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lundi, 21 août 2023

“Le but ce n’est pas de faire du cinéma, mais son cinéma.” *

Je ne vais plus souvent au cinéma. Victime de la tendance, de Netflix et des replay d’ARTE. Je commence une série, et si elle me plait, je passe des soirées à regarder la suite. Je reconnais que c’est facile, mais il y a vraiment de la qualité, dans les séries autant que dans des films. Quelques exemples : This is Us, The Crown, The Good Wife, Better Call Saul, Bron. Grâce aux séries j’ai découvert à la television des cultures, des humours, des suspenses que l’on ne me présente pas sur les chaînes de la TNT. Detectorists, sur ARTE, est un bijou, qui ne passe sûrement plus, et c’est dommage. Quel humour et quelle humanité, comme les britanniques savent nous en montrer !

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Ma conscience me dicte de sortir plus souvent pour voir des spectacles vivants ou aller au cinéma. La paresse et la facilité me gagnent aussi parfois. Je vais essayer d’équilibrer ces deux influences dès septembre. Aujourd’hui, la chaleur m’encouragerait plutôt à rester chez moi, mais la clim’ et la rumeur publique m’ont quand même décidée à me rentre à mon cinéma préféré. (C’est assez simple, dans Maville, qui compte pourtant près de 300 000 habitants avec les banlieues, il n’y a que deux cinémas !!!) Je suis donc allée en ville où la moiteur d’hier rendaient la prise d’un verre en terrasse un exploit méritant des applaudissements et j’ai rempli ma carte fidélité, m’engageant ainsi à voir 5 films dans un avenir assez proche, pour aller voir Yannick, de Quentin Dupieux. Le dernier film que j’avais vu de lui était Mandibules. J’avais adoré, avais beaucoup ri et avais apprécié le surprenant. Cette fois, c’était beaucoup moins fou, mais plus bavard. C’est un film court, dont je ne vous raconterai ni le thème, ni le synopsis, car ce ne serait pas juste. Mais quand même, juste une impression que j’ai eue à la fin, le générique, diffusé dans le noir complet, m’a convaincue que je faisais partie du casting du film. Repensez-y et dites-moi ce que vous en pensez.

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* Albert Dupontel

jeudi, 13 juillet 2023

La vacance des grandes valeurs n'enlève rien à la valeur des grandes vacances. *

Les vacances ont commencé. Je pourrais m’en désintéresser, ne pas le remarquer, mais du jour au lendemain les symptômes sont apparus. Les places de parking disponibles dans ma rue se soudain multipliées. Le matin le petit-déjeuner sur la terrasse a perdu son bruit de fond de moteur permanent, remplacé par un silence agréable coupé seulement parfois par la perceuse d’un bricoleur ou la conversation criée de deux cyclistes. Je ne leur en veux pas. Le bruit du pédalier est bien moins pénible que les klaxons et bruits de motos ou camions. Quant aux conversations entre humains, je les aime, qu’elles soient hurlées, chantées ou chuchotées. Mais les conversations sur le net, avec la même soudaineté, elles, se sont arrêtées. Plus un commentaire ou un like sur Facebook ! En revanche, depuis mi-juin, les évènements annoncés sont innombrables. Dommage qu’il fasse si chaud que le courage d’aller à pied où que ce soit m’abandonne souvent. Je termine mes journées à l’ombre de mes stores à lire, jouer sur mon téléphone, ou regarder une série dont ARTE ou NETFLIX ont le secret quand on sait les dénicher sur ces plateformes, tout en caressant mon chat posé sur mes genoux. Euh, non, là je délire complètement et prend mes rêves pour des réalités. Mon chat passe ses nuits dehors à faire la nouba avec ses potes, et ses journées à dormir à l’ombre des buissons ou dans le sous-sol. Dans mes moments d’activité intense, je cuisine, car les légumes du jardin me donnent du boulot ! Mes créations : poulet à la coriandre et aux courgettes, crevettes à la thaï aux courgettes, omelette au cheddar et aux courgettes, tomates fraîches et bio à la mozzarella aux courgettes, s’il en reste. On ne se lasse pas. Ce sont nos courgettes, et elles ne nous déçoivent jamais ! Reprise de ce texte le 13 juillet : Le soleil semble nous laisser un petit repos et nous permettre de fêter la Bastille comme il se doit. Ce soir j’espère avoir l’énergie d’aller écouter de la musique cubaine en ville, car la séance d’ostéo de ce matin, même si elle est censée me rendre capable de randonner un peu bientôt, m’a mise littéralement à plat, dans le flou. Demain en tout cas, je me laisserai aller à mon éternel bonheur des feux d’artifice. A tous, je souhaite un bel été, le plus tranquille possible, en oubliant, tout comme les media, les sombres problèmes qu’il faudra reprendre à-bras-le-corps dès septembre.

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Karine Rougier, Série flux, 2022, aquarelle sur papier

(à vendre chez Connaissance des Arts)

* Henri Weber 

mercredi, 31 mai 2023

“La légèreté est nécessaire, sinon le tragique serait mortel.” *

Aujourd'hui, je salue toutes les loutres. C'est leur journée nationale.

Depuis dimanche je regarde le tennis à la télé, et c'est super. Parce que je n'ai pas à me dire que je devrais plutôt corriger mes copies, ou remplir les bulletins ou évaluer les dossiers Parcoursup, ou préparer une réunion. Le seul hic, c'est que mes copines qui aiment le tennis sont encore profs et du coup (comme on dit maintenant, même sans logique), je regarde toute seule. Parfois ADMV vient regarder avec moi, pour me faire plaisir. Mais elle est elle-même très occupée par le jardin et par son dossier de retraite. Donc, le tennis à la télé, ça me plait, surtout quand je vois jouer un jeune de 19 ans tout juste qui joue divinement bien. Luca Van Assche, suivez-le, il va nous étonner, ou Caroline Garcia, dont ils vont bientôt dire qu'elle est vieille, mais qui est super belle et efficace. Ben oui, ce qui me gêne à la télé pendant le tennis, ce sont les commentateurs. J'espère que les joueurs ne voient que les images sans les commentaires. Sinon, on va avoir quelques dépressions.

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Je me suis autorisé le tennis aussi parce que la semaine précédente j'ai reçu deux amis allemands accompagnés d'un couple d'amis à eux, comptez bien, ça fait 4 ! Evidemment il avait fallu préparer et aménager la maison, planifier les visites et les repas. Je n'avais pas eu le temps de réviser mon allemand. Bon, eh bien, 8 jours pleins, sans temps de pause sauf le sommeil de la nuit, profond du coup, ça épuise ! Mais c'est sympa aussi, même si le système digestif s'est plaint parfois, car mes amis étaient venus avec des bières, mais la ferme intention de goûter aussi nos vins et notre champagne ! Finalement, ça aide pour l'expression orale.

Le printemps est enfin là, et c'est quasiment déjà l'été. Mes yeux se réjouissent. J'aime ma maison et mon jardin à cette époque. Du coup, c'était juste une note pour vous dire que j'allais bien et me donner l'occasion de parler comme les jeunes. 

