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dimanche, 10 août 2008

Promenade de vacances

« PANIQUE A OK CORRAL ! » ADMV m’a dit d’ajouter ça pour faire venir les lecteurs…

Durant la journée le soleil frappait fort, et trouver un coin d’ombre, confortable sur les pierres plates près de la rivière où cette année exceptionnellement le courant était assez important pour former des piscines pour chaque niveau de compétence, relevait de l’exploit, voire du privilège. Alors, quand l’idée fut lancée de descendre à pied à la table d’hôtes pour déguster un repas de fin de vacances, personne ne refusa, se disant qu’au moins l’effort ferait mériter les délices offerts. Vingt-cinq minutes de marche, ce n’est rien quand les enfants courent devant, armés du talkie-walkie, et que l’on bavarde tranquillement. Remonter au gîte le soir, est même tentant, dans la nuit noire, puisque, ne campant pas, on n’a pas pensé à mettre une lampe de poche dans la valise. Tout le monde prolonge de bavardages divers ce repas arrosé, et quand Ed et ADMV prennent congé, en raison des huit heures de route du lendemain, elles sont presque contentes de repartir à deux, dans l’intimité de la nuit. Elles cheminent se rappelant mutuellement leurs expériences de promenades nocturnes de leur jeunesse. Les étoiles sont très visibles, mais la lune, extrêmement basse et grosse d’un quart seulement, se cache derrière les arbres. On devine à peine le chemin goudronné, désert dans le sous-bois. Soudain, devant, à quelques mètres à peine, une cavalcade. Pas humaine, de toute évidence. La lourdeur du bruit, puis le grognement, font deviner les sangliers. Elles s’arrêtent. Respirent à peine, se tiennent par la main, serrée. ADMV chuchote à Ed de se placer contre elle, contre un arbre. Mais l’arbre le plus proche est bien maigre ! Ed ne peut poser son second pied à cause du bruit. Elle regrette d’avoir mis son pull blanc au lieu de sa polaire noire. Le sanglier se rapproche. Gronde, exactement comme un chien très en colère, plus même ! Sa respiration est tellement présente ! Les feuillages et les frêles arbres qui bougent indiquent son déplacement, mais Ed a beau regarder, elle ne le voit pas, n’aperçoit pas ses yeux. D’ailleurs, le souhaite-t-elle ? Il semble qu’il n’y ait qu’à peine deux mètres pour les séparer. Dix longues minutes passent. Ed envisage le pire que pourrait lui faire le sanglier. Se demande si c’est le mieux de ne pas bouger, ou s’il aurait fallu s’en aller tranquillement dès le début. La bête se lasse et semble s’en aller. Ces deux humaines ont dû finalement lui paraître inoffensives. Alors Ed et ADMV reprennent leur marche, le pied d’appui très endolori et plein de fourmis pour Ed, essayant de faire le moins de bruit possible. Elles ont accéléré et en cinq minutes à peine ont atteint le parking du gîte. Ed a pris la voiture, est partie chercher le reste du groupe qui montait avec les trois enfants, et il n’y a pas eu à insister beaucoup pour qu’ils grimpent à bord. Le mot « sanglier » a suffi.