout savoir et ne me laissait rien faire.

Le deuxième stage fut une réussite complète. Il était animé par une actrice, Frédérique Bonnal, qui nous a permis avec talent, humanité, pédagogie, intelligence, et j'en passe, à nous exprimer clairement, à nous mouvoir devant un public, à trouver notre place dans un groupe, à travailler sur nos émotions intérieures pour savoir les maîtriser à l'extérieur. Je me souviens de ces 5 journées avec un bonheur immense. Frédérique Bonnal nous avait aussi parler de son métier, de cet accent du midi qui lui faisait trouver des rôles, du dernier téléfilm qu'elle avait tourné avec Jacques Dufilho, de Jacques Dufilho, de sa passion pour son métier. 

Plus tard, je l'ai découverte dans le film de Guédiguian Marius et Jeannette, puis dans presque tous les films de Guédiguian. Des rôles plus ou moins importants, mais toujours justes. Et j'étais contente de la recroiser, même si elle ne s'en apercevait pas. 

Récemment j'ai pensé à elle, comme souvent, et me suis dit qu'avec internet, je pourrais peut-être la joindre, sur facebook par exemple. J'aurais aimé lui dire combien elle m'a apporté, alors que je n'étais qu'une jeune prof, assez timide, vite dépassée par les émotions.

Mais je ne pourrai pas. Elle est décédée le 29 juillet 2017. Elle était née en 1953. Je ne me souviens pas d'un hommage à la télé, ni même d'une annonce au 20 heures. Alors, ici, je veux lui rendre hommage. Elle n'a pas forcément fait une grande carrière, brillé dans les magazines ni à la télé, mais elle était une excellente actrice, et une femme généreuse, ouverte, et qui savait partager sa passion. Sur internet, on trouve peu de choses à son sujet, mais les messages laissés sur le site du CNSAD disent combien elle mérite qu'on se souvienne d'elle. http://www.rueduconservatoire.fr/article/6014/deces/frede...

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*"... Ca m'intéresse de savoir ce que ça ferait d'être vous." Meryl Streep

mercredi, 08 mai 2019

“Seul l'humain peut avoir conscience de la perte de l'humain.” *

De mars à mai, on est arrivé au printemps. Ca ne se voit pas, et tous ceux qui se plaignaient l’an dernier qu’il faisait trop beau sont contents. Perso, je n’ai pas de pont, sauf pour l’Ascension, alors, il n’y a que pour ce weekend charnière entre mai et juin, entre cours et examens, que j’espère le soleil. Nous avons réservé un séjour sur la Côte d’Opale,  entre Boulogne et Calais, car finalement, bien que je passe très souvent dans le coin quand je vais en Grande-Bretagne, je ne connais pas la région, cet endroit précis de la côte. Depuis que j’ai réservé, internet me fait rêver. Nous passerons 4 jours là-bas, de quoi faire beaucoup de découvertes, et vraiment décompresser.

J’en ai besoin. Au lycée, le rythme s’accélère. La direction fait comme si on allait rentrer les notes sur pro-notes, comme si on n’allait pas faire grève le premier jour du bac, comme si on adorait l’éducation nationale, comme si les profs principaux avaient fait semblant de démissionner, comme si notre ministre était un homme appréciable.

J’ai réalisé récemment que mes années de tutorat de jeunes profs ne seraient pas prises en compte pour mon éventuelle promotion à la « Classe Exceptionnelle », car j’ai été tutrice 5 ans, et conseillère pédagogique pendant une dizaine d’années, mais il faut au moins 8 ans de tutorat. Voilà, c’est comme ça. Quand tu acceptes ce rôle, on ne te dit pas que ça comptera un jour pour ton « évaluation », tu le fais parce que tu penses qu’être utile à des jeunes, c’est bien, et ces mois de travail et de concertation, sont stimulants pour eux comme pour nous. Un jour un ministre (très humain) décide de faire travailler les stagiaires débutants 18 heures par semaine, comme un prof certifié, 12 h de cours, tout en leur imposant des heures d’IUFM, et des rapports à rendre, alors, tu décides de refuser, en conscience, pour ne pas jouer le jeu d’une administration prête à exploiter les stagiaires. Ensuite, la loi change, mais on ne te recontacte pas, sauf pour recevoir des étudiants en master, dans tes classes, mais qui ne comptent pas pour ton avancement de carrière. Evidemment, ça, on ne te le dit pas.

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J’ai eu confirmation aussi que ma retraite allait être ridicule, à cause de ma décote de 4 ans et demi, due à mon BTS et mon année en GB. J’avais qu’à pas glander à m'instruire et me former.