J'espère que pour vous tout va bien aussi, ou pas trop mal.

*Yasmina Reza

vendredi, 17 mars 2023

Une démocratie robuste et fonctionnelle a besoin d'un électorat sain, éduqué et participatif, ...

Je suis en colère et je suis triste.

Je suis en colère parce que le gouvernement Macron n’écoute pas les Français, ne les respecte pas, les méprise même.

Non seulement ils agissent en force, anti-démocratiquement, mais cet usage provocateur du 49.3 aura pour effet, en plus de faire passer une loi de riches pour les riches, d’encourager encore plus les gens à ne pas voter. Pourquoi élire des députés qui ne sont plus appelés à voter les lois ? Voilà un argument imparable pour l’abstention, pour le désintérêt politique.

Je suis triste parce que cette loi va faire travailler encore plus longtemps certains de mes amis, de ma famille et plein d’autres que je ne connais pas, dans des conditions qui ne font que se dégrader. J’entends des gens de mon âge ou un peu moins, ou un peu plus, dire que les jeunes ne veulent plus bosser, ne veulent plus se fatiguer, ne veulent plus d’horaires compliqués. Et c’est vrai. Ils ont vu leurs parents qui aimaient leur travail en venir à le détester, ne plus avoir de temps à passer en famille, et de plus en plus souvent tomber malade et ne même pas arriver à la retraite. Comment leur en vouloir de chercher à se construire une autre vie ?

Je suis indiciblement triste aussi d’avoir appris hier soir qu’un énième enseignant s’était donné la mort, sur son lieu de travail. Il y en a de plus en plus, à tous les niveaux de l’institution. Mais on en parle 30 secondes au 20 heures, ou pas, et on continue. Les ministres se suivent et continuent leur travail de sape, humilient les enseignants, les utilisent dans des tâches qui ne correspondent pas au métier qu’ils avaient choisi par passion et engagement, ne les défendent pas face à des élèves perdus et violents, des parents individualistes et violents, des supérieurs hiérarchiques incompétents et violents. Car la violence n’est pas toujours physique. Et elle se trouve souvent dans les mots d’un chef d’état, époux d’une soi-disant ex-enseignante, dans ceux des journalistes, ceux des ministres bien sûr, et ceux du tout-venant, famille, passants, amis, qui blessent par mépris.

J’ai été sauvée par la retraite arrivée quand j’étais sur le dernier fil ténu qui restait avant la chute et auparavant, par le covid qui m’a permis de rester chez moi (même en travaillant tout en ayant chopé ce truc moche) et d’éviter un burn-out qui s’annonçait inévitable.

Hier soir, j’ai eu du mal à m’endormir, pensant à tous ceux qui souffrent à cause de Macron, et à ceux qui n’arrivent pas à y survivre.

...et d'un leadership éduqué et respectueux de la morale.

* Chinua Achebe

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lundi, 31 octobre 2022

Vieillir c'est savoir perdre. *

J’ai  64

Mon téléphone ne veut pas écrire « ans ».

J'ai beau lui dicter ils refusent le mot « an ».

C'est un signe à mon avis. Pourtant les signes, justement, sont là.  La liste de ce que mon corps a produit pour m’informer de mon vieillissement en 5 ans est parlante et longue.

Je n’ai pas envie d’entrer dans le détail, mais il y a plein de mots dont j’ai soudain appris la signification, et des symptômes qui seraient passés inaperçus il y a quelques temps, mais désormais alarment mon médecin. Et puis, depuis mon covid, il y a cette fatigue, qui m’assomme brutalement sans sommation une ou deux fois par jour, alors qu’aux heures normales du sommeil, je n’arrive qu’une nuis sur trois à m’endormir.

Mais je viens de faire un stage de remise en forme post covid long. 3 heures de sport intensif tous les matins, pendant 4 semaines ! Je me sens bien, beaucoup mieux, et sur les conseils des médecins de l'hôpital j'ai voulu inclure le sport dans mon quotidien. Mercredi je suis allée faire une prise de sang à pied puis suis rentrée à pied et ensuite suis repartie à la piscine à pied. Là j'ai nagé quarante-cinq minutes puis je suis rentrée à pied.

Pas peu fière, je me réjouissais déjà de ma vitalité quand une crampe, suivie d’une douleur à la côte m’ont fait en parler à mon médecin et l’ont fait me faire faire la énième prise de sang de cette année ! Bon, c’est pas top. Pas de thrombose, ni de phlébite, mais pas top quand même. Un traitement que j’ai du mal à supporter et d’autres examens à venir…

Quand je pense que les nantis au pouvoir veulent faire passer la retraite à 65 ans pour tout le monde, alors que pour ne pas « mourir sur scène », je suis partie à 62 ans, avec pour la peine une retraite de 51% au lieu de 66%. Je n’ose pas imaginer ce que toucheront mes collègues, ni à l’état dans lequel ils seront après 43 ans de carrière !

Je me souviens d'une amie des blogs, qui écrivait "Vieux, c'est mieux". Je pense souvent à elle, qui était si positive. Perso, j'ai du mal à adhérer à ce slogan, mais je vous promets d'essayer !

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* Georges Wolinski qui était pourtant bon joueur, mais est tombé sur de sales tricheurs.

 

lundi, 02 mai 2022

"Certaines rencontres portent en elles la magie d'une évidence." *

Je vais encore vous parler de cinéma. Vendredi il y avait dans mon cinéma préféré une séance unique du premier film de Vincent Le Port, Bruno Reidal. Vendredi, 18h, début de weekend de 1er mai, c’était pas gagné. Et pourtant, la salle était pleine. Et pourtant je connais plein de gens qui auraient voulu voir ce film, mais qui n’ont pas pu ce jour-là, car pris par je ne sais quoi d’autre de plus important. Mais ce film, dans Maville, n’a été programmé que pour une séance ! Quelle ineptie ! Pourquoi cette réaction ? Parce que le personnage principal de ce film est incarné par Dimitri Doré, dont c’est également le premier film et que Dimitri a grandi dans Maville, y est attaché, et est tellement attachant que sa famille, ses amis, ses anciens professeurs, tous ceux qu’il a cotoyés pendant toutes les années qui ont précédé son départ à Paris, auraient été ravis de remplir la salle pendant une semaine complète. D’ailleurs Vendredi la salle était pleine et conquise. Dimitri, lui, a été généreux, comme à son habitude, et est venu lui-même nous présenter ce film, répondre à nos questions à la fin de la projection et nous serrer dans ses bras (tant pis pour le covid s’il traînait par là, j'avoue) et ensuite a retrouvé au restaurant-brasserie voisin ceux qui étaient disponibles.

