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jeudi, 25 septembre 2008

Peur de l'usure, mais ça passera. Vive la reprise !

Je redoute l’usure. L’usure de la répétitivité. Je m’use de travailler au rythme de la sonnerie du lycée. Toutes les heures, un son strident nous interrompt. Puis un autre m’empêche de finir mon café. Dix minutes, c’est court pour boire un kawa, faire pipi, dire bonjour à ceux qu’on aime bien. Pour peu qu’on ait même quelque chose à leur dire, c’est la cata. Tous les jours faire le même trajet pour aller bosser. Tous les ans corriger les mêmes fautes sur quasiment les mêmes copies. T’as beau changer d’élèves, de sujet, de texte de départ, ils arrivent toujours à écrire « I am 15 years ago » et « There is a lake of justice ». Tous les soirs en rentrant, voir Mr Pantalon debout sur son pas-de-porte et devoir lui dire bonjour. Tous les mardis matins, emmener ADMV à la gare, un serrement là dedans, mais c’est comme ça, faut s’y faire. Et c’est pour elle que je redoute l’usure, du train, du métro, des valises à faire, à défaire, les lessives le weekend. Bien sûr, il y a tous les vendredis l’impatience de la voir revenir, le bonheur de la retrouver. Mais ce serait si cool d’être toujours ensemble. A 20 ans j’avais peur du couple, j’avais peur de beaucoup de choses, alors, j’étais seule. A 30 je vivais avec une femme, ça ne se disait pas, alors on avait chacune son appart’. J’étais parfois seule, mais je le choisissais. A 40 j’avais voulu du changement, j’avais tout bousculé, alors de nouveau, j’étais seule. A 50 je vis de nouveau avec une femme. Je le dis à tout le monde. On pourrait vivre tranquillement ensemble, comme les autres. Mais du mardi au vendredi, je suis seule. Et en ce moment, ça me pèse.