Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 16 février 2010

ANNONCE DE DEFI D'ECRITURE

Tout est , mais pour ceux qui ont la flemme de se déplacer, voici les consignes :

Mettez-vous dans la peau d’un animal, peu importe lequel, peu importe qu’il soit de compagnie, sauvage, dans un zoo ou dans votre arbre…

J'ajouterai, peu importe que vous aimiez les animaux ou pas !

Il faudra que le tout fasse entre 300 et 500 mots, et votre texte devra être posté avant le 24 février 2010. (Si vous souhaitez devenir "auteur" sur notre blog, adressez-vous à Emma, si vous souhaitez écrire en dilettante, je peux publier votre texte ici, si vous me l'envoyez par mail, et sur le blog défi d'écriture aussi d'ailleurs.)

(Je ne sais pas pourquoi, mais Emma, qui a conçu ce défi, a sans doute dû se dire que comme j'étais en vacances, il ne fallait pas me demander quelque chose de trop difficile. Pour un cheval qui parle, un tel défi, c'est du gâteau !)

L'illustration m'a été inspirée par Harvey, un film avec James Stewart qu'on s'est regardé hier soir et qui nous a beaucoup fait rire. On avait besoin de léger pour notre soirée vu qu'ADMV repartait au boulot ce matin...

vendredi, 20 novembre 2009

JE PENSE QUE C'EST LE SIXIEME

Il y a longtemps que nous avons interrompu nos défis d'écriture. Y'en avait qui étaient en vacances, d'autres qu'avaient des soucis, plein de grosses excuses bidons, mais le fait est que nous n'avons pas écrit depuis une éternité. Les règles restent les mêmes : les participants publient leur texte sur leur blog ou me l'envoient par mail et je le publierai ici. Le texte doit être publié vendredi prochain au plus tard (ou me parvenir par mail la veille). Il faut tant soit peu respecter les consignes, et assumer tous les commentaires colorés que l'on trouve ici. Allez-y ! Lancez-vous ! Comme diraient mes élèves, c'est fun !

Ecrire un texte de maximum 300 mots où l'on retrouve ici et là des détails inspirés par ces quatre photos prises pendant mes vacances en Angleterre et que je ne vous avais pas encore montrées :

100_7475.jpg100_7457.jpg
100_7520.jpg100_7604.jpg
 

mercredi, 01 juillet 2009

DEFI DU MOIS DE JUIN : PUBLICATION

Qu'on soit clair !

Un défi d'écriture, ça se relève ou non. C'est au choix. Ca se partage ensuite. Mais ça ne se corrige pas et surtout ça ne se note pas ! On peut dire si on aime, ou si ça nous met mal à l'aise, ou si on regrette de ne pas avoir écrit ça, bref tout ce que ça fait à nos tripes, mais surtout pas d'évaluation !

Alors voici le mien :

