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samedi, 12 juin 2010

LE DEBUT D'UN ROMAN

Je viens de publier ici (Vous y retrouverez les consignes, puis les textes proposés) un début de roman. Le chapitre un s'intitule "Retour". J'avoue que la consigne, avec tous ses noms de personnages alambiqués, m'avait un peu rebutée. Je m'étais même trouvé l'excuse de la période "fin de cours - post-bac - angine et crève" pour annoncer que je ne répondrais peut-être pas à ce défi. Et puis en ville hier, une idée m'est venue d'un autre défi. Alors, à la première consigne, j'en ai ajouté une autre que je vous mets au défi de deviner (enfin, j'en connais une à qui cela ne va pas échapper !). Après avoir rédigé 20 lignes, j'ai découvert une contrainte que j'avais omise à la première lecture. L'époque : le XVIIIème. Pirouette, et je m'en sors. Une demi-heure, et je me suis bien amusée. Vous aussi ?

Ed O'Connor arriva vers vingt heures et chercha un lieu où boire une bière ne serait pas mission impossible. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas quitté son île verte, et ce soir, pleine de ces souvenirs qui l'assaillaient, elle avait un peu la tête en friche. Quand Azettep Nunes de Aznar l'avait appelée la veille, elle avait d'abord cru à un mauvais rêve. A deux heures du matin, la sonnerie du téléphone avait toujours sur elle l'effet d'une blessure. Les griffes de la nuit sont implacables. Azettep avait de sa voix cristalline prononcé le nom de Zofia, et là, soudain, le jour s'était fait. Danger ! Elle ne pouvait laisser la copie conforme de la déesse de la beauté se perdre dans les sables du temps. Et c'est ce qui allait arriver si personne ne la libérait de son tortionnaire et geôlier, Larjie de Portaul. Il la tenait effectivement prisonnière dans le Château de La Latte. Depuis le coup de téléphone, tout s'était enchaîné sans qu'Ed ait besoin de planifier. Nulle nécessité de peser le pour et le contre, pas de plan B, une seule idée, fixe, sauver Zofia. 

Ed et Zofia s'étaient rencontrées alors qu'elles n'étaient qu'adolescentes chez Léon de Bretagne. Léon était alors directeur d'un centre de vacances, son nom les avaient fait rire à l'époque. S'appeler « de Bretagne » et vivre dans le Languedoc ! Le centre où il recevait ses pensionnaires n'était pas un simple camping, mais un vieux château du Pays Cathare. Ruiné, Léon avait depuis dû revendre son château, qui aujourd'hui appartenait à ce scélérat de Larjie de Portaul. Zofia, Azettep et Ed étaient, à l'époque de leur rencontre, devenues rapidement les meilleures amies du monde.

 A Montségur aujourd'hui, il n'y a qu'un café où Ed entra sans hésiter. Des regards accusateurs l'accueillirent. A une table la Marquise de Sillègue d'Aubeville et Louis de Clairac partageaient une bouteille de Champagne. Malgré la pression régionale, ils avaient toujours préféré ses bulles à celles de la Blanquette. Dans le coin à gauche, à l'abri de l'obscurité, Ingeark consultait ses derniers croquis et plans. Rien ne pouvait le perturber, c'est pourquoi dans ses yeux à lui, Ed ne vit rien. Celles qui la dévisagèrent avec le plus de méfiance et défiance, ce furent Emma de Montbruisson et Pascale de Chaste qui, depuis que leurs maris les avaient délaissées, en voulaient à tout ce qui était de sexe féminin et quelque peu séduisant. Comme elles ne risquaient pas de l'oublier dans leur solitude desséchante : l'amour, c'est mieux à deux.

 Face à cette hostilité sourde Ed comprit qu'elle devait prendre seule le chemin du Château de La Latte. Ce qu'elle fit, par un chemin escarpé, dans une nuit noire et sans étoiles où la seule chose à laquelle elle aurait pu s'attendre à voir apparaitre, aurait été quelques dragons ou fantômes du crû. Mais Ed n'avait pas peur de son imagination. C'était sa plus fidèle compagne. Arrivée au Château, elle chercha une entrée possible, se souvint du souterrain, et arrivée au bout, près de la pierre tournante, elle entendit une voix féminine. « Cher ami, avez-vous pris congé des amis de mon père ? » Cette voix, cette voix ... ? Elle lui rappelait étonnamment celle de Brigitte Goulier, une autre adolescente connue dans le centre de vacances. Mais beaucoup plus distinguée, à l'ancienne.

