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jeudi, 16 mai 2013

Une journée nuageuse ne peut rien contre un tempérament radieux.*

Lever avec un super mal de tête. Pourtant, hier, à part un petit cocktail chinois inoffensif, pas une goutte d'alcool. Ca doit être ça, le fait d'arrêter. Faut pas. Et puis je viens de faire tomber un morceau de fromage de ma tartine en trempant. C'est mauvais signe. Ou alors, c'est la pluie. En tout cas, j'ai pas envie d'y aller. Retrouver Stecie (oui, ça existe !) qui est venue se plaindre en fin de cours de Dave qui fait rien que s'asseoir à côté d'elle en classe alors qu'elle veut pas, et que c'est CA qui va lui faire rater sa seconde ! Retrouver les 8 candidats que je fais passer aujourd'hui pour l'expression orale (en fait, j'avais mal compté, y'en avait 12), épreuve du bac qui compte pour 25 % de la note, mais qui nous prend 120 % de notre temps et de nos angoisses existentielles.  Ben oui, parce que comment préparer des élèves si déjà nous, on n'a pas compris exactement en quoi consiste l'épreuve ! (J'ai quand même mis quelques bonnes notes.) Enfin, pour les 50 candidats que je vais voir d'ici mercredi 15 h, c'est pas trop pénalisant. Ce sont mes élèves et je mettrai bien la note que je veux. Mais le hic, ce sont mes pauvres littéraires (les éternels sacrifiés) qui passeront avec un prof inconnu, et qui n'ont pas eu d'épreuve de compréhension de l'oral (25 autres %) pour les rattraper. Ben oui, ça serait con qu'on évalue les bons là-dessus ! Avant de commencer les tortures je vais voir mes secondes pour leur expliquer comment remplir les feuilles jaunes d'orientation. (Sauf que ce matin j'ai pas retrouvé les fameuses feuilles jaunes... Je me suis dit qu'elles devaient être dans mon casier, mais ce soir je les ai retrouvées dans mon meuble classeur perso, alors qu'elles auraient dû être dans mon meuble classeur pédago. Comment voulez-vous que je m'en sorte, si elles se mettent à migrer !) Un casse-tête dont on change un peu les pièces tous les ans pour que les PP (profs principaux) progressent ! A midi, j'aurais pu faire une pause, mais un collègue a prévu une réunion syndicale. J'ai pas le coeur de sécher. (On n'a pas séché, tout le monde a pleuré !) Et après les tortures, y'aura un super conseil de classe de Bts, fun et tout ! (Vous voyez bien que j'essaye de me motiver.)

Le lever n'est pas top. Vivement le coucher !

C'est maintenant !

*William Arthur Ward

Ben si, elle peut !

vendredi, 23 novembre 2012

Dell'albero caduto Tutti si fan legna.*

Cet après-midi, je n'avais pas cours, comme tous les vendredi. Et comme presque tous les vendredi, j'ai eu du mal à m'en rendre compte. Encore un peu moins que d'habitude, où j'ai du mal à quitter le lycée avant 15 h, car il y a toujours un truc à faire, à dire, à expliquer, photocopier, ou autre verbe au choix.

Aujourd'hui, j'avais d'abord une réunion du Fonds Social. C'est une réunion où de l'argent donné par la Région et l'Etat est versé aux familles qui font un dossier pour obtenir des aides ponctuelles, qui dans certains cas deviennent plus qu'une habitude, malheureusement pour ces familles. Pas malheureusement qu'on les aide, mais malheureusement qu'elles soient obligées de demander tous les trimestres et parfois tous les ans. Nous avions 25 demandes. Nous en avons ajouté une 26ème, car une maman qui vient de perdre en un mois son mari et son emploi n'avait pas encore eu le temps de tout calculer pour faire un dossier.

Nous avons plusieurs familles qui vivent à 4 avec 1000 euros par mois, une qui vit avec 900 euros pour 4, une mère seule avec 3 enfants et pas de pension alimentaire. Et enfin une autre qui vit à 4 avec 450 euros. Ceux-là sont demandeurs d'asile. Ils n'ont pas de compte en banque, pas le droit de travailler, et ne veulent pas se faire remarquer. On les ferait voyager (même si ça coûte cher), mais pas vers des plages qui leur plaisent. Alors on leur donne des "bons d'achat". Comme ça les autorités ne peuvent pas leur reprocher de toucher de l'argent illégalement.