"Chuis vénère. C’est les vacances et je vais me faire chier. Mon pote qu’on appelle Black Jack, parce qu’il est du Mali, mais qu’en vrai son nom c’est Jules, mais qu’il le kiffe pas ce nom à la noix, eh ben Black Jack, il part deux mois au pays ! La seule nana pas trop conne du quartier, Djamilah, elle va passer son temps rien qu’à bosser parce qu’elle a été prise en prépa. A Henri IV. Grâce qu’elle est défavorisée. Ben oui, nous ici on est défavorisés qu’ils disent. C’est dommage qu’elle veut pas traîner avec moi parce qu’elle est gaulée comme Madonna. En brune. Mais Madonna, en vrai, j’parie qu’elle est brune. Au mois de mai, quand le temps était grave pourri, tu t’rappelles le gris qu’on avait dans la teuci, eh ben Djamilah, dans son imper orange, c’était mon soleil. Moi, mon bacpro, j’lai queuté. Va falloir repasser un an dans c’te taule où y’a tellement de trafics et de bastons en tous genres, que l’CPE, Mr Ragatelli, il dit tout l’temps comme ça, que c’est pire que la Camorra. Moi, ch’sais pas, mais j’voudrais pas moisir ici. Surtout si Djamilah, elle part à Paris. Comment je vais faire pour survivre entre les pov’ profs reacs à la con et ma reum qui m’gueule toujours dessus comme si elle me causait du haut du minaret ? L’aut’ jour à la télé ils parlaient d’une aut’ blonde super canon. Marilyn. Elle était amoureuse d’un mec moche et à l’air hyper intello. Y z’ont dit qu’il s’appelait Arthur Miller. J’ai du boulot avant d’avoir une dégaine aussi naze, moi. C’est ça qui leur plait aux meufs bien roulées ? A mon avis il avait d’la tune. Bon, en même temps, elle est morte dans un plan super glauque. Merde ! 15 heures ! Rachid, l’éduc, il avait dit temps libre jusqu’à 14 h 30. Oui parce que ma reum elle m’envoie à la maison d’quartier, parce qu’ils ont pas voulu m’embaucher au Franprix. Et eux ils nous emmènent au musée parce qu’ils disent que ça va nous faire voir aut’ chose. Tu parles ! Une peinture qui me fait décoller pendant plus d’une heure ! C’est chelou un effet pareil. Comment il s’appelle le bouffon qu’a fait ça ? Ma. Marc Chagall."

Voici celui de Pascale :

La Madonna et son Jules (celui qui se prend pour Arthur Miller) font partie de la Cammora.
On en est sûr.
Depuis le mois de mai où on les a vus faire une croisière sur la mer à bord de leur Yatch orange "le Henri IV".
Une photo a été prise par un muezzin paparazzi du haut du minaret.
C'est sûr qu'en plus avec tout ce qu'ils touchent au black jack, ils ont les moyens de se payer un Chagall.

samedi, 27 juin 2009

Et voici celui d'Hervé :

Jack a toujours voulu être chanteur et il a pris des cours de chant à la « Arthur Miller Academy ».
Tu sais, c’est cette école qui formait des sosies de Marilyn pour les faire travailler dans les cabarets comme Drag Queen.
L’école avait été fermée, pour une sombre histoire de trafic de tableaux de Chagall avec la camorra napolitaine. Ils en avaient retrouvé sept au bar le Henry IV à Marseille.
Jack avait passé son concours de fin d’étude, juste avant que l’affaire n’éclate, et pour sa prestation en Marilyn, il s’était pointé en robe fourreau orange, et avait tout donné.
Le jury ne lui avait pas validé sa prestation, et Jack avait vraiment regretté la fermeture de l’école. Il était prêt à redoubler son année, pour pouvoir obtenir le précieux sésame qui lui ouvrirait les portes de chez Michou.
Mais de toute façon, même en redoublant, il n’aurait jamais réussi.
Ah oui, j’ai oublié de te dire, il est black Jack.

Du coup, Jack a laissé tombé sa passion pour Marilyn, et s’est pris d’amour pour Madonna. Il voulait faire le show et avait pris comme nom de scène « Jules Madonna », pour ne pas avoir de procès de la vraie Madonna.
Je l’ai croisé avant-hier et il était super excité de m’annoncer qu’il avait trouvé une scène ou il chantait à la façon de Madonna, plusieurs fois par jour.
Depuis le mois de mai, il est muezzin à la grande mosquée. Il monte en haut du minaret, se tourne vers la mer (m’a-t-il expliqué), monte la sono à fond, et hop….