 Quant elle fut sûre de ne plus entendre aucun bruit, elle entra discrètement. Elle reconnut la pièce, ses murs, ses fenêtres, mais pas ses meubles, ses tableaux, ses chandeliers. Sur un des tableaux, elle reconnut Brigitte Goulier, mais portant une perruque grisonnante, le visage poudrée, le sourire pastel et un décolleté pigeonnant que jamais Brigitte ne se serait autorisée. Soudain, elle dut se cacher derrière un paravent. Une femme venait d'entrer. Celle du tableau. Et ce n'était pas Brigitte, elle en fut sûre dès la première seconde. Elle avait devant elle la Comtesse Goulier de Grandville. Elle avait traversé l'espace temps et se retrouvait prisonnière du XVIIIème siècle, dont elle devrait sortir coûte que coûte avec Zofia.

Commentaires

Félicitations. Je ne participerai pas, je n'arrive pas à être inspirée. De toutes façons je me sens un peu "débarquée" de tout en ce moment. On attendra des jours meilleurs. Serait-ce un tableau de Watteau, magnifique en tous cas.
J'ai deviné la consigne supplémentaire et reconnu les indices, mais chut !!

Écrit par : Agathe | samedi, 12 juin 2010

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Sympatoche!

Po trouvé la consigne supplémentaire

Écrit par : gnieark | samedi, 12 juin 2010

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@Agathe : tiens, c'est une idée pour que le suspense dure plus longtemps : envoie moi ta réponse par mail, et un peu plus tard, quand tous ceux qui trouvent m'auront envoyé un mail, (ceux qui jouent ici en général ont mon mail), je dirai combien j'ai de gagnants.
Et j'espère que tu retrouveras bientôt des jours meilleurs.
Le tableau, c'est d'un anonyme du XVIIIème siècle. Une merveille, hein !
@gnieark : Merci pour toutes ces explications que je lirai dès que je pourrai avec attention, et j'essaierai d'améliorer ma note sur notre site de défi.

Écrit par : Ed | samedi, 12 juin 2010

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I faut trouver la consigne en plus que tu t'es imposée ???
Putain pourquoi je comprends jamais rien ici.
Bon j'ai cru que c'était toi qui choisissait les noms biscornus et je me disais WTF Pascale et La Chaste à côté, ça fait zarbi. Comment que t'allais m'entendre. Mais en fait t'y es pour rien. Tu l'as échappé belle !

Écrit par : Pascale | dimanche, 13 juin 2010

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@Pascale : Tu devrais pourtant trouver !
Reviens lire la nuit... Quand y'aura plus personne pour t'embêter. Moi, je sens que j'ai abusé de la pièce montée...

Écrit par : Ed | dimanche, 13 juin 2010

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pas mal! je me demande seulement si le passé simple est, comme dirait l'autre, incontournable dans un récit.

Écrit par : imposture | mardi, 15 juin 2010

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@imposture : bien sûr que non, il n'est pas incontournable. Mais ce n'est pas parce qu'on ne l'utilise plus à l'oral, qu'il ne faut plus l'utiliser à l'écrit. Mais parfois j'utilise aussi le passé composé, ou même le présent journalistique, mais là, je trouve que je n'aurais pas rendu la même atmosphère au passé composé.
Comme disait l'autre dinde, c'est mon choix.

Écrit par : Ed | mardi, 15 juin 2010

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tu eusses utilisé le conditionnel passé deuxième forme que je ne m'en eus point courroussé.

ne prends pas ça trop perso, je parle en général, et ce que j'en dis, c'est juste que parfois dans les défis le passé simple est un peu forcé (trop académique), d'autres fois carrément laid (ex: la sonorité de la terminaison en «a» des verbes en -er m'horripile), rien de bien objectif, juste une préférence pour le présent. quelle chieuse cette imposture!

Écrit par : imposture | mercredi, 16 juin 2010

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@imposture : je suppose que je fais partie d'une génération qui utilise le passé simple et l'imparfait, et même le plus que parfait (uniquement quand nécessaire, contrairement à ce que font mes élèves) naturellement comme temps du récit. Et en plus on nous l'a inculqué de manière à ce que nous n'y fassions pas de fautes. En conséquence, j'en use.

Écrit par : Ed | mercredi, 16 juin 2010

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Bon ben voilà tes films.
J'espère que je n'en ai pas oubliés.
J'avais rien vu.
Enfin si un peu... et je me disais, c'est marrant y'a des phrases comme des titres de films !
Parole que c'est vrai.
Mais quand j'ai lu "enfin, j'en connais une à qui cela ne va pas échapper " je ne pensais pas qu'il s'agissait de moi...

- mission impossible
- Les griffes de la nuit
- copie conforme
- dans les sables du temps
- plan B
- camping
- les meilleures amies du monde
- dans ses yeux
- l'amour, c'est mieux à deux
- dragons
- des amis de mon père

Écrit par : Pascale | vendredi, 25 juin 2010

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@Pascale : eh bien tu vois, quand tu t'en donnes la peine ! Enfin, on te retrouve !

Écrit par : Ed | samedi, 26 juin 2010

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quand on me dit ce qu'il y a à chercher, j'suis une vraie barbare !

Écrit par : Pascale | samedi, 26 juin 2010

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