Une réunion comme ça, qui dure deux heures (parce que ma proviseure a passé une demi-heure à expliquer le principe, les critères, à ceux qui venaient pour la première fois) ça remonte le moral, vous pouvez pas savoir. Mais ça énerve et épuise moins qu'une réunion de deux heures aussi (j'ai eu une demi-heure pour prendre un café, faire pipi, donner mon avis sur une évaluation qui posait problème à deux collègues et imprimer un dossier important pour la réunion suivante), une réunion, donc, pour mettre au point l'organisation du bac ! Car le bac en langues, cette année, ça va être une usine à gaz, une fête permanente, un cirque sans filet pour les trapèzes volants, la place de l'Etoile à 18 h, un jour de panne d'électricité, arrêtez-moi pour les métaphores, ou on est encore là dans six mois. Et le bac sera passé... Heureusement nous inaugurons ces nouvelles épreuves avec un proviseur-adjoint aimable, souriant, respectueux, et c'est pour ça que personne n'a pleuré.

En rentrant heureusement, j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres un cadeau :

Une amie m'a envoyé ce livre dont rien que la couverture semble raconter son histoire, enfin celle de ses grands-parents et parents. Là, je vais pleurer, j'en suis sûre, mais d'émotion.

Si vous êtes à Grenoble où il y a eu une exposition à propos de ce livre, il y a un festival du Cinéma Italien à ne pas manquer.

Ma copine m'a envoyé le prospectus pour me faire baver d'envie, hennir de jalousie. A moins que ce ne soit à cause de la photo !

*Arbre tombé, Approvisionnement pour tout le monde. (Proverbe sicilien)

lundi, 16 janvier 2012

Au pied des roches, des giraumonts, des courges et des concombres qui se plaisent à y grimper. *

Ce weekend j'ai été particulièrement efficace. Entre Vendredi 16 h 15 et ce matin 10 h, j'ai réussi à : faire le ménage,  faire des courses pour un repas de 8 personnes dimanche à midi, cuisiner ce fameux repas, c'est-à-dire préparer 32 samosas, 43 crevettes tandoori et diverses sauces, commander des macarons, m'habiller comme une hôtesse qui se respecte, emballer mes cadeaux, passer un dimanche de socialisation et corriger deux paquets de copies ! Je m'impressionne carrément.

Mais ça doit quand même m'avoir fatiguée, ou bien c'est ma tendinite du bras droit qui continue à me faire souffrir la nuit, malgré une première séance de mon micro-kiné, car ce matin j'ai réagi au quart de tour, et ai refusé une élève en cours, car alors qu'ils venaient tous de s'asseoir, elle a carrément répondu à un coup de fil, en parlant fort comme dans un hall de gare. Elle a semblé étonnée de ma décision. Nous ne devons pas avoir la même opinion de la politesse minimum à avoir envers un professeur qui s'apprête à commencer son cours. J'ai entendu ce weekend qu'un sondage montrait que près de 70 % (je ne suis plus sûre du chiffre que je ne retrouve pas sur le net...) trouvaient que les gens n'étaient plus polis et le regrettaient. Comme je l'ai dit à ma classe ce matin, les élèves de mon lycée font augmenter les statistiques en ce qui concerne les impolis. Ils ne laissent plus un professeur passer avant eux s'ils en croisent un à une porte, quant à lui tenir cette porte, ou le remercier si le professeur, lui, la tient, alors là, faut pas rêver. J'ai ajouté que les gens qui regrettaient le manque de politesse étaient sûrement les mêmes qui avaient élevé les jeunes qui en manquaient. Là, j'aurais peut-être pas dû, mais bon, ça a été plus fort que moi.

Outre les sondages ce weekend j'ai entendu des anecdotes datant de mes années collège, un cd de Céline Caussimon tout en cuisinant, et une remarque d'ADMV qui, hors contexte, vaut son pesant de cacahuètes:

"Le voisin, depuis que je lui ai r'fusé sa courge, je ne le vois plus !"

*Bernardin de Saint-Pierre.

