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jeudi, 01 avril 2010

POUR FAIRE CONCURRENCE A CACADOMIA

La maman d'une de mes secondes à qui on avait dit de bosser à la fin du premier trimestre, a en conséquence payé pour qu'elle fasse un stage d'anglais pendant ses vacances de noël, révisions des bases, trois élèves dans le groupe. Ca parait idéal... résultat: baisse de la moyenne générale au deuxième trimestre, et cata en anglais. Re-rendez-vous avec la maman. Là, je suis claire avec Marie-Madeleine (c'est mon élève, blonde platine, maquillée tip-top, mais pas vulgaire, une réelle intelligence dans le regard et un grand poil dans la mimine droite), je lui ai dit "Faire dépenser des sous à ses parents pour les punir parce qu'on a un mauvais bulletin, c'est bien, mais se prendre en main et faire ce qu'on te demande en classe et à la maison, c'est mieux." Elle a admis. On verra.

Car les conseils, les promesses de mieux faire, de s'y mettre, les "si, si, je vous assure, je vais progresser de trois points d'ici le mois de juin!, pourquoi personne ne me croit ?", j'en donne et j'en entends tellement souvent, depuis tellement longtemps, que je suis devenue un peu fataliste. Néanmoins, pour les élèves de terminales qui passeraient ici, et qui par ces temps de crise voudraient faire économiser quelques sous à leur parents, et empêcher Cacadomia de s'en faire sur leur dos, je vais donner ici un conseil. En effet, je viens de corriger les copies de bac blanc. La compréhension, c'est plutôt pas mal. C'est qu'ils comprennent plus qu'ils ne voudraient nous le faire croire à l'oral ! Mais en expression, là, pas moyen de faire dans la débrouille, de faire comme si.

Il y a quand même des erreurs à éviter. Il y a quasiment toujours deux sujets. L'un ouvre une discussion sur un sujet souvent chiant, mais en rapport avec le texte, genre, "La vie est dure pour tout le monde, mais surtout pour les jeunes. Etes-vous d'accord?" ou "Le héros pense qu'il n'arrivera à être heureux qu'à l'étranger, partagez-vous cette opinion?", ou encore "Vaut-il mieux être au chômage, malade et orphelin, que travailler dans une banque, en logeant chez ses parents, de manière à se payer une bonne mutuelle? Argumentez." En général, ce sujet est sans piège, chiant, je l'ai dit, mais il permet de ressortir les mots de liaisons vus en classe, les expressions pour donner son avis, bref, d'étaler le peu d'anglais qu'on connait, et pour peu qu'on n'oublie pas de donner un ou deux exemples concrets, on a une note correcte, même en oubliant tous les s de la troisième personne.

L'autre sujet, lui, est en rapport direct avec le texte. Il s'agit soit d'imaginer la suite de l'histoire, soit qu'un des personnages raconte à quelqu'un absent du texte ce qui s'est passé. Souvent on demande au futur (on l'espère) bachelier une lettre, ou un dialogue. Et ça, c'est le plus casse-gueule. Je le dis et le répète à mes poulains (ben oui, Ed le dada, aime cette expression), méfiez-vous de ce sujet qui semble facile et vous coule si facilement. D'abord on a beau les répéter à chaque correction de devoir, les élèves oublient les règles de présentation d'une lettre, les formules de politesse, et les règles de ponctuation pour les dialogues. Ce n'est pas si difficile, il suffit de regarder le texte et de faire pareil, mais non. Z'y arrivent pas. Et puis il y a le niveau de langue, la cohérence des lieux, des dates, etc. Dès qu'ils se lancent dans une lettre ou un dialogue, les élèves oublient le point de départ et nous offrent de délicieux anachronismes ou erreurs culturelles. Ca nous fait rire, mais ça leur fait perdre des points. Ils oublient même le conseil de base, qui était de se méfier de ce sujet, et ils le prennent tous.

Dans mes dernières copies, le dialogue était censé se passer en Irlande. Un élève a quand même pris comme exemple la ville de Londres. Et on n'exige pas de noms purement Irlandais, John et Betty nous iront très bien. Mais là, j'ai eu une mère qui s'appelait "Monique" et une autre "Mrs Evian" ! Ca m'a fait rigoler. Mais comme je suis cool, je n'ai pas pénalisé. Après tout, pourquoi les mères irlandaises ne seraient-elles pas fruitées ?

Je ne résiste pas à partager une perle dans une excellente copie, il y en a une qui disait que la mère avait les yeux "wild opened" !