Vous l’avez deviné, Dimitri a été mon élève, un an, et a toujours su garder le lien. Pendant les deux autres années qu’il a passées au lycée, dans la section théâtre, mais aussi ensuite, pendant son année d’école de théâtre, puis quand ses premiers rôles sont arrivés. Il est très éclectique : théâtre assez abscons de Bernanos, plus adressé aux enfants avec Sans Famille, mais aussi cabaret, opéra en tant qu’acteur, pas chanteur, et maintenant cinéma. Il se lance dans tout, du moment que c'est un défi. Guettez-le ! Regardez ses interviews ! Il est aussi drôle et spontané, mais aussi plein de sagesse, en face des journalistes, qu’il l’était en face de ses enseignants. Il avait tellement de rêves et d’idées originales à l’époque, qu’on ne pouvait que souhaiter que tout se réalise. Et il semble faire tout pour cela. Il avait aussi des références qui ne devaient rien à la mode, mais seulement à sa curiosité. Et il est toujours ainsi, vrai. Il y a comme ça des rencontres exceptionnelles dans une carrière de prof.

Je ne comprends toujours pas pourquoi son film n’a pas été programmé plus d’une séance ici. Mais j’ai réfléchi. Peut-être le directeur du cinéma attend-il la Cérémonie des Césars pour programmer Bruno Reidal sur une semaine ou deux ? Un César du meilleur espoir Masculin serait amplement mérité !

* Valérie Cohen


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mercredi, 06 avril 2022

La Démocratie c'est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. *

J’ai vu Retour A Reims – Fragments. Ce documentaire avec en voix off des extraits du livre éponyme de Didier Eribon, lus par Adèle Haenel, m’a semblé salutaire et m’a beaucoup émue, juste avant une élection dont je souhaiterais tant qu’elle permette de virer l’actuel président qui a fait trop de mal au peuple, mais sans mettre au pouvoir celle qui en ferait encore plus, du mal. Rarement un documentaire m’a amenée ainsi jusqu’aux larmes.

Précédemment j’avais vu Ouistreham que j’avais beaucoup aimé aussi. Je me sentais vraiment concernée par le sujet, moi qui ai si souvent emprunté les ferries pour traverser la Manche.

Le troisième film qui m’a marquée ces derniers mois et qui était également un documentaire est celui de Ruffin, Debout les Femmes ! Je l’ai vu un soir dans ma ville en présence de François Ruffin, dans une salle remplie de gens ouvertement convaincus que cet homme faisait partie du petit nombre qui peut nous aider à aller mieux.

Alors oui, je veux être optimiste et croire que les deux tours d’élection ramèneront au pouvoir des gens honnêtes, dont le but n’est pas uniquement de s’enrichir et d’augmenter encore la fortune des milliardaires.

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* Abraham Lincoln

mardi, 18 janvier 2022

Point d'odeur, bonne odeur. *

Désolée d'être restée s'y longtemps sans écrire. Du froid, un virus qui tourne, un moral pas toujours très haut (voir note précédente), des repas entre amis quand même pour éclairer ma vie et de ce fait de la cuisine à faire, des cartes de voeux à écrire, des séances chez l'orthophoniste, chez le kiné, des insomnies compensées par des grasses matinées parfois, des cadeaux à acheter en retard (on n'en fait pas beaucoup, la famille s'amenuise), et une tendance à la procrastination qui surgit tous les ans à la même époque. Ca fait assez d'excuses ? Je n'en suis pas sûre, mais tant pis.

Oui, j'ai découvert récemment l'orthophonie du côté patient.e.s ! Un médecin chef de service au CHU de Maville a enfin pris en compte mon covid long et a décidé de faire un bilan complet de tout ce qui peut avoir été atteint par cette s.......e, et me propose des essais de rééducations dans divers domaines me concernant. Le plus dur pour moi depuis mars 2020, c'est la perte partielle, mais importante, de mon odorat et de mon goût. Je n'avais pas conscience auparavant du rôle que ça jouait dans mon plaisir à vivre autant que dans ma confiance à vivre. 

Manger et cuisiner ont perdu de leur subtilité, et certaines odeurs ne m'alertent plus. J'essaye pour autant d'apprécier quand même les moments festifs et gustatifs et de ne pas devenir trop parano ou "toquée" bien que je vérifie bien plus souvent ma gazinière. 

Chez l'orthophoniste, je hume et je goûte. Des huiles essentielles, des bouts de chocolat, des petites crèmes qu'elle fabrique et parfume pour moi. Je mâche avec application et déglutit en me bouchant le nez, ou en me mouchant aussitôt. Et à chaque test je décris, et j'essaie d'associer une image mentale, un souvenir. Parfois je sens un progrès. Et puis le lendemain, je suis déçue. Mais j'y crois !

Un ORL a tenté sur moi un antihistaminique. Et je dois dire, que si ça n'a pas complètement amélioré ma perception des odeurs ambiantes, cela a quand même réduit les éternuements que j'avais tous les matins sans pouvoir y faire quoi que ce soit.

J'espère dans quelques semaines pouvoir vous dire que ma vie est redevenue savoureuse, ou puante parfois, tout retour d'une odeur disparue ou d'un goût perdu, me met dans un état d'euphorie difficile à décrire.

J'ai retrouvé les agrumes et partiellement le chocolat, mais les épices et les herbes m'échappent encore.

Les poubelles sont encore loin de moi, ce qui n'est pas si mal.

L'article en lien, vous en dira plus sur le sujet. Ils ont l'air optimistes, alors, je le serai aussi.

https://www.republicain-lorrain.fr/magazine-sante/2020/07...

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* Ciceron

mercredi, 24 novembre 2021

L'automne est une demeure d'or et de pluie *

L’automne avance. ADMV rassemble les feuilles mortes sur son potager. J’observe les couleurs changeantes de ces feuilles. Je me couvre et pars marcher. La nature est changeante, le moral aussi. Une marche revigorante, la visite surprise d’une amie venue de Bretagne, un film drôle et sans prétention, une série scandinave qui nous transporte ailleurs, des samoussas que j’ai pris plaisir à cuisiner, mais dont je ne goûte et sens pas toutes les nuances, une consultation avec un médecin et un service hospitalier qui prennent enfin en compte tous mes symptômes post-covid, une peinture dont je suis contente, un décès d’une de mes cousines qui me rend tellement triste, la sainte patronne des musiciens qui me fait penser à ma mère, le cimetière qui est décidément un lieu qui ne me parle pas quand j’y connais des gens, une BD qui me prouve qu’il y a encore des gens intelligents, un sourire dans un magasin qui me rappelle que la vie peut être sympa, les potimarrons et courges diverses du jardin qui font notre bonheur. Le mois de novembre, c’est ça, ses multiples facettes qui le rendent un peu plus difficile à vivre que les autres je trouve, mais aussi plus surprenant. J’espère que votre mois de novembre ne vous décevra pas.

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* Jacques Chessex

lundi, 11 octobre 2021

Ecrire c'est lire en soi pour écrire en l'autre *

Deux livres dont je voudrais vous parler. 

Le premier, de Marie Maher, Pour la Beauté du Geste

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Le deuxième, de Asya Djoulaït, Noire Précieuse.

