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jeudi, 10 décembre 2009

RIEN, DE RIEN, TOUSSA !

Il y a 31 ans j'ai fait un choix. J'avais fait deux ans d'études pour devenir secrétaire de direction trilingue. Le bilan était plus en faveur du secrétariat que du trilingue, quant à la direction sachant très bien qu'elle ne m'embaucherait pas forcément au début, j'ai décidé d'en changer. Pourtant, même pour faire un boulot qui ne m'intéressait pas, et qui consistait à assurer un confort de travail à trois cadres qui à l'époque ne savait pas taper sur un clavier ou se faire un café, au sein d'un service intitulé "Direction de l'exportation", on me proposait 9000,00 FF pour démarrer en région parisienne. Trois ans de fac, un an en Angleterre et un an d'angoisse et de sueur sur concours plus tard, j'ai intégré l'Educnat en province, pour un salaire de début de 6340,00 FF. J'ai eu alors quelques doutes. Avais-je bien fait de repartir à zéro (pas d'équivalence en ce temps-là pour un BTS géré par le Ministère du Travail...) ? J'en ai eu de nouveau au moment de la réforme des retraites. Oui, ce choix m'avait fait entrer dans la vie "active" à 25 ans. Mais hier quand j'ai lu ce petit article sur l'entreprise où je suis restée quelques mois, et malgré tout ce que je peux râler, je me suis dit qu'à 20 ans, j'avais été très clairvoyante. En 1978, on arrivait là-bas dans le bus de l'entreprise qui nous avait ramassés Porte de Vanves, et on fonçait pointer, puis, plus tranquillement, comme un seul homme vers la cafet'. Aujourd'hui, le passage cafet' me semble bien compromis. Un café ou un bureau pour bosser ailleurs que dans un placard, il faut choisir !

canard.citalcatel.jpg
Le Canard Enchaîné. Mercredi 9 décembre 2009

Commentaires

ah ? fais circuler alors, parce que à l'Educnat ils sont toujours persuadés d'avoir le métier le plus dangereux, le plus fatigant, le plus injuste, le plus exposé etc... du monde.

T'es vraiment unique comme cas Educnat tu sais ça ?

Le monde de l'entreprise (pour y avoir un peu séjourné comme toi) m'a TOUJOURS fait gerber !

Écrit par : Pascale | jeudi, 10 décembre 2009

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@Pascale : C'est vrai qu'Alcatel essaye de faire concurrence à Renault et Peugeot pour le concours du plus grand nombre de suicidés, et que de ce côté là l'educnat peut aller se rhabiller. Mais demain, c'est quand même moi que je serai la plus malheureuse ! Car après ma journée de cours je serai en réunion/réception de parents de 16 h à .... 22 heures ? Sauf si les parents, eux, abandonnent. Car moi, je reste jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus devant ma porte. Et les parents, c'est vous ! T'as qu'à voir ma souffrance !

Écrit par : Ed | jeudi, 10 décembre 2009

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Tu as raison, ça fait peur. J'ai fait 50/50 pour cause de licenciement économique au milieu, j'ai aimé et détesté les deux. Rien n'est parfait en ce bas monde ;-)

Écrit par : Catherine | jeudi, 10 décembre 2009

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Ah, mais nous, ça fait des années qu'on est SBF (sans bureau fixe), et même parfois, on est sans bureau ni ordinateur du tout (ce qui est d'un pratique pour bosser...). Et, c'est encore pire depuis la fusion, puisque nous sommes nomades sur deux sites de travail et on est amené à changer de site tous les jours, ou presque... Il nous arrive même de déménager de bureau d'une demi-journée sur l'autre... Le matin ici, l'après-midi ailleurs...
Je me suis même retrouvée un jour (en 2003 si je ne m'abuse) à recevoir une personne dans la cuisine du personnel, en plein hiver avec la porte qui ne fermait pas correctement et, quand j'en ai référé à ma hiérarchie (qui prenait son poste), cette dernière m'a rétorquée: "Mais c'est un endroit comme un autre pour travailler" (et pourquoi pas dans les chiottes non plus ????).
Elle est pas belle la vie ????

Écrit par : zapette | jeudi, 10 décembre 2009

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Ca alors, c'est étonnant. J'ai travaillé au siège d'Alcatel de 1975 à 1986, (comme assistante de département), mais à l'époque ils étaient dans le 15ème à Paris, tout près du centre Beaugrenelle. J'ai commencé à l'export aussi, puis dans le département des chantiers à l'étranger et enfin au service jurisique. Quand il a fallu déménager à Vélizy, j'ai refusé et j'ai négocié un licenciement individuel. Apparemment, j'ai drôlement bien fait.
Je crois aussi que tu as eu raison, tu as l'air d'aimer ton métier, malgré quelques galères.

Écrit par : Agathe | jeudi, 10 décembre 2009

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Le monde professionnel est vraiment merveilleux.