Laille ke veurjine la la la la la lère Laille ke veu heu heu eurjine

Lundi, 29 juin 2009

Et celui d'Agathe :

Je l’observais assis à la terrasse d’un café de l’autre côté de la rue. J’avais déjà vu cet homme. Je cherchais dans ma mémoire, ah oui l’autre jour chez le marchand de tableaux. J’avais entendu une partie de leur conversation. Il disait être originaire de Pau, la patrie d’Henri IV. Il s’intéressait à un Chagall. Nous étions au mois de mai. Aujourd’hui il avait à la main un bouquet de lys orange, attendait-il une femme ?  J’apercevais devant lui sur la table un roman d’Arthur Miller.

Je regarde sûrement trop de romans policiers, j’étais en train de me demander si ce commerce de tableau était bien licite où si le patron de la galerie d’art ne faisait pas partie de la Camorra. Je n’avais ni les moyens ni le temps de mener l’enquête. J’allais partir en vacances.

Quelques jours plus tard, j’étais chez une amie à Cannes. Nous avions passé l’après-midi au bord de la mer et ce soir nous avions envie de faire une partie de black jack au casino. Mon amie connaissait bien Jules, le croupier. Avant de rejoindre la table de jeu, nous avions échangé quelques mots avec lui, il nous racontait la dernière visite de Madonna au Carlton, il était fan, il la trouvait belle et sexy. Il évoquait pour nous le pays de son enfance, la Tunisie, ses mosquées, ses minarets. Lorsque nous gagnâmes la table de jeu, j’aperçus mon fameux inconnu. Son commerce l’amenait-il à Cannes où avait-il un rendez-vous mafieux ? Je glissais discrètement un mot à l’oreille de Jules.

reçu le 1er juillet à 11 h 27

jeudi, 25 juin 2009

DEFI D'ECRITURE DE JUIN

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, je suis joueuse. Je suis tombée dans le scrabble à 10 ans, mais depuis j'ai découvert tout un tas d'autres jeux, comme récemment, le Composio chez Pascale. A la télé je regarde beaucoup de jeux, mais quand même pas ceux d'Arthur et Jean-Pierre Foucault. Un jour à Motus j'ai gagné 2000 euros, et ADMV voudrait que je tente ma chance à Tout le Monde veut prendre sa place, mais là, j'hésite, parce quand même il fout bien la honte à tout le monde, le Nagui ! Alors je me contente de m'entrainer sur internet. Et c'est en jouant à Questions Pour Un Champion que j'ai réalisé que la liste des réponses était hétéroclite et réjouissante.

J'ai conscience que tout le monde n'a pas la tête à l'écriture ces temps-ci et que la chaleur fait un peu fondre nos neurones, mais j'avais envie d'un petit défi pour terminer cette année scolaire. Alors que tous ceux qui passent ici se sentent libre d'écrire un texte de la longueur qu'ils souhaitent,( bon si ça dépasse 300 pages, h&f va encore fermer mon blog !), et ce texte doit inclure les mots suivants qui ont été les réponses à toutes les questions la dernière fois que j'ai joué et que je me suis qualifiée pour le 4 à la suite :

orange - black jack - Camorra - Arthur Miller - Henri IV - mai - Chagall - la mer - Jules - minaret - Madonna

Ce qui change ici par rapport à d'habitude, c'est qu'il y a beaucoup de noms propres. Mais je me dis que ça peut donner quelque chose d'intéressant.

Un délai ? Disons qu'il faudrait qu'on ait publié pour mercredi 1er juillet dernier délai...

Publiez ici dans mes commentaires, ou envoyez votre texte par email, ou publiez chez vous, et laissez un lien !

samedi, 06 juin 2009

NOTRE NOUVEAU DEFI !

