Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 25 février 2013

"les enseignants ne se rendent pas compte des contraintes professionnelles des autres, qui ont des horaires fixes et un chef sur le dos tous les jours. »

Attention, note chiante. Que ceux qui sont d'accord avec la citation-titre aillent faire quelque chose de plus utile pour eux que de me lire.

Je ne sais pas trop de quoi vous parler. Sauf de l'autre qui fait rien qu'à m'énerver en parlant de raccourcir les vacances (quoi que pour l'instant il s'attaque surtout aux instit's du primaire, comme dirait les shadoks, pour faire le moins de malheureux possible, il faut toujours taper sur les mêmes ), mais surtout il parle de zones pour l'été ! déjà qu'avec ADMV un an sur trois (cette année en l'occurrence) on ne peut pas prendre de vacances communes en hiver et au printemps, car sa zone n'a rien de commun avec la mienne, ça va être pareil l'été...

On a raison de prévoir de passer 3 semaines au Canada en août cette année, car plus tard, ça ne sera plus possible. Bon, je sais on va me dire que les enseignants ne veulent jamais rien changer. Bon disons que j'ai regardé, du temps où Peillon a été prof, les vacances commençaient le 8 juillet (aujourd'hui les profs de lycée finissent entre le 10 et le 12 juillet) et s'arrêtaient vers le 9 septembre. Et il a été prof 8 ans, de 84 à 92. Pour avoir aussi été prof à cette époque-là, je peux vous assurer que ça n'avait rien à voir avec aujourd'hui !

C'était avant le grossier ministre injurieur qui se revendiquait socialiste, mais qui a depuis été ramper devant Sharko, sans succès. C'était même avant Bayrou ! Donc, du temps béni où l'on pouvait bosser sans se faire mépriser par tous les média, et dans des conditions correctes. Depuis, des changements, on en a connus, et par exemple récemment l'éducation est devenue "locale" et non plus "nationale" en ce qui concerne le bac, mais comme on fait ça aux profs et aux élèves sans le dire aux média, ou en leur demandant bien de faire semblant de ne pas comprendre, eh bien forcément, personne ne râle. A la rentrée on va avoir 36 élèves minimum par classe, mais ça n'a défrisé aucun parent au dernier conseil d'administration. Il y en a 34 par classe dans les collèges, alors que quand Peillon bossait, il y en avait maximum 28, et en allemand, difficilement 20...

On va pouvoir me dire que ma note est corporatiste. J'adore cette critique. C'est vrai que ce serait plus normal que les routiers viennent défendre les droits des profs et les profs ceux des boulangers/pâtissiers. Mais il m'arrive aussi de défendre d'autres "corporations", seulement , je manque d'arguments. Mais si vous souhaitez que je rédige une note sur le métier de "consultant", de "coach personnel" ou de "pdg", envoyez-moi des notes, des infos, je publierai !

Il y a une corporation qui va être contente, c'est les professionnels du tourisme, comme on dit, qui pourront pratiquer des tarifs "haute saison" pendant 10 à 12 semaines au lieu de 8. Mais les familles dont les enfants sont dans des zones différentes vont être moins ravis. Et de toutes façons, c'est pas l'étalement des zones qui nous fera partir plus ou moins en vacances. Mais nos salaires. Et pour l'instant, on semble envisager que les profs vont accepter de bosser encore deux semaines de plus, sans modification de salaire, comme les fois précédentes.

Cessons de râler, il y a encore 3 paquets de copies qui m'attendent, plus le bac blanc et la conception de mes plannings d'oraux de bac, puisque je fais désormais passer mes propres élèves, que j'évalue toute seule ! (140 oraux rien que pour moi). J'ai déjà trouvé quelques sujets d'examens pour les BTS et corrigé deux paquets. Cette semaine, pas question de grasse mat' !

 

*François Dubet, sociologue à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)

(qui n'a pas dû observer le métier des profs depuis longtemps. Nous avons nos supérieurs sur le dos en permanence, en direct, ou par mail, ou circulaire ministérielle, ou réunions, et nous ne décidons de quasiment plus rien quant aux contenus ou méthodes de nos cours. Et je ne sais pas si mes horaires ne sont pas fixes, mais ils me le semblaient... )

Article dont est tirée la citation ci-dessus :

http://www.rue89.com/rue89-eco/2013/02/25/profs-cheminots...

Je lui répondrai, à lui, que si nous n'avons pas conscience des conditions de travail des autres, les autres n'ont pas conscience de nos conditions de travail non plus.