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Cliquez sur les images pour avoir plus d'informations 

Le premier, je l'ai lu l'an dernier, d'une traite, et ai été bouleversée par le contenu et par sa sobriété efficace. Le deuxième, je n'ai pas encore eu le temps de le lire, mais il est en haut de ma PAL ! 

Qu'ont-ils en commun ? Eh bien, ils m'ont été présentés lors de moments très agréables. Une ancienne collègue organise chaque année un brunch où, en petit nombre, nous avons l'occasion de rencontrer un auteur, en l'occurrence deux autrices, dont le livre dont nous parlons est un premier livre. 

C'est une chance incroyable de pouvoir profiter de tels moments. Et la semaine qui suit ces écrivaines présentent leurs œuvres à des élèves, et échangent avec eux. Ah, que j'aurais aimé ça quand j'étais au lycée ! A cette époque, un écrivain étudié en classe me semblait forcément mort, au mieux inexistant. Je me souviens de ma surprise quand Prévert est mort quand j'étais en BTS. Moi qui avais lu tous ses poèmes, vu les films de Carné en noir et blanc, bêtement, je le croyais déjà mort. Nos profs nous parlaient des œuvres, quasiment jamais des humains, de leurs vies.

*Robert Sabatier

mercredi, 08 septembre 2021

"Une lecture amusante est aussi utile à la santé que l'exercice du corps."*

C'est une librairie.

Je la fréquente depuis que je suis toute petite. Il y en avait une autre, très bien aussi, dans le temps, mais elle a fermé. Ma librairie a failli fermer deux fois aussi récemment. Le temps est très dur pour les livres. Surtout pour ceux qu'on ne vend pas par internet. Personnellement je préfère traîner dans les rayons, les étages, lire les petites notes que les libraires rédigent, feuilleter les livres d'art, sans pour autant vouloir les acheter. Et maintenant, ma librairie a été rachetée par une maison qui vend du matériel artistique et ça me donne deux fois plus de raisons de venir. Et puis les vendeuses sont adorables. L'une d'elles m'a un jour retrouvée dans l'annuaire et a réussi à me prévenir que j'avais oublié mon téléphone sur l'une des tables du magasin. J'avais déjà commencé à m'angoisser, mais ne me revoyais absolument pas le poser à côté des livres, pour choisir. Mon téléphone actuel n'affiche plus mon nom quand on l'ouvre sans avoir le code. Elle ne pourrait plus me prévenir. Aujourd'hui, comme j'achetais des livres de poche pour en faire cadeau aux amis que je vais croiser le long d'un prochain périple, elle m'a offert 5 livres pour 5 achetés ! le double de la promo que j'ai découverte en rentrant chez moi et que font Livre de Poche et 10/18. En principe, c'est un livre offert pour deux achetés ! 

Evitez les supermarchés, les "centres culturels commerciaux", les sites comme Ah-Ma Zone ! qui exploitent leurs personnels, et allez dans les librairies de vos centres-villes ou de vos quartiers. Les gens y sont gentils, ça sent bon, et on y passe de bons moments. Parfois on y rencontre même les gens qui écrivent les mots qui nous plaisent.

vive la vie, blog de femme, femme, livres,

*Emmanuel Kant

mardi, 24 août 2021

L'enfance et la vieillesse se ressemblent, dans les deux cas, pour des raisons différentes, on est plutôt désarmé. *

Je viens de perdre mon dernier pilier. La petite sœur de ma maman. Il m'est difficile de réaliser comme un fait que je n'ai vécu que 18 ans dans une famille complète et heureuse, alors que j'ai vécu 46 ans sans mon frère, 36 ans sans ma mère et 26 ans sans mon père. Et hier celle qui m'a soutenue tout ce temps est partie elle aussi. La petite sœur de ma maman, ma marraine, ma tante, qui fut aussi ma maîtresse d'école, et mon soutien ces dernières années, jusqu'à ce que la maladie d'Aloÿs nous la vole. Je l'ai suivie jusqu'au délire, ai ri et chanté quand on pouvait encore. Et puis simplement je l'ai tenue dans mes bras, quand les règlements anti-virus ne me l'interdisaient pas. Hier elle est partie, doucement avec deux mains qu'elle avait aimées dans les siennes. A chaque expiration elle les serraient, et d'un seul coup, elle n'a plus serré. Il était 12h01. J'ai pleuré, puis ai trouvé la force de vivre cette saleté de journée grâce à toutes les démarches qu'on nous impose.


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tristesse,mais pas que.

 

 

 

 

 

 

 

 

*Susanna Tamaro, Va où ton cœur te porte.

dimanche, 27 juin 2021

En dix phrases, les dix commandements expriment l'essentiel de la vie. Et ces trois mots - liberté, égalité, fraternité - en font autant.*

 

En cherchant sur Google ce matin, j’ai lu que c’était le 80ème anniversaire de la naissance du cinéaste polonais Krzystof Kiesllowski. Quelle tristesse qu’il soit mort à 54 ans ! Il avait certainement d’autres chefs-d’œuvres à nous offrir.

Je l’ai découvert avec le Décalogue et Tu ne tueras point.

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Puis il m’a bouleversée avec La Double Vie de Véronique.

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Bleu a eu un effet cathartique sur moi qui n’arrivais pas à me libérer de la douleur de mes deuils. Evidemment, il n’a pas fallu qu’un film. Et il me faudra encore nombre de livres,  films et autres œuvres d’art de cette trempe. Mais Bleu, m’a fait pleurer et accepter, oser mes larmes.

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Et puis, lors d’un stage de vidéo (organisé et payé par l’Education Nationale un été, du temps où cette institution considérait important d’avoir des professeurs cultivés, ouverts sur l’art et la politique) j’ai rencontré l’Amateur, tourné en Pologne en 1979 et j’ai compris mieux qui était Kieslowski.

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Son cœur l’a lâché en 1996.

Mais je vais profiter de ma retraite pour voir ses films que je n’ai pas encore eu la chance de vivre.

*Krzystof Kiesllowski

mardi, 11 mai 2021

“On ne pourrait pas apprécier la lumière, si nous ne connaissions pas les ténèbres.”*

Le moral revient, les activités aussi. Ou dans l'ordre inverse.

Hier soir j'ai assisté à un concert  en compagnie d'une amie allemande. 

Elle l'a accompagné d'un verre de rosé et moi d'une flûte de champagne. 

J'étais chez moi, et en même temps, dessinais. Elle était chez elle, à 800 km d'ici. Mais de temps en temps, nous échangions nos impressions. Je ne dis pas que c'est pareil qu'être ensemble à un concert, mais de toutes façons, vu où nous habitons, ce ne serait pas possible.

Le plus frustrant vraiment est de ne pas pouvoir applaudir à la fin des morceaux.

La chanteuse, c'était Lisa Bassenge, elle jouait et nous parlait en direct de Halle, Allemagne, où se déroule d'habitude à cette époque de l'année un festival de chanteuses de jazz. J'ai presque tout compris à ce qu'elle disait, et ce qu'elle chantait était en anglais.