Blanquer fait semblant d’annoncer une augmentation, pour qu’on n’aille pas dans la rue demain. Du coup, j’irai.

Je lis les posts du Prof de l’Etre et d’autres pages qui étaient drôles, au début, sur facebook. Ça me remontait le moral, avant. Mais là, je suis triste, rien qu’à la pensée de ce que je vais quitter et laisser à mes jeunes et moins jeunes collègues. Surtout, si vous passez par ici, lisez ceci : Si vous êtes étudiants, et souhaitez devenir enseignants, si vous avez un métier et que vous pensiez à une reconversion vers l’enseignement, surtout ne le faites pas. Trouvez une autre idée.

J’ai créé ce blog, enfin son ancêtre, en 2006, pour parler à des jeunes profs qui en bavaient, et leur dire que si, le boulot pouvait être chouette avec un peu d’ancienneté. Je m’en veux, car ce n’est pas vrai. Ce n’est plus vrai. Aujourd’hui, jeunes, vieux, au moins, il y a égalité de traitement, le mépris.

Sinon, ça n'a rien à voir. Mais le harcèlement, la violence, ne commencent pas toujours avec la vie adulte. J'ai vu cette vidéo tout à  l'heure, et cela m'a émue. Pas seulement parce que je l'ai croisé en 2003, mais sûrement encore plus à cause de cela. J'avais senti qu'il ne se livrait pas, qu'il avait un masque d'acteur en permanence, même hors caméra. Maintenant, je comprends qu'il se protégeait.

  

Edward Bond

dimanche, 14 mai 2017

“La chanson est l’Art de l’Instant.”*

Il y a presque dix ans, ADMV m'avait offert le plus beau cadeau dont je pouvais rêver, un concert de mon chanteur préféré, Gilbert Laffaille, dans mon salon ! Cette année, c'est à mon tour de lui offrir un concert à la maison. Il s'agit d'un chanteur que l'on a découvert ensemble, en voiture, sur une radio locale de chez locale, et ni l'une ni l'autre n'a eu envie d'arrêter la radio malgré les parasites (locaux eux aussi), tellement les mots et la musique provoquaient en nous le même charme. Il s'agissait de cette chanson:

Samedi, il sera chez nous. Et des amis et la famille seront le public. J'espère qu'ils aimeront autant que nous. 

Comme tous les mois de mai quand on organise quelque chose, on se demande le temps qu'il fera. On prévoit soleil, pas soleil, dehors, dedans. Ce weekend, on fait le grand ménage de printemps pour l'occasion. Je n'aurai pas le temps de faire quoi que ce soit de lundi à vendredi, car je suis convoquée pour écouter et faire parler une douzaine de djeuns par jour. Tout cela à 80 km de chez moi. Je vieillis. Je ne rentrerai pas tous les soirs. Je vais faire vivre l'économie touristique de cette jolie ville provinciale. Une connexion wifi et je pourrai évaluer une dizaine de dossiers de recrutement pour le supérieur, et finir de corriger des travaux d'élèves pour les conseils de classes qui commencent dans 15 jours. C'est cool, je ne m'ennuierai pas.

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podcast

Cliquez sur média pour entendre la chanson de Gilles Roucaute

*Charlélie Couture

 

mardi, 03 janvier 2017

“L'indifférence est une paralysie de l'âme.” *

Elles sont vertes et me rappellent mon enfance. Sont-elles moins fortes ou est-ce mon palais d'adulte qui me font les trouver plus douces ? Elles sont orange clair, et sucrées, douces pour ma gorge, elles fondent doucement au moment de l'endormissement. Rapide, rafraîchissant et calmant à la fois, je l'utilise comme le dit la notice jusqu'à huit fois par jour. Dans une grande cuiller à soupe je l'apporte à ma bouche et laisse sa liquescence caramélisée glisser le long de ma langue, puis de mon oesophage. Quel bonheur ! Plus radicale est la gélule blanche qui trois fois par jour me calme mes douleurs diverses, assomme mes maux de tête et mes brûlures de gorge. Et efficace parfois, l'odeur d'eucalyptus qui parvient à rendre à mon nez sa première utilité. Cela fait déjà une semaine que toutes ces sensations me sont quotidiennes. Encore deux jours à en être addict, dans la chaleur de ma maison, pour retrouver la force d'aller travailler.

Pour l'instant, je corrige, organise, prépare, recherche, note, saisis, enregistre, imprime, copie/colle, réponds, écris, coche, lis, écoute, regarde, devant mon écran d'ordinateur.

