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vendredi, 31 août 2012

La poésie est mémoire, mémoire de l'intensité perdue.*

Dans le couloir de la maison de retraite, je croise toujours des gens, assis le plus souvent. Je leur dis toujours bonjour. Parfois ils répondent, parfois pas. Hier une femme errait de long en long (en large, elle rentrerait immédiatement chez quelqu'un). J'ai dit "bonjour Madame". Elle ne m'a pas répondu. Elle répétait : "Vous avez vu ma femme ? Où est ma femme ? Vous savez où est ma femme ?" En boucle. J'ai dit que non. Un homme en blanc est arrivé et l'a raccompagnée à sa chambre.

Je me suis demandé si cela m'arriverait un jour, de déambuler quelquepart, l'air perdu, en demandant où est ma femme.

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* Yves Bonnefoy

mercredi, 05 mai 2010

QUAND C'EST TROP...

Kama Chinen. En voici une qui a profité de sa retraite. C'est au moins ce qu'elle pouvait se dire si vieillir lui pesait. Je me demande quand même si ce n'est pas un peu trop. Peut-on sans dommages psychologiques assimiler autant de changements radicaux dans son mode de vie, dans les valeurs morales du pays où l'on vit, voir tant de gens autour de soi mourir ? Bref, si je ne souhaite pas une mort précoce, je ne souhaite pas non plus une vie à rallonge. La presse française se réjouit de la voir partir, puisque ça nous rend gagnants : la nouvelle plus vieille dame vivante du monde c'est Eugénie Blanchard! http://guadeloupe.rfo.fr/infos/actualites/longevite-la-do... Vous verrez dans cet article qu'elle a déjà changé depuis la photo ci-dessous à droite.

La recette de la dame à gauche : un sandwich à l'oeuf tous les jours. Déjà, je suis hors course. Quand je lis qu'en plus elle ne fumait ni ne buvait, je n'ai aucun souci à me faire.

Quant à la nouvelle doyenne de l'humanité à droite, c'est une religieuse retraitée. Encore raté pour moi ! (un truc qui m'interpelle : je ne savais pas qu'on pouvait prendre sa retraite quand on était religieuse...)

mercredi, 24 mars 2010

LE TEMPS NE FAIT RIEN A L'AFFAIRE

« C’est pourquoi la grève, euh M’dame ? »

« C’est pour protester contre la politique de l’emploi actuelle, et contre le recul de l’âge de la retraite. »

« Oui, ben ça, on n’y peut rien, et pis c’est pas grave. »

« Ah oui ! T’as vu comme je n’étais pas drôle aujourd’hui. Imagine comment je serai à 65 ou 70  ans si je dois encore venir travailler avec des élèves comme vous… »

Un voile de lucidité et d’horreur emplit les yeux de mon élève.

 

samedi, 16 mai 2009

QUEL AGE A-T-ON ?

Je me croyais plus jeune qu'elle. Mais il faut dire qu'elle s'est tellement fait tirer, siliconer, dépattedoiïser, qu'on finit par imaginer le pire sous l'apparence...

Elle aussi je la croyais plus vieille que moi, mais je la trouve beaucoup plus belle que celle du dessus.

 

Elle, je l'ai crue plus jeune que moi la première fois que je l'ai vue au ciné, mais plus maintenant. 

Je peux vous dire tout ce que je veux, vous ne m'avez jamais vue. Tout ce que je peux vous dire, c'est que d'aller faire un tour , ça rassure. Enfin, surtout si on a plus de 45 ans. C'est Pascale qui a mis ce lien sur son blog. Comme elle est partie en vacances, c'est un peu comme si elle passait quand même mettre son grain de sel ici.

mardi, 17 février 2009

UN MARDI EN VILLE

Aujourd’hui je participais à un stage dans un lycée de l’hyper-centre ville. Pas question de prendre la voiture. Alors pour me sentir en empathie avec zaboutek, j’ai pris les transports en commun. A 9 h 00, c’est tout à fait supportable, pas bondé. J’ai même lu quelques pages de mon livre. Et puis ensuite, j’ai trouvé très agréable les dix minutes de marche à pied au milieu des magasins. Je ne vais plus souvent en ville. Voir une vitrine, remarquer ce qui est à la mode, flâner dans une librairie, tient de l’exceptionnel. Ce matin, j’ai eu l’impression de vraiment faire partie de la vie de Maville, de l’intérieur.

 

Ensuite il y a eu le stage. J’aime les stages. Je sais, ce n’est pas tout le monde. J’en ressors toujours le moral au beau fixe. D’abord, c’est une journée de boulot pour laquelle je n’ai en général rien à préparer, pas de paquet de copies à finir de corriger dans la précipitation la veille, pas d’angoisse à propos de ce que j’aurais pu oublier, ou de ce qui pourrait ne pas marcher…, et ça me repose. Même si aujourd’hui le stage durait six heures et que d’habitude, le mardi, je travaille deux heures. Ensuite, le contenu du stage, souvent, me rassure. Je m’aperçois que je pratique à peu près comme on nous le démontre en stage, même si je ne donne pas à mes méthodes les noms estampillés educnat 2009. Et enfin, les collègues, dont certaines comme aujourd’hui s’opposent, ou ne comprennent rien, (je pense franchement qu’elles font semblant !) aux nouvelles marottes des IPR, me font prendre conscience que finalement je ne vis pas si mal les choses, et que je m’adapte.

 

En fin d’après-midi j’avais rendez-vous dans un pub avec une jeune collègue, stagiaire de lettres l’an dernier, et ça aussi, prendre un pot en ville, ça tient de plus en plus de l’exceptionnel. Ca m’a fait un bien immense. La bonne bière irlandaise, la tchatche avec deux jeunes qui n’avaient même pas l’air de s’emmerder, le retour par le bus et à pied, l’impression d’être plus vivante que les autres jours de la semaine. ( Dommage, aller à mon lycée à pied, en bus ou à pied est impossible en un temps raisonnable.) Seul bémol, une jeune femme m’a proposé de m’asseoir avant de prendre une place qui venait de se libérer ! Je confirme, ce genre d'incident, c’est le début de la fin.

 

 

Me proposer ça le soir de la journée la moins fatiguante de mon année, alors qu'elle avait l'air, elle, d'en avoir vraiment bavé à son boulot...