Je vous offre le lien, apparemment vous pouvez l'écouter en différé. La parlotte de présentation au début ne dure pas longtemps !

https://www.womeninjazz.de/event.php?id=1012

Si vous cliquez sur l'icône en haut à gauche, vous aurez sur la droite de la page la liste des artistes avec les jours et heures de leurs concerts. N'hésitez pas, en direct ou en différé, c'est gratuit.

Une autre année, j'irai peut-être en Allemagne pour assister au festival.

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*M. Scott Peck

samedi, 08 mai 2021

“Un pessimiste, c'est un optimiste qui a beaucoup d'expérience.” *

L’extérieur influence mon intérieur. Ce que j’entends et ce que je vois m’usent. Surtout quand les contradictions et les mensonges affluent. Même la météo nous ment ! Pourquoi nous annoncer un superbe weekend, et confirmer ce matin qu’il va faire 31 ° alors qu’il fait gris et frisquet ?

Mes jours se suivent, se ressemblent. Mes projets n’arrivent pas toujours à me booster. Mon corps me dit non. Tous les soirs, depuis le vaccin, j’ai de la fièvre. Et puis j’ai mal aux hanches. Et hier et ce matin un mal de tête s’est invité.

J’ai des choses à faire : une peinture à finir, une tarte à la rhubarbe, des coups de fil à passer. Mais je déteste toujours autant le téléphone. Bon, allez, j’ai envie d’être positive. De quoi pourrais-je parler ?

J’ai trouvé un site de produit bio sympa, pas trop cher, j’ai réussi à y trouver un cadeau d’anniversaire pour ma petite filleule de cœur qui a bientôt 26 ans !  Depuis deux ans, je ne peux plus envisager de lui offrir une journée à Paris, comme je le faisais quand elle était petite.

Des bébés naissent autour de moi, de parents que j’ai câlinés, portés, nourris, habillés, quand ils étaient bébés eux-mêmes. C’est très émouvant. Je ne serai jamais grand-mère, ben non, pour ça il faut avoir été mère, mais j’existerai pour eux.

Heureusement qu’il y a internet, je peux quand même faire du shopping et rêver de faire plaisir.

Demain, je marcherai. Je marcherai combativement, dans l’engagement. Deux marches se retrouveront car aucune cause ne peut exister sans les autres. Le climat et la culture. Le weekend dernier j’ai manifesté pour lutter contre la suppression des droits des travailleurs. Et le weekend précédent, je me suis rassemblée avec beaucoup de gens de ma ville sidérés et révoltés par le meurtre sordide d’une femme trans. Quand pourrai-je avoir un weekend tranquille où je ne me sente pas obligée d’aller crier ma colère ? Quand les décideurs cesseront ils d’être sourds ?

Les gens disent « vivement qu’on ressorte, qu’on revive normalement ! »

Pourquoi je n’arrive pas à y croire ?

Vive la Vie, blog de femme, femme, vie, quotidien, avenir

 

* Oscar Wilde

mercredi, 21 avril 2021

"Mon projet préféré ? C'est le prochain." *

Envie d’écrire, mais sur quoi ?

Tout ce que je fais ces temps-ci me semble si peu intéressant.

Ah, si !

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Dimanche je suis allée danser (comme je pouvais avec ma cheville) devant le théâtre de ma ville. Des artistes, intermittents techniciens, spectateurs potentiels, étaient venus des trois villes du coin. Il faisait beau, la plupart des gens avaient un masque, les distances étaient gardées, mais c’était très sympa quand même, bien que sans grand espoir de voir le gouvernement prendre en compte ce secteur de notre société. Roselyne a été hospitalisée, apparemment elle allait mieux, mais depuis, on ne l’entend plus.

Peut-être le virus s’est il attaqué à ses cordes vocales ?

Pour aller retrouver cet événement politico-festif j’ai pris mes pieds. 6 kilomètres aller/retour. C’est à peu près la distance que je parcours quand je fais ma séance de « sport ». 6 à 7 km. J’espère pouvoir faire plus cet été. Je bosse comme une folle chez le kiné et je sens la force revenir dans mon mollet.

Cet été, à la fois si proche et si loin. Que vais-je en faire ? Des amis nous ont proposé une maison à Saint-Malo début juillet, et ça nous tente bien. Mais je rêve aussi de repartir en Grande-Bretagne. La question, aurai-je été vaccinée d’ici là ? Maintenant que je coche bien les cases, je n’arrive pas à obtenir un rendez-vous…

Envie d’écrire donc, d’inventer, mais encore faut-il être inspirée. Du coup, je me suis inscrite à un atelier d’écriture, qui j’espère ne sera pas annulé, en septembre en Ardèche. Mon coin préféré de France. Quelle chance ! La fin d’été là-bas, je n’ai jamais eu la chance de vivre ça. En plus ça me donnera l’occasion de revoir quelques amis, qui me manquent malgré le téléphone, les visio, et autres moyens de communication à la mode.

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L’Ardèche, c’est des paysages, des sensations, des odeurs. J’espère que mon odorat aura récupéré d’ici là.

* Frank Lloyd Wright

samedi, 20 février 2021

Les horaires de la vie devraient prévoir un moment, un moment précis de la journée, où l'on pourrait s'apitoyer sur son sort. *

Le temps passe. Sans repères. Sauf ceux de la journée, qu’on nous impose. Quelles que soient les activités, ou non-activités prévues, tout doit s’arrêter à 18 h. Cet hiver, on a supporté. A 18h de toutes façons, il fait nuit. Je suis retraitée, donc je n’ai pas d’obligations, sauf d’aller parfois faire une course, poster une lettre et me donner un maximum lors de mes séances de kiné.

Deux fois par semaine j’ai l’impression d’appartenir à la société française, mais de loin. Le mardi soir j’ai un cours de peinture et le jeudi soir un cours de yoga. En visio !

Parfois je vois des amis. En mini-groupes ou individuellement, toujours le midi, si on mange ensemble, (ça a dû arriver 3 fois depuis le 1er janvier !) et souvent dehors. Quoi que le plus beau parc de ma ville, où je pourrais me promener tranquillement tous les jours pour rééduquer ma cheville, n’est ouvert que le mercredi et le weekend pour que je puisse profiter des virus et variants des enfants. Elle est cool ma ville !

J’ai appris aujourd’hui que les Balkanys n’iraient pas en taule, mais porteraient 4 ans un bracelet électronique. Notre bracelet est virtuel, comme le reste de nos vies. Mais ça me fait quand même bien ch… de subir la même peine que des escrocs notoires.

Notez, d’un sens, je ne me plains pas. J’ai plusieurs amis en chimio, d’autres qui bossent encore dans des conditions atroces imposées par JMB, ministre incompétent et nuisible, et je n’ai pas rattrapé le covid.

J’espère secrètement que le printemps et ses journées qui rallongent va faire émerger un esprit un peu plus rebelle chez les français. 

Ah, et j'ai oublié : bonne année !