Et je me suis posée, là, cinq minutes essentielles, pour vous souhaiter une très bonne année 2017. Le bonheur individuel du plus grand nombre fera le bonheur collectif. Ma résolution : voir le positif. Réussir à être heureuse malgré les infos, les difficultés autour de moi. Pour pouvoir mieux agir et réagir. M'ouvrir aux autres, ne pas me recroqueviller sur mon cocon protégé.

Vers le 15 décembre , quand j'étais encore juste fatiguée, mais pas malade, que j'avais l'intention de faire tellement de choses utiles, culturelles, voire sportives, de ces vacances, j'ai gagné un concours de haïkus. La consigne : Écrivez vos résolutions personnelles pour l’année 2017 sous forme d’un haïku de 3 ou 6 lignes en respectant la règle du "5-7-5 syllabes" !

Le mien, c'était ça :

Fuir l’indifférence
Ouvrir ses yeux et son cœur
Agir pour la paix

Ambitieux, j'espère pas trop prétentieux. Ce qui m'est apparu essentiel, avant que je ne sache pour Berlin, et pour Istanbul. Je vais m'efforcer de n'être indifférente à rien. De laisser mon cœur parler, sans me laisser être blasée. De m'engager plus que je ne l'ai fait.   

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NB: j'ai changé "haïr" pour "fuir", en raison du nombre de syllabes.

      

 

 

 

* Anton Tchekhov

jeudi, 29 décembre 2016

Pizza et nostalgie, mieux que les antiviraux !

Plus que deux jours avant qu'on passe à 2017 ... et que rien ne change, ou en moins bien. Oui, je suis peu optimiste. C'est sans doute la grippe, l'âge, les mauvaises nouvelles, le froid dehors, le boulot que je n'ai pas eu le temps de faire à cause de la grippe, les deux stagiaires que j'ai acceptés pour rendre service et qui vont être là, dès mardi matin, à regarder, noter, mes moindres paroles, gestes, remarques... Heureusement, à midi, je brave l'hiver et vais manger une pizza avec des amis de ma jeunesse, que j'ai retrouvés récemment, grâce à mon mariage. On va parler du passé, pas trop, pour ne pas ennuyer ADMV, mais le passé, la nostalgie, ça aide à supporter le présent.

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Et pour ne pas penser à l'avenir proche, réécoutez Pierre Barouh. Il vient de nous quitter, lui aussi, mais heureusement sa voix et ses mélodies sont toujours sur ma clé usb et ne me quitteront pas à chaque fois que je partirai en vacances.

 

mardi, 20 décembre 2016

Noël, c'est de la nostalgie, et c'est pour ça que je l'aime.

La période de Noël me pousse à regarder la télévision. Le temps est souvent trop gris pour donner envie d'aller me balader dans la campagne, trop froid parfois. Il y a trop de monde en ville pour me donner envie d'aller faire du shopping. Les marchés de noël sont devenus des lieux à éviter. Et mon canapé me fait de l'œil, surtout depuis que mon nouveau chat est là. Il réclame des câlins et quelle autre activité que la télé contemplation me permettrait de pouvoir en même temps câliner Boogie alors qu'il se prélasse sur mon épaule, mes genoux, mon ventre, ma tête...?

Les programmes sont souvent à la culture ce que sont à la gastronomie les nounours en guimauve. Faciles à consommer, nostalgiques à souhait, colorés et pas chers. Mais voilà, on a tous ses faiblesses, j'aime ça. Un bon film sentimental ou drôle pour les gosses, surtout depuis que la TNT nous permet d'y avoir droit en VO, j'adore. Hier soir, pas de film. Mais une émission que je ne m'attendais pas à voir si longue sur Maritie et Gilbert Carpentier. Deux noms magiques, qui annonçaient pendant mon adolescence deux heures de bonheurs et de rigolades en famille. On s'amusait, on critiquait, on adorait, c'était selon, en tout cas, contrairement à la règle familiale habituelle, on avait le droit de causer devant le poste, et ça occupait des samedis soirs où on ne sortait pas.

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Quasiment 90 % des séquences montrées hier soir ne m'étaient pas inconnues. J'ai eu l'impression étranges de les avoir vues hier. Elles m'ont transportée dans une époque de ma vie où j'étais heureuse. De ce bonheur évident que j'ai eu la chance de vivre dans mon enfance et mon adolescence. La plupart des extraits d'émissions dataient de 1969 à 1977. Je ne me rappelais pas qu'on regardaient tous les Sacha shows, Top A, etc. Et pourtant je me rappelais de Sylvie Vartan chantant avec Carlos "2 minutes 35 de bonheur", de Dalida, de Joe Dassin. Que des gens dont je n'ai jamais eu de disques, mais dont je connais toutes les chansons par cœur. J'ai regardé ça avec mon chat, qui ne s'est pas ennuyé une minute. Trois heures ! Pour une fois une émission qui ne lésine pas, qui donne le temps de voir.

