Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« La confiance n'exclut pas le contrôle.* | Page d'accueil | “Seul l'humain peut avoir conscience de la perte de l'humain.” * »

lundi, 04 mars 2019

Le travail, c'est la santé, rien faire, c'est la conserver.*

C’est le mois de mars. Un air de printemps, une lumière différente, oui, on y est. Ça ne me donne malheureusement pas vraiment envie de bosser. Envie ou pas, je croule sous les copies et autres pensums, donc je m’exécute.

De plus notre grand chef, Blanc qu'erre, n’en finit pas de nous agresser, de rendre notre boulot insupportable, ses sous-fifres (qu’il ne doit par ailleurs pas ménager non plus) font leur possible pour faire appliquer sa politique inhumaine.Récemment un collègue m’a fait remarquer que les media ne parlent jamais des suicides dans l’éducation nationale. C’est vrai. La police, Orange, la SNCF… Les entreprises ou corps de métiers ne manquent pas où mourir est moins dur que travailler. Mais l’éducation nationale, on n’en parle pas. Pour tout le monde nous sommes ceux qui bossent 18 heures par semaines et sont toujours en vacances, pourquoi voudrions-nous en finir. Pourtant, autour de moi, je vois des gens qui souffrent, qui sont au bout du bout, et ça me fait peur, car certains ne sont ni vieux comme moi, ni jeunes et sans défenses. Non, ce sont des quarantenaires, qui ont de l’expérience, ont ou avaient encore des projets, et ont une vie privée remplie.

Vive la Vie, blog de femme, femme, prof, education nationale, épuisement psychologique

Je ne suis pas la seule à m’inquiéter de l’état psychologique de mes collègues, peut-être parce qu’en 35 ans de carrière, j’ai dû par deux fois prendre des antidépresseurs pendant 2 ans et demi, et la dernière fois, j’ai vraiment frisé le burn-out, à cause de la réforme des langues vivantes en lycée.

Le mépris, la surcharge des responsabilités, les changements dans les ordres donnés en permanence, le fait de passer pour des cons aux yeux de nos élèves, tout cela m’avait fait craquer. A chaque fois, j’ai pris les comprimés magiques, avant l’effondrement, mais tout le monde ne le fait pas. J’ai trouvé plusieurs blogs à ce sujet, mais peu de documents officiels.

https://mobbingdock.wordpress.com/2016/06/28/suicides-dan...

Plus ancien :

https://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2011/10/22/...

Il y a même eu des questions au Sénat sur notre suivi médical : https://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ151018322.html

La réponse dit que « les agents qui le souhaitent peuvent avoir une visite médicale ». En 35 ans, je n’en ai jamais entendu parler. On ne m’a jamais dit que je pouvais voir un médecin. Et l’initiative d’aller voir ce médecin spontanément ressemble tellement à un aveu de faiblesse, que peu de gens en dépression iront. Là où travaille ADMV, il y a un médecin du travail qu’elle voit régulièrement. Si elle n’y va pas spontanément, on la convoque, et si elle fait remarquer une douleur, ou une maladie due à son travail, on demande à ses supérieurs de faire des aménagements, et on veille à ce qu’ils soient faits. Pour tous les employés de l’EN, profs ou non, ceci est de l’ordre de l’imaginaire !

Vive la Vie, blog de femme, femme, prof, education nationale, épuisement psychologique

Je vais donc faire attention à mes collègues, et à moi, et essayer de tenir encore 21 mois.

* info pour les jeunes : Maurice Pon, parolier d'Henri Salvador, chanson sortie en 1965.

Commentaires

Ceux qui ne le crient pas haut et fort, ne sont pas entendus. Encore faut-il être ensuite compris et qu'il y ait des solutions à apporter. Les réformes, le mépris de ceux qui ne sont pas "dans" ta profession, je pourrais dire, ne savent pas. Il y a 10 ans avec mes collègues de travail on parlait beaucoup des suicides à La Poste. La femme du cousin de mon mari m'a expliqué puisqu'elle travaillait à La Poste. Elle a aussi fait de la dépression. Moi-même, ne travaillant ni dans la fonction publique, ni à La Poste, ni à la police, ni à la SNCF, j'ai eu une période de dépression car, à force de taper toujours sur mon dos, je me suis écroulée. Le problème il est là. Nous avons tous un stock de forces, mais quand ce stock est épuisé, on s'écroule. Bonne semaine, bon courage, et puis si tu ne tiens pas le coup, ce n'est pas de ta faute.

Écrit par : elisabeth | lundi, 11 mars 2019

Répondre à ce commentaire

@elisabeth, merci pour ton message.
Depuis, récemment, un instituteur de 57 ans s'est donné la mort. Sûrement épuisé par tous les efforts, il n'a pas supporté moralement qu'on porte plainte pour quelque chose qu'il n'avait pas fait.
Après une réunion vendredi, avec des hommes venus du rectorat, je me suis retrouvée à pleurer seule dans ma voiture, devant le supermarché.
Je sens qu'il me reste peu de temps à subir cette pression, ce mépris, alors, je tiens. Et les larmes, il faut se les accorder.
Mais je préférerais avoir la pêche pour mes élèves. J'ai de la chance, cette année, je suis à mi-temps. avec des classes adorables. Mais l'an prochain, je reprends un plein temps, ou presque, et il me faudra avoir d'autres classes, moins cools, avec lesquelles, je dois être au top. Dur...
Je sais que les entreprises privées ne sont pas plus tendres. Je ne demande pas qu'on nous prenne pour ceux qui souffrent le plus. Mais un peu de respect de la part des media (France Inter, Le Monde, France Info, ...) ce serait un minimum.

Écrit par : Ed | jeudi, 28 mars 2019

Répondre à ce commentaire

Les commentaires sont fermés.