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*Daniel Pennac, La Petite Marchande de Prose

mardi, 24 novembre 2020

Le poète doit faire un tableau noir avec de la lumière.*

Ranger et trier un bureau définitivement après 37 années de carrière, et six ou sept ans d’études supérieures, est une expérience étrangement intéressante et me provoquant moins d’émotions nostalgiques que je ne m’y attendais. Ce sont plutôt des émotions historiques !

Je retrouve des objets, outils, utilisés jusqu’à il n’y a pas si longtemps et pourtant les collègues entrés depuis moins de 15 ans dans la profession n’en ont peut-être même pas entendu parler.

Le tableau de feutre. Un grand tissu feutrine bleu nuit sur lequel on posait des figurines et étiquettes qui s’accrochaient automatiquement grâce à un velcro collé derrière. J’en ai dessiné des objets ! et rédigé des étiquettes, que je pouvais et les élèves aussi déplacer à volonté. C'était en quelque sorte le premier tableau interactif. Les éléments à coller s’achetaient aussi tout faits, mais il n’y avait jamais les images et les mots voulus. Et puis ça coûtait plus cher.

A l’époque, j’étais dans un collège de campagne, pas un rond, et peu de matériel.

Il y a 25 ans j’ai été mutée en lycée de centre ville, récent, et j’ai découvert le rétroprojecteur. On utilisait des transparents. Au départ uniquement avec des stylos permanents ou pas, ça se conservait bien ou s’effaçait à l’eau. Puis j’ai appris à photocopier dessus. J’avais des illustrations, des tableaux, c’était génial. Et enfin, on les a oubliés ces transparents pour n’utiliser que l’ordinateur et le vidéo projecteur. 

Je viens de retrouver une boîte de transparents vierges. Pas question de les jeter. Je vais justement en avoir besoin pour préparer des décos de noël pour mes fenêtres. On peint sur la feuille de plastique, on attend que ça sèche, et on décolle pour poser sur la vitre, ça adhère. C’est magique ! 

Mes transparents vont donc avoir une deuxième vie. Moi aussi, j'espère.

Je vous reparlerai d’autres trouvailles plus tard.

PS : j'ai cherché en vain une photo montrant une séance pédagogique avec tableau de feutre. Et je suis tombée par hasard sur cette BD. Finalement je la trouve adaptée à mon texte.

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EDIT DU 27 NOVEMBRE POUR Elisabeth :

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Tableau de feutre moderne. On ne nous vendait pas de lettres en plastique accrochant sur le feutre à l'époque.

 

 

 

 

 

 

 

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En revanche, là, ça ressemble assez bien à ce que j'utilisais avant d'avoir un ordinateur dans ma salle. C'était plus pratique que l'ordi pour faire des caches, ajouter des commentaires ou signes tout en parlant, car en plus, on ne tournait pas le dos aux élèves.

 

 

 

 

* Olivier Py

mardi, 20 octobre 2020

COLERE, TRISTESSE, EFFAREMENT, SIDERATION.

Que dire ? Je suis atterrée. Au moment même où je faisais mon discours de retraite, assurant mes collègues de mon empathie et mon soutien quant aux conditions de plus en plus difficiles, par la faute de notre hiérarchie, dans lesquelles ils doivent enseigner désormais, un professeur se faisait décapiter. Depuis, pas une minute son visage, son honnêteté, sa femme, leur enfant, ne quittent mon esprit. Je vous partage ici un texte que j'ai trouvé sur facebook. Aux divers sentiments énoncés dans mon titre, j'ajouterai l'écoeurement à voir un gouvernement soutenir un ministre qui n'a rien fait pour protéger ce professeur, mais qui soutient la rectrice de l'académie de Versailles, en mentant éhontément.

 
 
Abasourdi,choqué et bouleversé par le meurtre sauvage de Samuel Paty par décapitation. J'ai été Professeur d'histoire pendant 13 ans en banlieue parisienne de 2001 à 2013, principalement en ZEP et en lycée. Passionné par mon metier, j'ai pu faire découvrir à mes élèves des vers des grands poètes Omar Khayyam ou Abu Nawas chantant l'ivresse du vin, leur faire découvrir la pensée de Ibn Roshd/Averroes qui a tenté de concilier la foi et la raison, leur faire connaître toute la complexité et diversité de l'Islam comme le courant mutazilite ( partisan du Coran incréé qui permettait une interprétation plus ouverte des textes). On ne nous demandait pas d'aller aussi loin mais je ressentais ce besoin de les armer intellectuellement car ils avaient pour beaucoup des connaissances parcellaires d'un Islam fantasmé et nous étions déjà après le choc des attentats du World Trade Center qui je pense a été un véritable point de rupture.
Aujourd'hui, le débat est polarisé par ceux qui instrumentalisent ces dérives identitaires et des revendications communautaristes. J'ai vraiment le sentiment que les racistes anti musulmans et ceux qui en font leur commerce et toutes ces personnes qui crient à l'Islamophobie à tout vent sont des alliés objectifs qui n'existeraient pas l'un sans l'autre. Qu'il est difficile de faire entendre une autre voix plus fragile, plus sensible sur ces questions.
Enfant des années 80, on ne se posait même pas la question de nos croyances religieuses à l'école. Jamais il nous serait venu de demander des exceptions car musulman. En devenant professeur, j'ai pu observer à quel point l'identité musulmane était devenue centrale chez les élèves. Nous devrions nous interroger sur cela aussi. Je suis encore plus halluciné quand des français de culture musulmane hyper privilégiés jouent sur les souffrances réelles d'une partie des musulmans et vénèrent les théories simplistes et essentialistes des indigénistes. Ce 'Eux' et 'Nous' est devenu insupportable !!!
Je ne suis pas un racisé et je ne suis pas une diversité non plus. Quand bien même une certaine élite voudrait me réduire à mon identité première, m'essentialiser. J'ai toujours refusé d'intérioriser ce sentiment d'infériorité ou alors même si j'ai pu parfois le ressentir intimement ou plutôt je m'interrogeais sur la question de ma place, je suis allé m'allonger sur le divan ou alors j'ai tenté de sublimer cela par mes créations artistiques.
Ce que je veux dire par là,c'est qu'on peut aimer la France et son pays d'origine. On peut concilier nos multiples identités sans se soustraire. Oui, il y a un impensé colonial et on en parle de plus en plus et tant mieux mais tous ces discours où on veut nous faire croire que nous vivons ce que les Juifs ont vécu dans les années 30 et où on veut nous faire passer pour les "indigènes de la République" ! Non, les musulmans ne sont pas opprimés en France ! Oui, il y a des salopards racistes islamophobes mais nous nous ne sommes pas obligés d'écouter les inepties de Pascal Praud ou les grosses têtes ! Et tous ces pseudos penseurs
Aux hussards noirs de la République, à mes anciens collègues ! Continuez de transmettre, de distiller l'esprit critique et les idées subversives, d'interroger et de questionner notre monde avec vos élèves. De faire découvrir ces grands islamologues comme Mohamed Arkoun ( RIP)car les médias lui ont préféré la pensée low-cost à la Tarik Ramadan.
Samuel, paix à ton âme, je pense à toi, à ton épouse et à tes proches et espérons que ta mort suscitera un véritable sursaut d'union pour combattre ensemble ces obscurantistes islamistes.
Vive la France fraternelle et notre République métissée !
PS: les parents d'élèves qui ont publié des vidéos pour attaquer verbalement le professeur méritent d'être sévèrement condamnés car les mots peuvent tuer ou pousser au crime. Je remercie mon père qui donnait toujours raison aux professeurs.
Kamal Hachkar, cinéaste franco-marocain, Rabat, le 17 Octobre 2020.