Je ne regarde plus d'émissions de variétés, n'en croise même plus. A part peut-être Taratata. Mais c'est souvent tard, ça se prend au sérieux et il y a trop de chansons en anglais. Alors que là, on voyait des filles et des garçons, qui dans la vie n'étaient peut-être pas des copains, mais qui acceptaient le temps d'une émission de se "mettre en danger" pour notre petit bonheur du weekend. Ils se déguisaient, faisaient des duos improbables, chantaient des vieilles chansons ou modernes, mais totalement éloignées de leurs répertoires. Ils faisaient des sketches, et Coluche chantait. Et c'était de l'humour, mais aussi de l'émotion.  

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(Je ne me lasse pas de la voix de Joe Dassin en anglais !)

 

Je crois que c'est la première fois que j'entendais Maritie et Gilbert Carpentier parler, que je les voyais. C'était vraiment des gens bien.

(Cliquez sur les photos pour trouver les articles ou videos en lien.) Edit le 21.12.2016

jeudi, 27 octobre 2016

Encore un soir de rêve *

Je suis allée écouter mon chanteur préféré. Chanteur et poète. Gilbert Laffaille. A l'heure où l'on décerne le prix Nobel à un poète chanteur, celui qui parmi les chanteurs français m'enchante de ses mots depuis 40 ans, mériterait à mes yeux au moins la même récompense. Mais il n'a évidemment pas la même renommée internationale. Cependant il a fêté ses 40 ans de chansons le weekend dernier, au Forum Léo Ferré à Ivry. 

C'est un endroit génial, petit espace préservé de convivialité, de bonne bouffe et de vin sans prétention, de gens sympas qui ne font pas de selfies mais profitent pleinement du concert, puis de la rencontre avec l'artiste.

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Si vous ne connaissez pas ce lieu, n'hésitez pas. Ca ouvre à 19 h 00 et si on a réservé le repas, on le prend tranquillement jusqu'à 20 h 30, heure où les artistes viennent sur scène. Si vous ne mangez pas, et arrivez juste avant le concert, vous serez assis au fond de la salle, mais pas de panique, elle n'est pas si grande, et vous profiterez juste autant du moment.

La programmation est riche et enrichissante. Je vous laisse découvrir.

Quant à Gilbert Laffaille, si vous ne le connaissez pas, c'est que vous êtes nouveaux ici. Je vous laisse découvrir aussi.

Et si vous venez de province, le Kyriad n'est pas loin, 6 minutes à pied, dans une rue un peu glauque près du périph, mais à deux, c'est cool.  Et avec le prix offert par Booking, on ne va pas en faire un plat du coin !

La soirée de vendredi dernier était un bonheur sans limite. Accompagné par Nathalie Fortin au piano, il nous a offert une heure et demie de mots ciselés et de sketches où l'humour est fin et excellent. Merci !

* Titre d'une ancienne chanson de Gilbert Laffaille

vendredi, 06 mai 2016

"Il est temps de se demander si ceux qui créent la richesse n'ont aucun droit aux bienfaits et aux splendeurs qu'elle procure."

Premier pont de l'Ascension de ma carrière (33 ans, quand même !) et il fait un temps splendide. Moralité, le bon dieu aime les profs de l'enseignement public.

Profitant de cette fête re-montante, je suis allée visiter avec ADMV le Familistère de Guise. Une merveille d'utopie réalisée qui a quand même duré un siècle, jusque le capitalisme infâme en vienne à bout.

 

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Quelques jours auparavant, nous étions allées voir "Merci Patron". Ces deux événements m'ont rassurée sur la nature humaine. Il y aura toujours des gens pour se battre pour les plus faibles qu'eux contre l'inhumanité des patrons. Des gens qui rêvent et agissent. Dans Merci Patron, ce n'est pas le film qui est émouvant, remarquable, mais l'action elle-même, le courage de ces ouvriers qu'on ne respecte pas chez les friqués, mais qui se respectent assez pour se battre, prendre des risques et se montrer plus intelligents que les requins.

En final de compte (comme dirait Laura Flessel entendue ce matin sur F-inter) je suis en train de passer un weekend prolongé serein et presque optimiste.

