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dimanche, 24 mars 2013

CA VA BIEN FINIR PAR ALLER MIEUX

Y'en a qui râlent. Et elles ont raison ! Une semaine sans rien écrire, c'est une honte. Mais pas une semaine sans rien faire !

J'ai commencé à faire passer le bac. Oui, cette année on innove. Une réforme d'il y a trois ans, concoctée par les sbires de Châtel, qui n'avaient sans doute jamais mis les pieds dans une salle de langue, réforme donc, maintenue telle quelle par notre nouveau ministre, Peillon, qui, lui, a pourtant été prof. (9 ans seulement pour rappel). On a déjà fait passer l'épreuve de compréhension orale juste avant les congés de février. Et cette semaine, j'ai commencé à interroger mes élèves de bac STI qui suivent un enseignement professionnel en anglais, donné par moi-même (qui n'y connait absolument rien dans le domaine, mais il parait que c'est sans importance) en collaboration avec une jeune collègue de la matière en question, mais qui n'avait jamais enseigné avant cette année, et n'a reçu absolument aucune formation ni avant, ni pendant, puisqu'elle est contractuelle. Bref, que du bonheur et de la facilité. On doit interroger en anglais chaque élève 5 minutes sur leur projet individuel. Ce n'est pas un examen, c'est de l'abattage. Je me réjouis donc. Sur les 140 oraux que je dois faire passer d'ici le 29 mai, j'en ai déjà fait passer 5 !

Et j'ai allégé le travail du Ministre, des Inspecteurs Généraux, des Inspecteurs Pédagogiques Régionaux, des Recteurs, des secrétaires du ministère et du rectorat qui n'ont ni sujets à concevoir ou taper et imprimer, sans parler des grilles d'évaluation à photocopier, du personnel d'entretien de mon lycée qui n'a pas de salle à préparer, de mon chef d'établissement qui n'a pas de planning à concevoir (il doit quand même donner des convocations !). Je n'ai pas allégé le porte-monnaie du Ministère (M. Hollande sera content) puisque nous ne serons pas payés pour tout ce travail. Nous organisons donc 50 % du baccalauréat en langues vivantes. Nous l'évaluons aussi. Nos propres élèves ! Tout cela sans que l'opinion publique ne frémisse d'un poil.

Enfin, comme disent nos inspecteurs, nous serons bienveillants. (Même si eux ne le sont pas envers nous...)

Photo : merci à Titi pour l'anecdote

Merci au CPE qui a trouvé ce dessin qui me va comme un gant.

Cette semaine c'est des gants de boxe que j'ai eu envie d'enfiler pour taper sur une IPR qui a dans l'idée de modifier les règles du jeu de ce fameux bac, en nous en informant deux mois avant l'épreuve en question !!! J'en connais qui font appel au peuple pour se payer des vélos électriques, moi, je lance un Ed-thon pour l'achat d'un punching ball !

Ah, j'ai oublié : cette semaine j'ai passé deux heures et demie à rentrer des appréciations sur mes élèves de terminales et post-bac sur le site APB, et il fallait que je devine (c'était pas écrit sur le mode d'emploi...) que je devais me rendre sur "Accès aux AEL".

Pour couronner cette semaine de rêve, je me suis réveillée toutes les nuits entre 2 h 30 et 4 heures. J'étais un cheval fourbu. Ce weekend je me suis "myolastanisée" et j'ai enfin pu faire une nuit de 7 heures. Merveille !

dimanche, 03 mars 2013

Le poète se souvient de l'avenir *

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C'est le nombre de copies que j'ai corrigées pendant les vacances. Il m'en reste 108, dont 46 de bac blanc (3 heures d'épreuve !).

Mais on ne va pas que se plaindre ! Il y a des bons moments. Quand vous demandez de repérer sur une page de site web les symboles du Canada. Et que l'on vous répond :

"The shit" !

En fait, c'est pour désigner la feuille d'érable. Mes élèves ne connaissent pas le mot "leaf", mais le mot "sheet" pour dire une feuille de papier. Enfin ils sont censés le connaître, car le rendu orthographique est surprenant.

J'ai aussi eu droit à celle qui préfère aller travailler au Canada qu'à Londres, parce que comme ça elle pourra "speak French a little beet".

(Pour les non anglicistes, ça donnerait une phrase du genre : parler français une petite betterave).

Je me marre ! comme disait mon ami Coluche.

Pour me détendre, j'ai essayé la lecture de l'avenir dans la cire de bougie fondue.

DSC03328.JPG

Mais tout ce que cela m'a dit, c'est que demain, ce ne serait pas le pied !