Les consignes sont ici :

Mon début de roman, lui, est là :

La sexualité de la concierge nous préoccupait depuis quelques mois. Tout avait commencé un lundi. Quand j'étais passée comme tous les matins devant sa loge à 7 h 00 pour savoir si je devais lui raporter un nem ou un rouleau de printemps du Petit Hong Kong Fleuri, le magasin de Monsieur Liu qui fait le coin de la rue de la Vis-qui-Ripe, j'avais remarqué des rougeurs inhabituelles sur ses grosses joues saillantes, qui, même sans cela, la faisaient ressembler à une fermière tatare, mais aussi, et surtout, sur le haut de son décolleté. Chose encore plus étrange, les deux premiers boutons de son chemisier violet étaient défaits. Madame Ricot était très soignée. Jamais elle ne sortait de sa loge sans s'être peignée et habillée avec rigueur, et ce, dès 6 h 00 du matin ! Alors, la voir ainsi dépenaillée ! Et le terme ne revêt aucune exagération. Deux boutons, pensez-donc ! Cette vision, donc, m'avait intriguée. Mais pas autant que la paire de menottes aperçue sur la table par la porte entrebaillée. Inconsciemment mon regard avait glissé sur le satin violet jusqu'aux poignets de Madame Ricot. Mais les gants Mapa assortis montaient quasiment jusqu'aux coudes. "Deux nems" prononça-t-elle dans une sorte de râle. L'inquiétude m'avait saisie alors pour de bon. Et c'est la gorge nouée que j'avais pénétré dans le paradis de l'exotisme quelques minutes plus tard. Les choses ne s'arrangèrent pas par la suite.

Je n'ai rien reçu par mail, mais il est encore temps de m'envoyer vos textes. Allons tout de suite voir chez Zapette ce qu'elle nous a concocté !

mercredi, 27 mai 2009

A VOS STYLOS !

incipit (n.m.)

Premiers mots d'un ouvrage, d'un livre.

Je ne sais pas si celui-ci en est un vrai. C'est Agathe qui me l'a envoyé, avec quelques autres, mais c'est mon préféré.

 « La sexualité de la concierge nous préoccupait depuis quelques mois. »

 Il y a donc deux défis en un. Le premier, me donner le titre du roman qui commence par cette phrase, si vous le connaissez. 

Le deuxième, écrire la suite. 15 à 20 lignes du roman qu'il pourrait commencer. On publie le samedi 6 juin, ici ou chez vous. Vous pouvez m'envoyer votre texte par mail.

C'est un peu long, mais avant, je ne sais pas quelle va être ma connectabilité. En effet, l'Education Nationale m'envoie de nouveau torturer des élèves. Mais cette fois, pas d'hôtel, mais des allers-retours journaliers, de mardi à vendredi !

(Robert Doisneau)

jeudi, 07 mai 2009

Défi d'écriture n° 3

Voici ce que Zapette nous propose, le délai était très court. Pour une rentrée avec tout ce qui me tombait dessus cette semaine : soirée culturelle avec des élèves, départ en GB demain , passage du chauffagiste, mon ADMV qu'était pas là depuis 10 jours ! bref, ce texte m'a demandé beaucoup d'efforts et j'espère que vous apprécierez. Certaines se plaignent que je ne commente plus assez et ne publie plus assez de notes, sachez que je ne suis PLUS en VACANCES !

La consigne: écrire la notice technique d'un objet absolument inidentifiable par le lecteur (ou seulement à la fin). Petite précision, ce doit être un objet réel.

Je rajoute une contrainte de temps (évidemment), le texte doit être publié au plus tard ce jeudi vers les 20h. Essayez d'écrire le texte en une fois, d'une seule traite, en 15 minutes maximum. Les dessins sont acceptés (à condition toujours que l'on n'identifie pas l'objet en question, ce peut être un détail de l'objet).

Pour moi, ça a donné ça, rédigé en un temps très court pendant que mes élèves faisaient un devoir :

Ôtez le corps principal de son support.

Si vous avez le temps, lisez les recommandations imprimées sur la partie avant.

Saississez-vous de la poignée noire dans une main et du tuyau de la même couleur dans l'autre. Si le cylindre vous semble un peu lourd, appuyez-le sur une table ou sur le sol. Faites en sorte qu'il soit parfaitement stable.