* Jean-Baptiste Godin

 

jeudi, 31 décembre 2015

Bonne nouvelle, 2015, c'est fini !

2015 se termine.

Année qui restera dans la mémoire collective comme une année tragique.

Dans ma mémoire, elle restera celle d'un événement heureux, mon mariage.

Mais elle se termine dans la tristesse. Ma proviseure vient de décéder. Elle s'est battue courageusement et dignement contre une saloperie de maladie, ne s'arrêtant de travailler qu'au maximum 3 semaines en 5 ans, s'autorisant à arriver un peu en retard les jours de chimio. C'est la première fois que je perds un "chef" ou même un collègue. La rentrée va être sombre et pleine d'émotion aussi. Car bien sûr les élèves s'étaient rendu compte, mais il y a peu seulement, qu'elle n'allait pas bien. 

Alors voilà encore une note morose. Moi qui voulait démarrer 2016 avec un nouveau souffle... Bon, je remets ça dans quelques jours. Je vous souhaiterai gayment, gaiement, et pétillamment une nouvelle année. Aujourd'hui, je n'ai pas trop le coeur. On va quand même au resto, mais je suis contente de ne pas être embarquée dans une "fête".

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samedi, 16 mai 2015

Les hommes sont des homosexuels. Tous les hommes sont en puissance d'être des homosexuels, il ne leur manque que de le savoir, de rencontrer l'incident ou l'évidence qui le leur révélera. *

Demain, c'est la journée mondiale de la lutte contre l'homophobie. Je le sais, Pascale me l'a écrit, et c'est en grosses lettres sur le fronton de la mairie. Mairie qui d'ailleurs n'est pas homophobe, puisqu'on a même eu droit à un sourire le jour de notre mariage. Oui, bon, ben, puisque Zapette nous a démasquées, je peux le dire, je suis mariée ! Y'a des trucs qu'on pense qu'on fera jamais dans sa vie, comme grimper en haut de l'Everest, rencontrer Obama, se marier, voir plus de films que Pascale en une semaine, manger un petit pois avec des baguettes, passer à Questions Pour Un Champion, exposer ses peintures à Beaubourg... Eh bien moi, j'en ai fait deux des trucs dans ma liste. Et le mariage, c'était le plus improbable. Ben oui, parce que j'avais pas le droit. J'étais sûrement trop con aux yeux de certains pour écouter la dame et signer leur registre, pour avoir le droit d'adopter un enfant avec quelqu'un (alors que toute seule, j'avais le droit, cherchez l'erreur !) et de me dire qu'un jour ADMV aurait un peu de sous pour améliorer l'ordinaire s'il m'arrivait quelque chose. Trop con, ou autre chose. Mais bon, maintenant on a le droit, et je vous assure, c'est agréable ce côté légal, ce côté égal.

Mais des journées du 17 mai, faut qu'il y en ait encore malheureusement, parce qu'il y a encore des gens qui se permettent des insultes, des violences, des discriminations envers les homos, mais aussi les transsexuels. Toujours pas de couple homo qui se bécote dans le couloir dans mon lycée. En 20 ans, j'en ai vu 3 !

Et sinon, ce soir, c'est la Nuit des Musées. Mais dans Maville, y'a pas beaucoup de musées. On a failli en avoir un nouveau, mais le maire (qui aime les homos) n'aime pas l'art. 

Nobody is perfect.

* Marguerite Duras

 

samedi, 02 mai 2015

Là, tout de suite, je voudrais surtout aller m'acheter un camion pelleteuse, creuser un trou dans le sol et m'ensevelir dedans en attendant que le temps passe. *

Je suis passée par la Gare de l'Est cette semaine, après avoir passé 3 jours supers à Paris. Le quartier de la Roquette, c'est d'enfer. Sympa, si, si, les parisiens de ce quartier sont très accueillants (on en dit pas autant dès qu'on arrive dans des quartiers huppés comme L'Opéra), et la Roquette en plus, c'est animé, rigolo, coloré, et y'a des bons croissants. Y'a des petites cours très tranquilles où, une fois chez soi, on peut oublier qu'on est à Paris tellement c'est calme.

Au hasard d'une promenade j'ai croisé ces deux véhicules décorés. Lequel préféreriez-vous pour partir en vacances ? Et question subsidiaire : Quelle personne connue habite dans cette rue ? (Pascôle, t'as pas le droit de jouer !!!)