 

vendredi, 14 octobre 2011

Sur la manche de son veston, il découvrit une tache de graisse. Eh, mon Dieu, quelle horreur ! murmura-t-il fémininement.*

Je ne devais pas repasser à la maison cet après-midi. Le vendredi c'est ma journée la plus lourde, et je m'étais dit que je traînerais un peu au lycée, voire que je corrigerais des copies pour lundi pendant deux heures, avant la réunion de parents. Je ne sais pas pourquoi cette réunion, que j'anime pourtant tous les ans, cette année me met un peu de stress. C'est une bonne classe, des parents à 80 % aisés, et j'ai comme un pressentiment qu'ils vont me pourrir la vie avec des questions du genre :

"Pourquoi n'organisez-vous pas un voyage en Angleterre ?" "Pourquoi ne rentrez-vous pas vos notes au fur et à mesure en ligne ? Pourquoi ne remplissez-vous pas le cahier de textes numérique ?" Pourquoi mon fils/ma fille qui avait 19.5 de moyenne au collège a eu 15 avec vous ?" "Pourquoi puisque vous dites que cette classe est bruyante n'arrivez-vous pas à obtenir le silence tout le temps ?" "Pourquoi ne sont-ils allés en salle multi-media qu'une fois depuis la rentrée ?"

Allez, je fais des paris. Je vous dirai celles qui sont sorties, et celles que j'avais extrapolées à tort. En attendant je bois à toute vitesse une limonade anglaisse Fentiman's (un délice), puis j'irai essayer de me trouver un haut assez élégant, car celui dont j'étais très fière ce matin, s'est pris une tâche de graisse à la cantine... (VDM, comme diraient mes élèves !) Quand je pense qu'en plus je mangeais presque en face du clone de Besson, qui aurait fait une superbe carrière à la STASI !

* Albert Cohen

 

vendredi, 03 juin 2011

L'indépendance, c'est comme un pont : avant, personne n'en veut, après, tout le monde le prend.*

Bizarrement, j'aime les ponts que je ne fais pas. De toutes façons, ADMV et moi on n'arrivera jamais à avoir des dates de ponts qui correspondent. Cette-fois-ci, par exemple, j'étais libre du mercredi 10 h du matin au vendredi 8 h. Et elle, du mercredi 20 h 30 au mardi 7 h 30. On va pas se plaindre, on a eu un beau jeudi, cool raoul, sans bouchon, et on se reprend un jour et demi de samedi à dimanche soir à se culturer à Paris tout en fêtant l'anniv' d'ADMV. Comme j'avais bossé mercredi après-midi, après un pique-nique revendicatif devant la préfecture, j'ai pu être tranquille sur ma terrasse, répondre à du courrier sympa en retard, faire une balade pour que mes jambes ne vieillissent pas trop vite, et rigoler.

Pourquoi c'était bien au lycée aujourd'hui? Parce que comme tous les autres font le pont, on a eu une journée comme on en rêve : effectifs réduits. Y'a d'abord ceux qui partent. Puis ceux qui viennent au lycée, mais ne vont plus en cours. (les term's qui passent leur temps à faire des pronostics, mais ne révisent rien du tout). Et enfin, ceux qui auraient voulu venir, mais qui ont attendu en vain le bus de ramassage. Ben oui, le chauffeur fait le pont, lui.

Du coup, 5 élèves sur 12 en première heure, 10 sur 12 en deuxième, aucun en classe post-bac, et l'après-midi, 17 sur 19 en première heure, mais 13 sur 34 en dernière. Le bonheur vous dis-je !

En plus on a bien bossé, les plus timides ont parlé, les plus feignants ont été obligés de bosser, et moi, j'étais souriante. Je vous le dis, si j'étais ministre de l'éducation nationale. Je ne ferais aucune réforme à deux balles, je fixerais avec des gens qui s'y connaissent des programmes, et après chacun pourrait faire comme il veut pour y arriver, mais toutes les classes seraient à 20 élèves. Et je suis sûre que même avec deux ou trois heures par semaine, on serait gagnant en efficacité, rentabilité, réussite, calme dans les établissements, etc. Tout ce qu'on vous racontera sur les rythmes, les méthodes, l'accompagnement soi-disant personnalisé, et tout le reste, c'est du pipeau, le seul problème, c'est l'effectif.

Et aujourd'hui, c'était divin.

*Felix Leclerc

mardi, 03 mai 2011

La liberté est une sensation. On peut parfois l'atteindre, enfermé dans une cage comme un oiseau.*

Si vous êtes allergiques aux notes qui parlent de l'educnat, contentez-vous de regarder l'image.

