« Let’s stop "tolerating" or "accepting" difference, as if we’re so much better for not being different in the first place. Instead, let’s celebrate difference, because in this world it takes a lot of guts to be different* | Page d'accueil | Un chien mord un homme, c'est un fait divers. Un homme mord un chien, c'est un scoop. * »
vendredi, 31 août 2012
La poésie est mémoire, mémoire de l'intensité perdue.*
Dans le couloir de la maison de retraite, je croise toujours des gens, assis le plus souvent. Je leur dis toujours bonjour. Parfois ils répondent, parfois pas. Hier une femme errait de long en long (en large, elle rentrerait immédiatement chez quelqu'un). J'ai dit "bonjour Madame". Elle ne m'a pas répondu. Elle répétait : "Vous avez vu ma femme ? Où est ma femme ? Vous savez où est ma femme ?" En boucle. J'ai dit que non. Un homme en blanc est arrivé et l'a raccompagnée à sa chambre.
Je me suis demandé si cela m'arriverait un jour, de déambuler quelquepart, l'air perdu, en demandant où est ma femme.
14:33 Publié dans Emotion, Humeurs, Perplexité, petits détails qui n'échappent pas, Tracasseries | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : vive la vie, blog de femme, femme, femmes, vieillesse, retraite
Commentaires
Il y quelque chose de triste et de poignant dans ce que tu décris. Oui, peut-être qu'un jour cela arrivera à certain(e)s d'entre nous.
Écrit par : Frayer | samedi, 01 septembre 2012
Répondre à ce commentaire@Frayer : je suis un peu triste à chaque fois que je sors de là, où je vais voir une dame de 80 ans, amie de mes parents, qui eux ne sont plus là. Elle a de la chance, des amis à elle viennent la voir chaque semaine, mais je la vois s'étioler peu à peu, et dès qu'elle sort de sa chambre, les voisins encore plus mal en point qu'elle, ne peuvent que lui rappeler ce qui l'attend.
Écrit par : Ed | samedi, 01 septembre 2012
Répondre à ce commentaireLes maisons de retraite (pas toutes mais bon...) je trouve ça terrible. Certaines ne sont rien d'autre que des mouroirs et non pas des lieux de vie. Malheureusement, tout le monde ne peut pas ou n'a pas les moyens de rester à domicile.
J'espère que jamais ma famille ne m'imposera ce que cette femme a à supporter...
Écrit par : Frayer | lundi, 03 septembre 2012
@Frayer : il y a des solutions intermédiaires, et puis la maison de retraite c'est dur, mais si en plus la famille t'emmerde sur des détails, genre les affaires que tu égares ou que tu ne ranges pas comme ils voudraient, ou qu'ils trouvent toujours exagéré que tu sortes avec tes amis, alors que tes amis se sentent prêts à te faire sortir, ou que le personnel te parle comme si tu étais débile profond, ça use.
Écrit par : Ed | lundi, 03 septembre 2012
Mes deux grands-mères ont fini leur vie en maison de retraite... Je vois très bien ce que tu dis et j'entends aussi très fort ton angoisse. Il y a un écho aux miennes.
Écrit par : Virgibri | dimanche, 02 septembre 2012
Répondre à ce commentaire@Virginie : oui, six mois d'hopital et de centre de rétablissement, un an dans cette maison, trop de changements d'environnement successifs, une famille trop prompte à prendre des décisions radicales, et cette femme qui n'avait jamais rien demandé à personne a tant changé... C'est angoissant, tu as raison.
Écrit par : Ed | dimanche, 02 septembre 2012
Répondre à ce commentaireAvec ou sans gosses, nous finissons tous, ou presque tous, comme ça. Et le coup du «on est obligé de la placer», «on ne peut pas faire autrement»... c'est de la daube. Les «sans-enfants» ont la chance de comprendre assez tôt qu'ils finiront seuls, les autres l'apprennent très violemment, naïfs qu'ils étaient.
Écrit par : C&C | lundi, 03 septembre 2012
Répondre à ce commentaire@C&C :oui, enfin, quand tu as des enfants tu récoltes ce que tu as semé, quand tes neveux et nièces ou autre se permettent de prendre des décisions, alors que tu n'as jamais rien décidé pour eux, c'est dur. Et crois-moi, je crois qu'elle aurait préféré finir seule. Vraiment seule.
Écrit par : Ed | lundi, 03 septembre 2012
Répondre à ce commentairepour sûr!
Écrit par : C&C | lundi, 03 septembre 2012
Répondre à ce commentaireComme tu auras complètement perdu le sens commun, tu diras : ciel mon mari !!!
Écrit par : Pascale | vendredi, 07 septembre 2012
Répondre à ce commentaireEn tout cas, je ne risque pas d'avoir ce problème, car si je suis avec ma femme à la maison de retraite, je l'entendrai râler de loin après les infirmières.
Écrit par : hervé | vendredi, 07 septembre 2012
Répondre à ce commentaire@Pascale : oui, c'est ça qui me fait peur.... Qu'ils me refilent un mec, croyant me faire plaisir, pour les quelques années qui me resteront. Le cauchemar.
@Hervé : veinard, c'est mieux qu'une boussole.
Écrit par : Ed | vendredi, 07 septembre 2012
Répondre à ce commentaireça dépend,
si tu tombes sur Mouche ! Tu serais pas à l'abri de te marrer (un jour sur deux)... Parce que tu vois comment il se plaint de moi, autant que je te le refile !
Écrit par : Pascale | vendredi, 07 septembre 2012
Répondre à ce commentaire@Pascale : dans combien de temps ? 20 ans ?
Et puis tu sais, comme disait mon père, "qui aime bien emmerde bien !"
Écrit par : Ed | vendredi, 07 septembre 2012
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