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Mais Gare de l'Est, où c'est plutôt morose d'habitude, c'était coloré aussi pour le coup. Y'avait une expo d'art Berlinois d'aujourd'hui, et un hommage à ceux qui n'ont pas toujours été libres d'aller et venir à Berlin, à cause d'un mur. A l'époque les Trabis étaient plutôt blanches, beiges, bleuâtres ou grises. Mais là, ça en jette, je trouve.

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* Virginie Despentes

dimanche, 01 février 2015

Tout bonheur commence par un petit déjeuner tranquille.*

C'est dimanche, et pour une fois je suis plutôt zen. La première raison est que mardi je fais grève. Le mot d'ordre est "de meilleures conditions de travail" (particulièrement pour les stagiaires, mais aussi pour nous, vu que notre lycée est doté de moins en moins d'heures pour de plus en plus d'élèves et de "missions" à remplir) et "le réchauffement de nos salaires".

J'ai beau savoir que faire 24 h de grève et manifester ne changera rien, je vais aller battre le bitume et dire ce que j'ai sur le coeur, puis profiter de l'après-midi pour faire mon travail en retard au lieu de niquer mon dimanche pour ça.

La deuxième raison de ma zénitude, c'est que ce matin avec ADMV on a été profiter d'un cadeau de noël super bien choisi : une heure de piscine - hammam - sauna, le tout privatisé, c'est à dire rien que pour nous deux. Je ne peux pas vous dire le bien que cette petite pause m'a fait ! Enfin, si, je vous le dis, c'était génial. Et on s'est dit qu'on essaierait de se refaire ça une fois par mois. Si c'est possible, la prochaine fois, j'ajouterai un massage. Mais je ne sais pas s'il y a des massages le dimanche.

Petit hommage à Cabu:

 

* Somerset Maugham. (Mon premier principe zen, je dois dire !)

mercredi, 07 janvier 2015

Le grand Duduche, les beaufs, Maurice et Patapon, et bien d'autres sont orphelins.

Il y avait un moment que je n'avais pas été aussi triste. Perdre tous ces gens intelligents qui se sont toujours engagés pour la liberté, tant d'un coup (on ne sait même pas exactement qui, ni combien à l'heure où j'écris), de cette manière abjecte est quelque chose que j'ai du mal à surmonter.

Bien sûr il va y avoir des discours compatissants et horrifiés de ceux qui ne lisaient jamais Charlie, mais pourquoi pas. Si on massacrait les journalistes du Point ou de l'Express, je serais tout autant horrifiée.

Mais là, en plus, pour certains que je connais depuis toute petite, c'est comme si c'était des amis. Cabu venait de ma région, avec sa gueule de gosse malgré ses 77 ans. 

Cet assassinat est abject par sa lâcheté et par le fait de cibler l'intelligence, le courage de la lutte pour la démocratie. Je vais m'abonner à Charlie Hebdo, par principe. Comment répondre ? Sinon en aidant la victime de ces barbares à survivre.

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mercredi, 11 juin 2014

ON S’ÉTAIT CONNU GRÂCE AUX BLOGS

Pas de note depuis...

Mais comment écrire après avoir perdu un ami. Un ami que je connaissais depuis 8 ans. 8 ans, ça peut paraître peu, mais quand on se comprend tout de suite, et que l'on prend conscience de la fragilité de la vie, c'est beaucoup. Parce qu'en 8 ans, on a, malgré les kilomètres fait tant de choses ensemble que je me rappellerai toujours : Rigolé, marché dans Paris, goûté des bons vins, goûté ses petits plats, si subtils et nouveaux à chaque rencontre, joué, à un tas de choses (composio, time's up, taboo, cékoidon, et tous les petits jeux cons que je publiais sur mon blog en sachant qu'il chercherait). On a parlé de choses futiles comme de choses sérieuses. Il adorait Venise, mais je suis contente qu'il soit allé en Angleterre et qu'il ait aimé. C'est important que mes amis comprennent ce que j'aime en Angleterre. Et puis une saloperie de maladie l'a attaqué vicieusement il y a 4 ans. Il s'est battu, a tout accepté des traitements inhumains qu'on lui a proposés, des conditions d'hospitalisation pas toujours au top. Je ne l'ai jamais entendu se plaindre. Quand on se voyait, il était le premier à profiter du moment, à nous prouver que la vie, il faut la mordre, ne pas la perdre à se morfondre et à entretenir la rancœur. Il n'a jamais fait allusion ici à sa maladie, moi non plus. Et je ne pensais pas écrire une note. Mais Pascale, pour qui il était et est tout, a été très forte, pendant ces quatre ans, et hier. Alors je leur dois cette note, je dois faire l'effort de trouver les mots pour dire à quel point je suis triste d'avoir perdu mon ami. Mes prochaines notes ne seront pas tristes. Je n'oublierai pas Hervé, bien au contraire, mais chaque moment de la vie que j'apprécierai sera comme un hommage. Je râlerai encore quelques fois quand même contre les politiques véreux, car il aimait ça chez moi, ce côté caneton enchaîné déchaîné qui ne rate pas une manif. Et Peut-être qu'un jour... Chirac (ou mieux Sharko) finira en prison !