*Jean Cocteau

vendredi, 22 février 2013

Le travail, c'est le refuge des gens qui n'ont rien de mieux à faire.*

84 % des français sont heureux au boulot. J'ai du mal à croire à ce chiffre.

La journaliste qui l'a annoncé a donné quelques critères de "bonheur sur son lieu de travail" :

- La machine à café

- Le fond d'écran personnalisé sur l'ordi sur lequel les gens interrogés travaillent.

- La cafet' à midi.

- Les objets persos sur le bureau.

Je comprends mieux pourquoi je ne suis pas heureuse à mon travail.

Au lycée, la machine à café nous demande 45 centimes, et n'a le plus souvent pas de monnaie à nous rendre. Moralité, la plupart des récrés sont sans café. Nous partageons 6 ordinateurs pour 90 profs, alors vous imaginez bien que nous ne personnalisons pas le fond d'écran ! De plus nous sommes en réseau, et n'avons le droit de ne toucher à rien quant aux propriétés de l'ordi. La cafet' le midi, fait ce qu'elle peut, mais elle s'appelle cantine, et a tellement peu de sous par assiette, qu'on se contente des spaghetti bolognaise au cheval et des carottes en boîte qu'elle nous sert. Quant aux conversations, serrés à 10 par table, parfois, je m'en passerais. Les objets persos sur le bureau. Oui, je vois, pour moi c'est ma trousse, mon cahier d'appel, mes photocopies, mon cahier de préparation, et je range tout ça à chaque fin d'heure. J'imagine la tête de mes élèves si je posais un cadre avec la photo d'ADMV à chaque début de cours !

En revanche, l'enquête demandait aussi ce qui était insupportable. Et là, je ne suis pas épargnée : Le voisin qui pue (en l'occurrence, ce sont parfois les ados qui puent), et les blagues à deux balles, là, à la cantine, on est servi. (Sans jeu de mots)

*Oscar Wilde

mercredi, 25 janvier 2012

Les objects inanimés peuvent être classés en trois catégories : ceux qui ne fonctionnent pas, ceux qui tombent en panne et ceux qu’on ne retrouve jamais. *

Eh oui, on ne me voit plus beaucoup ici, ni chez vous ces temps-ci. Le fait que 5 personnes m'aient fait remarquer mon air fatigué hier a-t-il un rapport avec cette absence ? Ou le fait que Strepsil Miel-Citron soit devenu mon meilleur ami depuis deux jours ? Sûrement un peu.

 Les 4 heures de boulot passées hier à préparer mes trois heures de cours en salle multi-média ce matin aussi sans doute. Tout ça pour que tout soit niqué par une panne de deux heures et demie qui a interrompu le premier groupe d'une classe au bout de 25 minutes, et empêché le deuxième groupe de commencer quoi que ce soit. WonderEd a improvisé une compréhension de l'oral en allant emprunter un lecteur au CDI. Un document jamais entendu, script jamais lu, totale impro je vous dis ! Quant à la troisième heure, ma série d'exercices sur le net sur les idioms et le vocabulaire, avec un joli thème sur le Nouvel An Chinois, on pourra peut-être la faire dans un mois ; c'est une heure qui n'a lieu que toutes les 4 semaines. Celle de ce matin, ça a été garderie ! Et cet après-midi, sur 20 ordinateurs il n'y en a eu que 12 où audacity a fonctionné normalement. Heureusement c'était une heure avec mes étudiants majeurs, et sensés.

Mais quand même mon micro-kiné m'a trouvée tendue tout à l'heure. Mon bras va-t-il surmonter tout ça alors que ma tête a bien du mal ?

Un truc qui me déscotche de mon boulot, j'en rêve. J'ai essayé de faire une note avec un jeu qui vous fasse reconnaître des bouches de femmes pas sympas. Mais c'est pas drôle, je n'ai trouvé que des femmes politiques. Et encore, les pires peaux de vaches arrivent à sourire au photographe !

Cette note arrivera. Un jour.

Et si vous voulez faire laver votre voiture gratuitement, beugnez-la !

Je ne sais plus quelle marque c'est, Meuhmeuhma peut-être, mais ils proposent ça ! Avec nous, si vous avez un accident, on vous rend votre voiture réparée et lavée. Mes oreilles en rigolent encore. Je vais téléphoner à mon assureur militant pour lui demander de me laver la mienne, sans la réparer. Ils y gagneraient finalement !

*Russell Baker

mercredi, 08 juin 2011

Tant qu'une seule femme sur la planète subira les effets du sexisme, la lutte des femmes sera légitime, et le féminisme nécessaire.*

NE SIGNEZ PAS !!!

