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samedi, 02 avril 2011

Les adolescences trop chastes font les vieillesses dissolues.*

C'est le printemps, et nos élèves se sentent amoureux. C'est classique. Le romantisme dans mon lycée prend toutefois des formes nouvelles et étranges. J'appelle ça le romantisme du placard à balais. Il y a de nombreux recoins où ils peuvent être tranquilles, assis parterre ou même sur l'herbe quand il fait beau, des lieux où quasiment personne ne passe. Mais certains couples choisissent immuablement le coin en bas, près de l'escalier inévitable pour aller en salle des profs. Ils se tiennent debout, langoureusement enlacés, et leurs bouches emmêlées, appuyés contre la porte du placard à balais, avec, s'ils ont de la chance, un seau et une serpillière en attente à leurs pieds.

Corinne Pierre-Duplaix

*André Gide