 

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lundi, 19 mai 2014

Ben si, je vote !

Dimanche prochain ce sont les élections européennes. Je ne vais pas dire comme tant d'autres que j'entends autour de moi "Pff, voter ça sert à rien, tous pourris." Je sais que beaucoup d'élus le sont, pourris, mais je n'arrive pas à me défaire de cette éducation civique que m'ont donnée mes parents. La vraie, pas celle de l'école (quoi que, apprendre par cœur la définition du département et du canton, ça peut servir). Donc, je vote comme d'autres ne peuvent s'empêcher de se marier à l'église ou de faire appel à Dieu dans les situations tragiques, tout en n'y croyant pas vraiment. 

Il y a quelques semaines j'ai entendu parler d'une liste féministe. Quelques jours plus tard j'ai fait un test pour voir quel parti correspondait le plus à mes idées, et sans équivoque aucune, c'était la liste Féministe pour une Europe Solidaire. Alors j'ai consulté leur site, me suis abonnée à la newsletter, et il y a quelques jours j'ai reçu un mail m'expliquant qu'ils ont peu d'argent et n'ont donc pas pu faire imprimer assez de bulletins de vote pour qu'il y en ait dans toutes les villes. Dans la mienne, il n'y a en fait ni bulletin, ni profession de foi (quand je vous dis que c'est un peu comme un acte religieux !) C'est peut-être pareil chez vous.

Si vous êtes tentés de voter pour eux (autant d'hommes que de femmes sur la liste, parité oblige), cliquez sur le lien ci-dessous. D'abord pour les connaître. Cliquez "qui sommes-nous" et vous aurez des infos sur les personnes à l'origine de la liste. Puis cliquez sur le nom de votre région et vous pourrez imprimer votre bulletin.

http://www.feministespouruneeuropesolidaire.eu/imprimer-le-bulletin-de-vote-fpes/

Si j'ai bien compris, on peut mettre ce bulletin dans notre enveloppe, il est parfaitement valide.

Si vous n'êtes pas convaincus et que vous pensez que les "grands partis" c'est mieux, faites comme vous voulez, mais j'aurai essayé !

L'illustration de Courrier International. Cliquez sur l'image et allez les lire.

 

samedi, 05 avril 2014

Heureusement, il y a les weekends.

Je suis de plus en plus en retard pour publier. Stress annuel des copies de bac blanc qui s'ajoutent au boulot normal. Enfin, quand je dis "normal", j'édulcore. Cette semaine, on faisait aussi passer l'épreuve de compréhension orale, très flippante. 85 élèves dans un amphi, qui doivent garder un silence absolu pendant 20 minutes (cela devient un exploit de nos jours !) et ne pas tricher, face à 6 adultes surveillant avec bien du mal ce qui est impossible à surveiller.

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Heureusement, j'ai mes weekends. Vendredi dernier, je suis allée à Ivry, au Forum Léo Ferré, écouter Gilbert Laffaille. Récital accompagné piano/guitare, un pur moment de bonheur et d'émotion. Amplifié par le fait d'être assise à côté de Francesca Solleville et de partager avec elle ce bonheur et cette émotion.

 

Cliquez sur chaque photo, il y a un lien. Francesca, 82 ans, qui n'a rien perdu de sa conviction et de sa force.

Aujourd'hui, journée à la campagne en bonne compagnie, après avoir cuisiné ce matin pour agrémenter l'apéro. Admirer les fleurs et la boîte à abeilles solitaires. Elles ne font pas de miel, mais pollinisent et sont très utiles. C'est un peu comme une maternité pour abeilles, et cela leur donne un lieu pour pondre et protéger leurs oeufs jusqu'à éclosion, sans se faire chasser, comme ça leur arrive quand elles utilisent les trous dans les bords de fenêtres.

 

jeudi, 27 mars 2014

Au printemps, Au printemps*

Bon, je ne vous parlerai pas de politique, j'ai pas envie de vomir.