Assurez-vous que l'extrémité du tuyau n'est pas dirigée vers un humain ou un animal. Ne pressez la poignée vers vous que quand vous aurez clairement visé votre cible.

À ce moment-là, pressez fermenement et en continu pour que le jet puisse être efficace. En principe ce devrait être le cas en moins de 4 minutes.

Tout ce processus ne doit pas, bien sûr, vous empêcher de composer le 18, ni de crier "au feu" d'une voix puissante.

Et pensez à racheter un appareil pour la prochaine intervention !!!!!!! (si vous vous en êtes sorti.)

C'aurait pu être ça, mais ça ne fait pas partie de mon environnement concret. Une autre fois, je ferai peut-être un dessin, mais là j'avais vraiment pas le temps.

lundi, 23 mars 2009

ATTENTION, FOUILLES !

On nous a dit : il y a quatre grands domaines d'écriture.

Le Réel / La jouissance de jouer avec les mots / La fiction  / Le souvenir - l'autobiographie

A vrai dire j'aime mêler les quatre domaines. Je ne sais écrire une fiction sans y inclure du réel, ni raconter mes souvenirs sans inventer un peu, le jeu avec les mots est inconscient mais présent.

Un lieu plus ou moins lointain dans le passé. Description. Moi dans ce lieu. Comment je suis : ma position, mes sentiments. Réinventer sa mémoire. Montrer plutôt que dire. 

Le tapis était verdâtre, toujours râpé au même endroit, sur l'arête, au milieu. Il y avait bien un motif, mais il est flou. L'escalier tournait et le tapis aussi. Au fond de chaque marche, une tige métallique était censée arrêter ce tapis traître. Je ne me souviens pas exactement pourquoi, mais parfois ce garde-fou ne remplissait pas son office. Alors, le tapis, plissé et lâche, menaçait mon équilibre. Du bout de mon bras tendu, je tenais la rampe cirée. Je laissais glisser ma main gauche, mais je ne lâchais pas, jusqu'à la grosse boule en bas. Cela durait. Tout autour de moi, c'était sombre et vert foncé. Peu d'éclairage. Aucune décoration au mur, en tout cas aucune impression dans cette mémoire que je fouille aujourd'hui. Sûrement parce que mes yeux laissaient mon cerveau se débrouiller avec mes images qui fusaient en tous sens, et ne fixaient qu'une chose : mes socquettes dans mes baskets montantes en toile bleu Palladium qui attaquaient chaque marche au milieu, la semelle bien à plat, pour faire résonner chaque pas. L'escalier était un passage obligé, qu'il fallait affronter avec prudence et détermination, avant de trouver en bas, à droite la chaleur, la lumière pourtant froide du néon, le buffet aux portes qui claquaient, mais la chaleur néanmoins. Celle de la soupe aux poireaux sur la gazinière, de la radio, du sourire de maman.

Paris, le 21 mars 2009. Ed.

dimanche, 22 mars 2009

POURQUOI J'ETAIS PAS LA.

Pascale râle, et vous êtes plus silencieux, mais cela n'a pu vous échapper, j'étais pas là hier. Je suis allée à la capitale, pour participer à un atelier d'écriture. Chez moi, on n'en trouve pas ! Un atelier d'écriture, c'est un lieu où l'on travaille en groupe, pas trop grand le groupe, là on était 12 et c'est vraiment le maximum supportable. L'animateur nous donne une contrainte d'écriture et un temps d'écriture à respecter. On se lance. Puis chacun lit son texte aux autres. Une journée étant courte, on n'a pu faire que deux exercices. Je vous donne un aperçu d'une production. Il s'agit d'une nouvelle écrite à partir d'un in-cipit choisi parmi 20 proposés.

Consignes :
- premier rédacteur :Rédigez le début d'une histoire : mise en place d'une situation pour un ou plusieurs personnages.
- deuxième rédacteur : continuez l'histoire de manière cohérente et dans le même style pour qu'on ne sente pas la différence.
- reprise et conclusion par le premier rédacteur.