 

vive la vie,blog de femme,femme,femmes,sexisme,educnat-ras-le-bol

  

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D'ailleurs, un sexisme pareil ça donne pas envie. Edit 9 juin, 8h55: J'ai retrouvé deux photos, sur un forum. http://www.neoprofs.org/t34080p15-laura-a-trouve-le-poste...

Et pour ceux qui penseraient que ce n'est qu'une erreur d'inattention de la part du ministère de l'educnat, je rappelle qu'ils n'en sont pas à leur coup d'essai :

http://whatamidoinghere.hautetfort.com/archive/2007/02/16...

 

*Isabelle Alonso

J'avoue, la citation n'est pas terrible, mais il n'y en a que deux sur Evene sur le "sexisme". Devinez pourquoi !

mardi, 19 octobre 2010

"JE DETESTE LES LYCEENS GREVISTES" Titre d'une page facebook...

Bien sûr nos élèves ne font pas tous la grève pour des raisons politiques ou économiques mûrement réfléchies. Bien sûr les tags sur le mur du lycée ne portent pas de messages existentiels ou philosophiques. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents qui donnent une culture et une éducation politique. Et bien sûr, leur attitude est souvent comme celle des jeunes chiens, imprévisible, un peu mordante, difficilement maîtrisable. Ils ont entre 15 et 18 ans, ce sont des enfants. Mais pour autant, je ne crois pas que pour la majorité d’entre eux, faire la grève, bloquer le lycée (ou simplement essayer), manifester, soit purement une manière de sécher les cours.

 On leur parle des premiers mouvements de grève lycéens, ils s’identifient, et sentent monter en eux solidarité et colère quand ils voient un ado se prendre une balle de flashball dans le visage. Ils n’aiment pas qu’on leur dise qu’ils sont manipulés. (Comme je n’aime pas qu’on me dise, quand je ne suis pas d’accord avec une décision politique, que j’ai besoin de « plus de pédagogie »), personne n’aime passer pour un simple d’esprit qui ne sait pas prendre ses propres décisions.

 Alors ce matin, avec quelques collègues, on est allé les suivre du lycée au point de départ de la manif. Pas pour leur dire où aller, que faire. Mais pour leur montrer qu’on n’était pas « contre eux », que des adultes pouvaient être là pour être témoins, voire les protéger. Ils l’ont bien pris. Sont allés parler posément avec les deux policiers dans leur camion, qui eux aussi ont montré qu’ils étaient là pour eux, et non contre eux. Personne n’a hurlé à la violence quand une ou deux pommes de terre ont été lancées contre les grilles du lycée. La proviseure ne s’est pas cachée à l’intérieur de l’établissement, mais a parlé aux élèves comme à des élèves, pas comme à des casseurs.

 Et dans l’ensemble, la manif s’est bien passée. Les slogans sont restés convaincus et sensés. Il y avait de la musique, mais pas trop, du bruit, beaucoup, pour dire notre ras-le-bol d’un gouvernement qui prend des décisions non justifiées, sans négocier, sans prendre en compte l’opinion publique. Contre un gouvernement formé de tellement de ministres dont on a la preuve qu’ils sont malhonnêtes. Contre des élus qui votent pour une réforme de NOS retraites, mais votent le maintien de LEURS privilèges.

 Même si la réforme passe finalement, je ne regretterai pas mes 5 journées de grève, mes 8 manifs, mon blocage du rectorat, et les heures de cours où si peu d’élèves étaient là. Qu’est-ce que dix jours de cours par rapport à une vie ? Mes élèves, grévistes ou non auront vu que l’on peut s’opposer, que l’on a le droit d’être critique, et que parfois, l’on n’est ni entendu, ni respecté. Cela leur reviendra en mémoire, j’espère le jour où ils voteront, où ils auront des enfants, où ils seront profs ou au chômage. Et moi, cela me prépare aux futures batailles. Il y en aura, forcément.

C'était ma première grève. Mon père m'avait obligée à lire le texte de la réforme avant d'aller manifester. Depuis, la seule manière de faire entendre sa voix, c'est d'aller dans la rue. Depuis Allègre, les ministres s'autorisent à refuser de recevoir les syndicats. A chaque fois qu'on a pris du temps pour répondre à des pseudo-questionnaires ministériels, nos réponses n'ont pas été prises en compte, les réformes étaient déjà rédigées, bâclées. Pour la retraite, c'est pareil. Mais si je me tais le jour, je ne dors  pas la nuit.