Écrit par : Virgibri | jeudi, 10 décembre 2009

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Mais quelle horreur ! Même plus le droit d'humaniser un peu son lieu de travail...

Décidément Ed, les révélations rapprochements se succèdent... Je devais être secrétaire aussi, ai commencé du coup un peu tard l'enseignement et avec un "traitement" mensuel inférieur au salaire antérieur - sans parler de l'intéressement aux bénéfices, du 13° mois et du comité d'entreprise !

Chez nous la réception des parents se fait le dernier jour juste avant les vacances, (pour nous achever peut-être ?...)

Écrit par : Axel | jeudi, 10 décembre 2009

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qu'est-ce qui provoque le plus de tension dans ton job (si, on ne peut plus appeler ça un métier), c'est supporter les fils de cons, les parents de cons, ou les cons de collègues? pas de quoi se flinguer, de toute façon.

Écrit par : imposture | jeudi, 10 décembre 2009

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je ne voudrais pas prendre trop de place, mais je vais quand même en remettre une couche sur le comportement des grandes entreprises:

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/12/07/langue-francaise-etat-d-urgence-par-un-collectif-d-associations_1277289_3232.html

on notera au passage l'absence de l'acacadémie, sans commentaires!

Écrit par : imposture | jeudi, 10 décembre 2009

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@zapette : oui, je sais que chez vous d'ailleurs, y'a plein de gens qui craquent depuis la fusion. Vous ne serez pas en pole position pour la finale, mais un bel outsider !
@Agathe : en fait, moi, je travaillais à la Boursidière. Un merveilleux bâtiment que j'aperçois régulièrement de ma voiture, juste à côté de la sortie qui mène à la maison de repos où on met les profs dépressifs à la Verrière. Etait-ce un signe ?
@Virgibri : Dur de motiver les gamins en leur parlant de leur avenir !
@Axel : il me restait une certaine autonomie, et l'impression d'être utile à des gens qui le méritent, pas juste à un patron pour qu'il se fasse des couiles en or. Mais depuis qu'on entre dans une phase de formatage et de rentabilisation intensive je me demande...
@imposture : Pour l'instant j'avoue que c'est le flicage, l'alourdissement systématique de tout ce qui fonctionnait bien en le surpaperassisant, les décisions aberrantes du ministère, et l'esprit consommateur de bcp de parents et élèves. Mais non, pas de quoi se suicider. Sauf si on ne se rend pas compte qu'on se laisse bouffer tout son temps par le boulot. Comme on bosse chez nous (5 ordis au lycée pour 90 profs !) c'est dur de mettre les limites. Et les insultes de gosses, les réflexions et brimades de supérieurs peuvent user et rendre malade...
Chaque métier aujourd'hui est touché par cette propension qu'ont les dirigeants à rendre tout invivable.

Écrit par : Ed | jeudi, 10 décembre 2009

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oui, je vois. pas de quoi se suicider, mais il faut se protéger quand même, hélas ne rien prendre (trop) à coeur.

Écrit par : imposture | jeudi, 10 décembre 2009

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Un commentaire ou un caillou ?

Écrit par : Max | vendredi, 11 décembre 2009

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On ne vous a pas encore fait réaliser un lipdub comme celui du MEDEF, entre autres ?
http://www.youtube.com/watch?v=mzew9IxHhrg

Écrit par : Max | vendredi, 11 décembre 2009

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@imposture : l'âge aide à prendre les choses avec du recul.
Mais je deviens sûrement également moins efficace en m'investissant moins...
@Max : mefie-toi des coms signés "Ed", ils ne sont pas tous de moi ! Des cons, il y en a aussi qui passent ici, pas seulement dans le monde du travail.
Je vais voir ton lien.

Écrit par : Ed | vendredi, 11 décembre 2009

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Je m'insurge. Je proteste. Je ne suis pas d'accord.
En tant que patron je trouve l'idée plutot cool.
Je rajouterai même une petite épreuve supplémentaire.
Il y aurait un bureau de moins que le personnel prévu, comme ça plus de retardataires....
Et si c'est toujours le même qui n'a pas de bureau, hop, avertissement et procédure de licenciement dans la foulée.
Le slogan serait: "travailler plus pour gagner un bureau".

Écrit par : hervé | vendredi, 11 décembre 2009

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Oui je suis d'accord avec SuperCagoule.
Au bout de trois retards : licenciement...
et le prochain dernier arrivé se retrouve sans bureau...
etc...
jusqu'à ce que la boîte ferme.
J'adore tes idées !

Écrit par : Pascale | vendredi, 11 décembre 2009

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@Hervé : oui, et tout ça en musique bien sûr. NRJ ou Fun Radio pour que la torture soit complète.
@Pascale : T'as raison, y'en a marre du laxisme.

Écrit par : Ed | samedi, 12 décembre 2009

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