vendredi, 09 octobre 2020

Les couleurs sont les touches d'un clavier, ... *

J’ai repris mon cours de peinture. Mesures Covid évidemment ! Le moins bien : un sens des déplacements a été imposé, ce qui fait qu’à chaque fois qu’on doit aller changer l’eau de son pot ou se laver les mains, on doit faire un détour autour de la salle en passant par l’extérieur. Les élèves, en tout cas lors de cette première séance, derrière leurs masques et aux places indiquées par des autocollants bleu, ont été très statiques. Cela retire un peu de convivialité. Les consignes du prof sont plus difficiles à entendre aussi.

Mais il y a des avantages ! au lieu de la quarantaine ou plus d’élèves des autres années, nous ne sommes que 22 et cela ne devrait pas augmenter. Quel calme ! quel confort ! On a de l’espace, on voit bien tout le monde et le sujet que l’on a à peindre. Et les gens sont plus calmes aussi.

Bref, pour l’instant, je suis ravie de la manière dont mon cours se présente. Et même si je dois limiter le matériel que j’emporte car j’y vais avec mes pieds + le tram, et que ce tram ne me rassure pas, car passé 20h les gens ne portent pas tous un masque, en tout cas correctement, je vais m’y tenir et aller travailler sérieusement ma peinture.

Première séance : cercle chromatique. Dans ma vie, j’ai dû faire cet exercice au moins 6 fois, mais de six manières différentes. Alors, ça ne me dérange pas. Il faut réviser, et que les bases deviennent des réflexes.

La semaine prochaine, on travaillera sur le monochrome. Cela me rend impatiente. Si, si !

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*...les yeux sont les marteaux, et l'âme est le piano lui-même, aux cordes nombreuses, qui entrent en vibration.

Wassily Kandinsky

jeudi, 01 octobre 2020

Happy Retirement to me !

Cette nuit à 0h01 je suis devenue retraitée. C'est-à-dire libre, légère. Je vais pouvoir écrire, dessiner, peindre, marcher, voyager, cuisiner, jouer, rêver, rencontrer, bavarder, fêter, magasiner... Sans culpabiliser parce que mes copies ne sont pas corrigées, mon cours pas prêt. Sans me demander soudain si je n'ai pas oublié quelque chose. Evidemment en raison des circonstances actuelles, il y a des limites à ma liberté. Voyager, sauf si la Covid m'arrête. Marcher, dans les limites où ma cheville le supporte. Mais la légèreté, je vous assure, je la sens déjà.

Samedi, j'organise un petit apéritif pour les happy few qui braveront le virus. Mais nous serons 9. J'ai besoin de voir mes amis, de leur dire que je vais bien. J'ai commencé à cuisiner. Tout en regardant une série sur Prime Vidéo. En anglais bien sûr. Ce matin, des amis m'ont emmenée faire des courses, car je ne conduis pas encore et ADMV prend la voiture pendant la semaine. En revenant, je leur ai proposé un thé, qu'on a bu tranquillement, en bavardant. J'ai le temps, le droit de traîner ! J'adore.

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jeudi, 17 septembre 2020

J'ai participé à un concours de nouvelles

De l’Importance de l’Art

Tous les ans depuis l’an 2000, date à laquelle j’ai emménagé dans cette maison, vous avez vidé ma boîte aux lettres, nourri mon chat, arrosé mes plantes et cueilli les légumes et les fruits qui risquaient de se perdre, pendant que je visitais les musées de Paris, Glasgow, Quimper, Montréal, Tunis et autres villes des pays que j’ai aimé visiter.

Vous l’avez fait avec fidélité, loyauté et conscience. Sans rien me demander, bien au contraire. Il n’était pas rare que je rentre et trouve sur ma table de cuisine un gâteau à la fleur d’oranger ou une bouteille d’hydromel fait maison. Bien sûr j’essayais toujours de vous rapporter un petit cadeau, qui vous fasse un peu voyager, vous qui n’en aviez pas toujours les moyens ni la possibilité. Je me suis réjouie pour vous quand vous avez gagné ce séjour au Portugal, que vous aviez choisi de faire au moment où j’allais découvrir l’immobilité, à cause de mon tendon d’Achille opéré.

Une vibration me dérange dans ce moment de rêverie sur ma terrasse.

- Ah, bonjour Monsieur, comment se passe votre séjour ? 

Son numéro n’est pas dans la liste de mes contacts, mais je reconnais sa voix immédiatement. 

- Très bien, merci, me dit-il. La ville de Lisbonne est magnifique ! et d’ailleurs, je vais vous envoyer des photos.

- C’est très gentil. Mais vous savez, la vue sur nos jardins est belle aussi ! Il y a des nuances de vert invraisemblables ! Et au milieu les petites taches orange des potimarrons, qui rappellent la couleur de mon parasol. Ce matin, un petit vent presque frais me fait me sentir en vacances. J’ai l’impression que si je sortais, à deux-cents mètres, j’aurais la mer.

Je me suis laissée aller à cette évocation presque poétique qui ne ressemble en rien aux conversations que nous avons d’habitude.

- Je vous remercie pour le petit courrier, reprend-il. C’est drôle, c’est rare de recevoir une carte postale quand on est à l’hôtel ! Et pour la photo de votre chat aussi ! Il me manque celui-là.

Il se tait, je suppose qu’il a besoin de quelques secondes pour penser à son jardin, sa maison, se rassurer.

- Je ne voulais pas vous déranger, seulement, je m’inquiète un peu. Je pars tellement rarement de chez moi.

En essayant de prendre un ton réconfortant, mais pas trop condescendant, je lui dis :

- Ne vous en faites pas, vos enfants passent régulièrement. D’ailleurs, on s’est échangé des courgettes contre des tomates. Il fait chaud, mais il reste de l’eau dans la citerne, alors, on peut continuer d’arroser votre potager.

- Oh, c’est bien. Et vous ? vous ne souffrez pas trop ? s’enquiert-il. Je pense à vous dans les musées, vous savez. Je sais que vous les aimez tant.

- Mon pied s’en remet. Je dis cette phrase en la trouvant étrangement sans le moindre sens. Mais je n’ai pas trouvé d’autres mots. Mon pied s’en remet à moi, à ma patience, aux médecins, à son destin de pied.

Et moi, demain, je peins.