Il continue de faire beau comme jamais il a fait beau un printemps sur Maville. Je ne demande pas grand chose pour me sentir heureuse. Pouvoir profiter du mardi après-midi et du mercredi après-midi où je ne travaille pas pour corriger mes copies sur ma terrasse en jetant négligeamment un regard distrait sur mon beau mobile. Cela ne coûte rien ni à l'éducation nationale, ni à la sécu, et cela me rend plus efficace et moins prompte à l'utilisation des anti-dépresseurs.

Mais mon Ypéhaire en a décidé autrement. Aujourd'hui je serai de 9 heures à... ?h30 dans une salle sinistre du rectorat à corriger les certifications des élèves des classes européennes. Elèves que je n'ai pas en cours, mais qui, tout en bénéficiant gratuitement de mes services, privent MES élèves de leurs heures de cours et d'un délai d'attente décent avant de récupérer leurs copies. Vous me direz, une journée, ce n'est pas grand-chose. Mais ça recommence demain. Et jeudi. Là, je suis convoquée du mercredi 9 h 00 au Jeudi 18 h 00. Ah bon ! Je dors sur place ???? Cette fois, pour aller interroger les candidats libres au BTS ainsi que ceux qui ont suivi les cours des boîtes privées. Super ! Non seulement j'ai dû organiser les épreuves de mes propres étudiants (mes autres élèves ont également déjà perdu qq heures de cours) mais je vais maintenant faire le boulot des profs  du privé !

La vie est vraiment belle dans l'educnat. En tout, cas soyez sereins, le gouvernement sait effectivement limiter les dépenses. Mais plutôt que de faire croire qu'il rallonge l'année scolaire, il devrait informer le public qu'il prive les élèves de cours dès le 3 mai.

Une note inintéressante, mais qui m'a fait du bien en ce mardi matin. Un hasard, quand je parle du ministère ? A l'instant où je tape cette note, j'entends les poubelles qui se vident dans la rue.

 

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*Camilo José Cela

mardi, 12 avril 2011

Il n'y a de bons professeurs que ceux en qui subsiste la révolte de l'élève.*

Je suis en train d'écouter une émission sur France Culture qui parle de ces membres de l'éducation nationale qui ont rendu leurs palmes académiques. Cette émission me rassure un peu en me disant que je ne suis pas toute seule à penser ce que je pense.

http://www.franceculture.com/podcast/2589801

Les palmes, je ne les ai pas eues, et je sais que je ne les aurai pas. Cette année, pour la première fois, j'ai fait la demande d'obtention de l'agrégation sur liste d'aptitude. Je savais que je ne l'aurais pas du premier coup. C'est comme ça pour tout le monde. Mais que mon inspectrice me mette un avis "réservé", alors qu'il y avait trois autres solutions au-dessus, ça m'a montré que ma prise de décision en mai dernier, de ne pas accepter d'être conseillère pédagogique cette année, et ma lettre qui expliquait clairement les raisons qui me faisaient refuser : un nouveau système de formation qui allait à l'encontre de l'intérêt tant des élèves que du professeur stagiaire, sont responsable de cet "avis". Je suis punie. Fière de l'être finalement.

*Edmond Gilliard

Post-scriptum qui n'a rien à voir : Quand j'étais petite, et que j'étais dans la lune, mon papa m'appelait "Gagarine". :-)

jeudi, 03 mars 2011

Elles sont une fierté. En les rendant, un professeur né dans une famille de réfugiés espagnols s'est souvenu, les larmes aux yeux, de ses parents le jour où il a été décoré.*

Je tiens à remercier tous les personnels de l'éducation nationale qui ont déjà renvoyé leurs palmes académiques, ou qui sont sur le point de le faire. Je salue particulièrement le courage de ceux qui sont encore en activité. Cet acte simple en apparence, mais extrêmement symbolique, aura j'espère de l'effet. Au moins sur les électeurs.

Je les remercie car l'opinion publique semble passive et inconsciente devant le massacre qui est en train d'avoir lieu. Il s'agit de l'école, du collège et du lycée de vos enfants, ou de vos futurs enfants, ou petits-enfants. Je n'ose imaginer ce que sera l'enseignement proposé à vos arrières-petits enfants.

Si je retrouvais le foutu papier qui les attribuait à ma mère, ces palmes, je les renverrais. Elle serait tellement sidérée et atterrée par ce que fait ce gouvernement.

