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dimanche, 16 mars 2008

J'ai accompli mon devoir

Ca y est j'ai voté ! Voter est toujours un plaisir pour moi. Pourtant quelques heures plus tard, c'est parfois une énorme déception. Mais je crois que j'ai attendu longtemps le droit de voter. Chez moi, on ne tenait pas les enfants éloignés des discussions politiques, et j'ai eu longtemps envie de donner officiellement mon avis sans en avoir le droit. Les conseils municipaux d'enfants n'existaient pas. Et pourtant j'ai l'impression d'avoir eu une éducation citoyenne complète. Mon père m'a autorisée à faire ma première grève de lycéenne, si je lisais entièrement le texte de la Réforme "Haby", avec interrogation orale à la clé ! (Un peu comme quand il m'a fait changé les 4 pneus de sa voiture, et lui indiquer les niveaux, avant de me la prêter.) J'ai été élue au Conseil d'Administration de mon collège à 14 ans, et je mettais un point d'honneur à ne pas y faire seulement acte de présence, mais à participer aux débats. (Quand je vois la passivité affligeante des élus de la liste profs "apolitiques" je me dis qu'ils n'ont pas dû avoir cette éducation citoyenne).

Alors voter donc, me procure toujours une légère exaltation, un sentiment d'espoir, car je n'arrive pas à croire au discours qui dit que cela ne sert à rien. Ceux qui ne se déplacent pas ne servent à rien, ça c'est sûr. Mais cela m'a servi à voir que des gens étaient prêts, par paresse, à faire arriver au pouvoir des fachos en 2002, et capables d'éjecter un parachuté de droite dans ma ville aux dernières élections. Au bureau de vote j'ai du respect pour les gens qui donnent leur temps bénévolement à la démocratie, et je croise avec bonheur des voisins, quoiqu'ils votent.

Je sais que ce soir je vais participer au suspense ambiant en attendant les résultats. Que la bouteille de champagne est au frais et qu'à 20 h 05 le bouchon pètera, soit pour arroser la victoire, soit pour se consoler. Que j'écouterai ensuite les débats, les interventions, peut-être pas toute la soirée, mais quand même un peu, pour pouvoir ajouter mon grain de sel. Et si je suis triste, j'espérerai quand même pour la prochaine fois, et je me mettrai au boulot pour une opposition active.