Je suis rentré hier. J’ai sonné chez ma voisine, mais elle n’était pas là. Son chat est venu à ma rencontre dans la cour, puis s’est éloigné, comme un prince. Je suis entré dans ma maison, est déposé mes bagages sans les défaire, trop fatigué par ce voyage. C’est décidé, je ne reprendrai plus l’avion. Le stress occasionné par l’embarquement, trouver son chemin, sa porte, s’adresser à la bonne personne, tout cela m’est insupportable. Puis traverser Paris, être à l’heure pour le train pour Reims, dans cette gare où tout pue, et finalement prendre le tram, au milieu des masques, non, définitivement non, je ne referai pas cela.  Le couloir n’a pas changé. La cuisine non plus. Sur un coin de table, les trois ou quatre factures que mes enfants ont dû trouver dans ma boite aux lettres. L’odeur n’est pas la même que d’habitude. C’est drôle, elle me rappelle celle des musées à Lisbonne. Mais ici, je peux enfin m’asseoir. J’envoie un message à ma voisine pour la prévenir que je suis de retour, elle avait l’air un peu inquiète pour moi au téléphone. Je me demande où elle est. A peine remise de son opération et elle est repartie ! Elle m’a toujours étonnée par ses voyages, ses récits de visites. Quelle énergie ! Elle fera d’autres voyages, elle.

Je vais au salon, les fenêtres ont besoin d’être ouvertes. Cette odeur de renfermé, je n’en veux plus. L’arrivée d’un message me surprend. « Bonjour Monsieur Ferreira, contente que vous soyez bien rentré. Je suis au Musée d’Orsay. »

La voilà donc replongée dans la peinture. Sur le canapé, un objet inhabituel. J’acclimate mes yeux à l’obscurité, je devine plus que je ne vois. Mais l’image se dévoile. Une tache orange, des reflets, du vert, des ombres, du soleil, les yeux d’un chat dans les herbes, le rouge vif d’un poivron. Les odeurs me viennent dans la tête, le bruit des insectes au plus fort de la chaleur. Elle l’a peint ce tableau pour moi ! J’ouvre les volets et apparaissent un papillon et une courgette. Mon jardin, mon monde. Vu de chez ma voisine. Si près, si loin.

Que dit votre écriture de vous ? | OpenAsk

mercredi, 26 août 2020

Haïku de la phobie administrative

 

Mal à la tête, casse-tête, pense-bête, internet, retraite.

Vertiges, ça me fige, peur du litige.

Angoisse, poisse, ça passe.

J'ai une phobie administrative

 

mardi, 28 juillet 2020

« Le féminisme n’a jamais tué personne. Le machisme tue tous les jours »*

Etant chez moi en permanence, ne me déplaçant que de 20 ou 30 mètres maximum à chaque fois, égayant mes déplacements de manœuvres diverses, mais me fatiguant plus qu'on ne peut imaginer à chaque fois, il faut dire qu'il fait chaud, j'opte le plus souvent pour le statisme. Sur mon fauteuil ou assise sur mon lit et utilisant mon ordinateur, je peux difficilement manquer une nouvelle. C'est assez déprimant, car que ce soit dans mon entourage concret ou dans les personnes connues qui font l'actualité, il y a beaucoup de décès. Aujourd'hui, il s'agit de Gisèle Halimi. Comme a dit son fils, elle a eu une "belle vie". Je suppose qu'il entend par là qu'elle a eu une vie active, bien remplie et assez longue pour lui permettre d'accomplir quelques rêves, ambitions, et de mener à bien quelques combats qui la passionnaient. Elle a effectivement fait avancer la cause des femmes, mais je ne peux m'empêcher de penser que ces dernières années, elle étaient sans doute déçue du retour en arrière sur certains droits qui semblaient acquis pour de bon et dans l'évolution du machisme, qui semble indestructible. D'autres femmes se sont battues sur ce terrain et je suis devenue adulte en les lisant, en les écoutant et en essayant d'appliquer à ma vie ce qu'elles m'enseignaient : Benoîte Groult, Françoise Giroud, Evelyne Le Garrec, et d'autres encore moins connues. Je leur rend hommage à toutes aujourd'hui. Bravo et merci à toutes ces femmes qui ont permis à d'autres d'être libres de choisir leur vie. Et courage à celles qui ont encore à se battre, et qui le font bien, à la manière de ce 21ème siècle que j'ai tant de mal à accepter comme le mien.

A lire : 

https://curiosity-club.co/media/je-suis-gisele-halimi/

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/09/22/gisele-...

 

*Benoîte Groult

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mardi, 14 juillet 2020

Etre enseignant, ce n'est pas un choix de carrière, c'est un choix de vie. *

Je suis presque en retraite ! Officiellement le 1er octobre, mais je ne ferai plus jamais cours. En général, un jour on se dit "aujourd'hui, là, avec cette classe, c'est mon dernier cours." L'an dernier, nous avions même fait la surprise à un ami, d'être là, environ 15 personnes parmi les profs et autres membres du personnel du lycée et de lui chanter avec ses élèves quelques chants révolutionnaires qui lui allaient bien. Je ne sais pas ce qu'on ressent à ce moment-là, et je ne le saurai jamais. Aujourd'hui, je sais que mon dernier cours a eu lieu le vendredi 13 mars, de 13 à 15 h. Il ne devait pas avoir lieu, car mes étudiants de BTS allaient intervenir dans un collège dans un projet commun. Je me réjouissais déjà d'avoir exceptionnellement mon après-midi libérée. Cependant j'étais aussi dans un état d'esprit étrange, puisque pour la première fois dans mes 37 années de carrière, le ministre avait annoncé la veille au soir que tous les établissements scolaires allaient être fermés dès le lundi pour une durée indéterminée. en arrivant au lycée à 8h30 le matin, j'ai appris que finalement, mes étudiants n'allaient pas travailler au collège, et donc, j'avais cours avec eux l'après-midi. Je n'avais rien préparé, aucun matériel, j'ai improvisé. On a regardé quelques vidéos sur le land art, le thème sur lequel nous étions en train de travailler. Puis, nous avons répondu à quelques quiz sur le thème de l'art et du design. J'étais fatiguée, très fatiguée. Je ne pense pas avoir été très dynamique. Je me disais "Je ne sais pas quand je les reverrai." En fait, je ne les ai jamais revus. On s'est écrit, puis souhaité de bonnes vacances. 

A présent je suis immobilisée jusqu'au 18 août et ensuite je commencerai une rééducation sans doute intensive, et au 1er septembre, je ne serai sans doute pas capable de reprendre le travail. De toutes façons, je n'aurai plus de classes. Je serai officiellement "en surnombre" à disposition du lycée, qui n'aura sans doute rien à me demander. Le mois de septembre n'est pas le plus surchargé. Ah, en mars ! j'aurais sûrement été utile à quelqu'un. Tout le monde court et essaie de tenir les délais, en mars.

Voilà, c'était mon dernier cours, et je ne m'en suis pas rendu compte.

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*François Mitterrand  (Je l'ai sans doute cru, en 1983 quand j'ai passé le CAPES.)