Si quelqu'un peut me dire de quel roman la phrase en orange est la première phrase, je suis preneuse. A cause de mon train, je suis partie trop tôt, et n'ai pas entendu cette info...

Merci à Tarnouille !

La réponse est donc : Je me regarde souvent dans la glace." est issu du Monologue du bavard de Louis-René des Forêts.

Et j'ai oublié : pourrez-vous trouver les deux "coupures" ??? C'est-à-dire quand S a repris la main, et quand je l'ai reprise à nouveau ? 

 

Je me regarde souvent dans la glace. Cette habitude est récente. Cela m’arrivait rarement avant le 1er janvier 2009. Je n’y pensais pas. Je me connaissais. Je me trouvais banale. Mais le 1er janvier à 3 H 30, devant la bouche de métro de la station Vavin, Pierre Lambardin, 32 ans, comptable dans l’entreprise Picotard et Fils à Athis-Mons, Essonne, a décidé que cette banalité devait cesser. Depuis ce jour, et surtout depuis mon réveil, je cherche régulièrement dans les miroirs une trace de celle que j’étais avant. Mais c’est fou comme une lame peut redessiner une joue, modifier un œil, une bouche ou un profil. Les premiers jours, les fils noirs soulignaient le nouveau tracé de ce que je peux par chance encore appeler un visage. Puis, à chaque œillade, j’ai vu apparaître des marbrures roses d’épaisseurs variées. Pourquoi abuser de ces visions me direz-vous ? Parce que je préfère encore le reflet d’une glace ou d’une vitrine à celui des yeux d’un enfant dans la rue ou d’un banlieusard dans le RER. Et parce que j’espère à chaque fois reconnaître quelqu’un que j’ai connu dans le passé. Une nostalgie irrépressible, mais qui me laisse sur ma faim. Et l’espoir de trouver quelque chose à aimer dans cette inconnue. Si seulement j’étais sûre que Pierre Lambardin n’ait pas de miroir dans sa cellule ! Ce serait tellement injuste qu’il puisse se reconnaître ! Auparavant je n’attachais pas d’importance à mon apparence, mais depuis que Pierre Lambardin et l’ancienne-moi avons eu ce différend, les détails m’importent davantage : la vive grimace d’un inconnu, le regard perçant d’un enfant curieux. Toute cette histoire n’aurait jamais vu le jour si Pierre Lambardin avait agressé une autre personne. Mais maintenant je dois oublier ce qui a précédé mon réveil. Même si mes connaissances me voient comme une nouvelle découverte, je dois ignorer ces changements, bien que je les ressente à chaque opportunité qu’ils ont d’apparaître dans ma vie. Quelquefois je me demande si Pierre Lambardin a eu une peine égale à la mienne. Il est à l’abri de tous les regards. Quant à moi, mes traits nouveaux s’exposent à tout le monde. Non, il n’a pas été sanctionné. Mais comment faire ? « L’essentiel est qu’il soit sous les verrous », me dit la police. « Le temps t’aidera », me disent ma famille et mes amis. « Le procès vous fera surmonter l’épreuve », me répétait mon avocat. Pour l’instant, j’essaye sagement d’éviter les premiers soleils du printemps pour ne pas accentuer les cicatrices, suivant les conseils des médecins. Mais surtout je me force à la cohabitation. Celle de l’intérieur n’a rien de commun avec celle de l’extérieur. Plus elles se croisent dans les miroirs, plus elles se détestent. La haine grandit et provoque à l’intérieur une souffrance insoutenable, tout en les enlaidissant toutes les deux. Aujourd’hui, je me demande, tout en redoutant la réponse : qui aura la peau de l’autre ?

 

Co écriture de Ed et S, dans un atelier bien sympa, le 21 mars 2009.