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mercredi, 05 septembre 2012

Un chien mord un homme, c'est un fait divers. Un homme mord un chien, c'est un scoop. *

Mince ! J'ai failli oublier de faire une note de rentrée. Pourtant comment ne pas se rappeler de cet évènement incommensurablement étonnant et exceptionnel ?

Quoi ? Ces adjectifs vous semblent exagérés, hors de propos ?

Que nenni ! Des media très sérieux en ont fait leur une. Cela doit donc être un scoop.

Lundi, ils ont publié ça.

Messieurs et Mesdames du Monde, eh! Il faut vous réveiller !!! Ca ne fait que trente ans ans ou plus que c'est comme ça. Les profs rentrent une journée avant les élèves. Un scoop qui vaut bien tous les articles gougueule a recensés ce jour-là !

Ce même lundi, France Inter, a préféré parler des enfants et a expliqué à leurs parents (oui, je ne crois pas que beaucoup d'enfants retirent leurs mp3 pour écouter le 7/9) que une fois à l'école, les enfants avaient moins de temps libre ! Là encore j'en suis restée bouche bée. Tant d'informations ! Tant d'analyse !

Le lendemain, alors que je finissais mon brushing, et vérifiais ma tenue, ils ont annoncé que, comme tous les profs, j'étais sur le pied de guerre. Pourtant dans mon cartable, pas de kalachnikov, juste une clé usb et mes photocopies.

Bref, je suis rentrée. J'ai trouvé mes 36 élèves de secondes, dans une salle où les 38 places assises tiennent plutôt mal que bien. Et depuis lundi, nous guettons chaque temps libre pour organiser les évaluations de début d'année pour les groupes de compétences, nous alignons les réunions diverses de concertation dûes à la réforme pondue par le gouvernement précédent. Tout ce que nous souhaitons c'est que ces nouveautés soient abrogées pour qu'on puisse, au lieu d'évaluer, diviser les tâches en tant de micro-tâches que ni les élèves ni nous ne savons où nous en sommes, d'essayer de vivre calmement au milieu des 1050 élèves dans des bâtiments prévus pour 700, pour qu'on puisse, tout simplement ENSEIGNER.

Non, les journalistes n'ont pas prononcé les mots en gras ci-dessus. Alors quand on n'a rien à dire sur un non-évènement, on n'a qu'à.............................. .

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C'est lui qui l'a fait, mais ce sont eux qui n'ont encore rien changé. Pourtant, le changement, ça devait pas être maintenant ???

*Lord Beaverbrook