Je ne vous parlerai pas boulot, la grande vague des examens commence, et demain j'emporte les boules quiès pour corriger pendant 4 ou 5 heures, des grilles remplies de croix et de mots, et quelques expressions écrites, (juste 70 fois environ le même traitement plat et sans s à la 3ème personne) en compagnie de 40 collègues, enfermés dans une salle moche de chez moche au rectorat.

Je ne vous parlerai pas du soleil, que tout ça m'empêche de déguster.

Mais je vous parlerai de mon vendredi soir, à Ivry, au Forum Léo Ferré, où mon ami Gilbert Laffaille chante, et où je serai en compagnie d'une copine (pas mon ADMV qui sera dans sa famille, oui, on fait pas toujours familles communes). Du coup, je dors à la capitale, enfin, en banlieue, et je rentre chez moi samedi après-midi pour finir mes copies de bac blanc. (Ah, mince, j'avais dit que je ne parlais pas de ça !

Ah, et puis mes travaux de toit, vélux, etc. sont enfin finis ! Devis signé en septembre... Dernier chèque fait hier, on n'en parle plus. Ouf. 

CADEAU :

 

Pour les moins de 40 ans, qu'auraient pu manquer ça ! (y'en a pas beaucoup ici...) C'est la première blague qui a un rapport avec ma note, mais c'est la deuxième que j'adore ! A 17 ans, je faisais ma vedette en disant le sketch par coeur.

* Jacques Brel. 

dimanche, 23 mars 2014

VOTEZ !

C'est une belle journée. Première balade du matin, allez voter !

Le moral est plutôt bon, car les derniers sondages donnaient ma maire sortante gagnante. Ça clouerait le bec à ses opposants, sur la même liste cette fois, alors que la dernière ils se tiraient dans les pattes de la manière la plus basse.

En plus il fait beau, et même si je vais passer les 3/4 de la journée à corriger mes copies dans mon salon, au moins ce sera à la lumière naturelle et éclatante et non à celle de ma lampe de luminothérapie.

Et hier, c'était la journées portes ouvertes de mon lycée et j'ai encore vu des merveilles. Et des anciens élèves m'ont redonné un peu de foi en ce que je fais pour gagner ma croûte. L'un d'entre eux (que j'ai eu 5 ans, 3 pour le bac et 2 pour le BTS) est maintenant architecte et part à New York, embauché dans une grosse boîte qui construit des tours.... à Paris ! 5 ans d'anglais avec moi et il est quand même bilingue.

 

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jeudi, 30 janvier 2014

Dieu est à la mode. Raison de plus pour le laisser aux abrutis qui la suivent.*

Je suis vachement étonnée. Je viens de me servir du moteur de recherche sur ce blog, et je m'aperçois que je ne vous ai jamais écrit ma citation préférée. "Beethoven était tellement sourd que toute sa vie il a cru qu'il faisait de la peinture."

La même personne a écrit dans un de ses derniers livres que je n'ai malheureusement pas lu : "Tout le monde ne peut pas naître orphelin, mais on le devient à force de courage, d'abnégation, de patience; ou a défaut, d'une bonne tronçonneuse." 

Il a aussi écrit des romans, best-sellers en leur temps, où il nous parlait de son enfance de rital à Paris, puis de ses amours avec Maria. Hier, il a lâché prise, après quelques années d'une maladie chiante qui l'avait obligé à arrêté d'écrire. Quand on sait que dans un de ses derniers livres il avait aussi écrit : "Tant que je pourrai écrire une ligne, je serai présent parmi les vivants.", on se dit que 90 ans, ça a dû lui paraître long.

Je l'ai connu vers mes 18/20 ans, et les vieux de sa génération, ils me faisaient vraiment marrer. (alors qu’aujourd’hui, j'ai fait de l'humour en classe, et les jeunes en face de moi, ils se demandent encore ce que j'ai bien voulu dire.) 

De toutes les photos qui traînent sur le net, je trouve que celle-ci est la plus belle. Un insolent intelligent, c'est rare de nos jours.

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* François Cavanna, 1994.

samedi, 07 décembre 2013

Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine, des préjugés et de l'étroitesse d'esprit.

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Je me suis rappelé mon premier exposé tout en anglais, en 1973, sur l'Apartheid et Nelson Mandela qui était en prison, le boycott des produits en provenance de l'Afrique du Sud en Angleterre l'année où j'étais assistante, puisque le gouvernement britannique encourageait les échanges commerciaux avec la dictature et ça m'a rappelé aussi le concert de Johnny Clegg dans Maville, en 1987 ou 8, je ne sais plus. 

Il n'a jamais baissé le poing.