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dimanche, 29 juin 2008

LES ANNEES

Dans le ciel pendant ma sieste j'ai aperçu un cheval dans les nuages. Flemme de prendre mon appareil pour vous le montrer. Du coup m'en souviendrai-je ? Je suis en train de lire Les Années d'Annie Ernaux. J'avais lu Les Armoires Vides, puis La Place, puis Passion Simple, et beaucoup aimé ces trois romans. Ensuite sans trop savoir pourquoi elle avait quitté mes lectures. Il faut dire que depuis 15 ans, je lis beaucoup plus en anglais qu'en français. Là, elle revient avec ses souvenirs. Elle est née 18 ans avant moi. Ce qu'elle dit de ses parents me rappelle mes grands-parents, et d'elle, mes tantes. Pas ma mère, déjà 8 ans plus vieille qu'elle. Au moment où l'on vit les choses, on ne sait pas ce qui restera dans notre mémoire un jour. Tout est déterminé par nos émotions bien sûr, mais aussi plus qu'on ne le pense par notre classe sociale, et les autres. Les souvenirs individuels deviennent mémoire collective, et bien que les miens datent de 18 ans plus tard que les siens, ils sont souvent les mêmes. C'est étrange. Son vécu d'adolescente, de jeune femme, en tous cas me rappelle bien des choses, même si évidemment entre temps, la pilule était apparue, et même l'avortement en 1975. Mais des lois ne transforment pas complètement une vie construite par une éducation donnée par des gens ayant des idées de 25 ans et 31 ans de plus... J'aimerais avoir le talent d'Annie Ernaux pour comme elle écrire mes souvenirs à partir d'un album photos, et me demande si une femme née en 1975 y trouverait autant de sa propre vie.

Commentaires

Tiens, tu m'as donné envie de le lire, mais surtout, de l'offrir à ma maman, qui doit être de ta génération, pour son anniversaire, pour voir si elle aussi, comme toi, elle y retrouve ses propres souvenirs, de femme née en 1960, dans ceux d'Annie Ernaux née 20ans avant... Merci pour cet article donc:)

Écrit par : polysemie | dimanche, 29 juin 2008

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@Polysémie : oui, c'est une bonne idée je pense. C'est drôle j'ai dit que ma mère était plus vieille qu'elle, en fait, la guerre a été une borne / limite dans la manière de voir la vie, et l'âge que les gens avaient en ce temps-là compte aussi beaucoup.
Je vis dans une région très marquée par la guerre. J'en ai entendu parler toute mon enfance. Mes élèves de terminale cette année, n'avaient jamais entendu parler par des gens de leurs familles des privations, de l'occupation, etc.

Écrit par : Ed | dimanche, 29 juin 2008

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La mémoire c’est comme une malle qui déborde, quand tu soulèves le couvercle il y a des choses tombent de suite, puis si tu enfonces la main et brasses un peu la vieille malle te raconte une histoire, les détail de ta vie.
Pour sur tout est là, mais comme cela doit être difficile de résister à la tentation d’embellir, d’arranger, ce ne pas être évident de raconter des souvenir avec le poids du vécu qui (parasite) l’image lointaine... Puis le décalage entre les générations doit être plus marqué et rapide qu’auparavant, non ?
Mouais ! J’suis pas sur de bien m expliquer.
M‘enfin, pour tes mémoires pas en anglais, please !
Une tête de cheval dans les nuages...
http://i.pbase.com/g6/58/207158/2/74839993.iRzkwCOP.jpg

Écrit par : Vil Coyote | dimanche, 29 juin 2008

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@Vil : c'est ce qui est très fort dans son livre. Tout en listant des souvenirs variés, et apparemment neutres, elle laisse entrevoir son histoire, et malgré tout, tout le monde s'y retrouve.
Désolée, mais le lien est interdit... (forbidden !)

Écrit par : Ed | dimanche, 29 juin 2008

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@Vil : Ah ! c'est un chien de nuit ! Il est très beau. Le mien était un chien blanc, de jour.

Écrit par : Ed | lundi, 30 juin 2008

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C'est la nébuleuse de la "Tête de cheval" dans Orion.
Constellation d'hiver.

Écrit par : Vil Coyote | lundi, 30 juin 2008

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