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mercredi, 18 novembre 2009

UN COLLEGIEN MENACE DE TUER SES PROFS SUR SON BLOG: "C'ETAIT UN ELEVE SANS PROBLEME."

Y'en a marre de ces titres à la noix, de ces considérations sans fondements par des journalistes qui n'ont qu'une envie, écrire ce que leurs lecteurs ont envie de lire, ce qui ne choquera ni la ménagère de moins de cinquante ans, ni l'octogénaire paranoïaque. Si ce gamin a pris une carabine avec 25 cartouches dans l'intention déclarée de tuer ses profs, excusez-moi, mais, IL AVAIT BIEN UN PROBLEME.

Le problème, justement, c'est qu'on ne les repère pas toujours ces problèmes, pas qu'ils n'existent pas. D'ailleurs il y a aussi des profs avec problèmes. Il y en a qui les hurlent sur leurs élèves ou en salle des profs, et d'autres qui les gardent pour eux. Comme ce garçon de 13 ans. Et si un jour ils pétaient les plombs, eux aussi, et venaient tirer dans le tas dans leur classe, ou plus probablement au rectorat ? Ce n'est peut-être pas tant que ça de la science-fiction...

Plus loin dans l'article il y avait cette phrase fabuleuse : "C'était un bon élève, il avait 12 de moyenne." Si c'était un bon élève, pourquoi n'avait-il pas 15 ? (Note qu'il avait l'année d'avant.) Il avait peur d'une réunion parents-profs ! Quelle pression tout de même. Cela m'anéantit. Elle vient d'où cette pression ? Des profs qui hésitent à noter au-dessus de 14, des parents qui veulent ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants et leur répètent que s'ils ne sont pas excellents à l'école ils rateront leur vie, mais parallèlement leur rabâchent que c'est de la faute de leurs profs s'ils ne réussissent pas, ou des journalistes et des politiques qui se délectent de phrases bâteau, vides de sens sur les jeunes et sur l'école ?

Je suis en plein dans le système, avec ma part de culpabilité, mais j'ai envie de crier "STOP !" et qu'on nous foute la paix. Marre des media qui écrivent et vendent de la soupe, des politiques qui ne pensent qu'au nombre de voix qu'une phrase choc bien qu'éculée va leur rapporter, des parents qui consomment de plus en plus l'école, des Inspecteurs qui n'ont pas plus qu'hier conscience de la réalité de notre travail, des chefs d'établissements qui nous assomment de réunions, papiers à remplir, à distribuer, de délais à tenir, de projets à organiser, de commissions dont il faut faire partie, tout ça pour réussir leur propre carrière, marre de tout cela qui m'empêche de repérer les problèmes de mes élèves, et de ce fait me transforme en cible potentielle lors d'un prochain pétage de plomb.