*Michel Ascher, dans une interview accordée à la Voix du Nord, le 26 février dernier.

samedi, 06 novembre 2010

VENDREDI C'ETAIT PAS MA JOURNEE

Déjà, comme chaque vendredi, faut que je me lève tôt. 6 h 15. Avant c’était 6 h 20, mais comme y’a plein de travaux dans Maville, j’ai 5 mn de sommeil en moins. Arrivée au lycée la machine à café marchait pas. Obligée de me faire une horreur en poudre, dans ma tasse et la bouilloire qui voient jamais l’eau chaude, ni un quelconque liquide vaisselle. Cela participe certainement de la participation de l’éducation nationale à la grande campagne d’immunisation systématique des personnels enseignants. A 8 heures j’envoie comme prévu chez ma collègue généreuse l’élève absente au dernier test pour qu’elle le refasse dans la salle multi-média. Mais comme elle a pas obtenu la médaille de l’élève la plus débrouillarde, il faut que je l’accompagne. En chemin nous croisons un grand dadais qui n’en sait pas plus sur la localisation de la dite salle, je l’embarque donc aussi. Mais dans la salle, personne. Retour au premier étage à la salle de la collègue, qui en fait, attendait trois retardataires, pour pas niquer sa séance multi-média, et forcément, si les élèves sont en retard on peut en conclure que eux non plus, ne trouveront pas le chemin tout seul. Il faudra bientôt équiper nos élèves de GPS pour qu’ils ne se servent plus de l’excuse « j’ai pas trouvé la salle » pour être en retard. Quand enfin je rejoins ma salle, et mes élèves, (une demi-classe heureusement) je m’apprête à noter les absents, (y’en a évidemment une qui ne s’est pas rappelé qu’on était semaine 1 et a dormi une heure de plus, la bien heureuse…), mais mince, j’ai oublié ma trousse et j’ai rien pour noter. J’emprunte un stylo. Et je me rappelle soudain que ma trousse est restée dans mon sac de dessin ! J’annonce fièrement que nous allons corriger le test (celui que la perdue sans GPS avait loupé, faut suivre) et m’apprête à insérer ma clé dans mon bel appareil de lecture de MP3 que j’ai et dont je suis très fière. Mais là, soudain, ça me saute au cerveau : mes clés USB sont dans ma trousse !!! Panique à bord. Les 4 profs des groupes de compétence ont cours en même temps, et doivent donc être en train de se servir de leur document MP3… Je laisse quand même encore mes gentils élèves, heureusement encore un peu endormis, pour aller chercher désespérément (comme Susan) un enregistrement. Et là, mon jeune collègue préféré, me sauve ! Il s’interrompt (gentiment, comme toujours) et me sort de son armoire (non, pas moi !), son matériel de secours : son lecteur MP3 où il y a le fameux doc, et des baffles. Son lecteur est un peu compliqué me dit-il, mais il me trouve la piste, et m’affirme qu’il l’a bloquée pour que je tombe dessus directement dans ma classe. Sauf que, évidemment, une fois que je suis revenue dans ma classe, que j’ai eu branché les baffles et le lecteur, et appuyé sur play, eh bien on a entendu une chouette musique des années 80 (oui, mon petit préféré est fan) que j’ai arrêtée avant que mes élèves n’aient le temps de jouer à Fasilachanter. Une élève sympa m’aide à manipuler la nouvelle technologie, et le reste du cours se passe plutôt bien. Bon avec tout ça, on n’a corrigé que la moitié du devoir. Il faudra donc que je m’arrête là avec le deuxième groupe aussi, et que j’improvise pour le reste de l’heure. Mais au bout de 27 ans, c’est des trucs qu’on gère. Ensuite, à part la migraine qui m’a saisie à 10 heures, tout s’est plutôt bien passé jusqu’à mon cours de terminale (un groupe de 34 que je vois deux heures par semaine pour les préparer à une épreuve de 20 mn à l’oral ! Issus de trois classes différentes, et qui trouvent ça très fun de se retrouver avec les vieux potes le vendredi en fin d’après-midi). Une heure sportive où j’ai réussi à faire passer à l’oral deux élèves pendant que leurs soi-disant copains étaient incapables de garder le silence, et ont même réussi à faire sonner le portable de l’élève interrogée, portable resté dans son sac au fond de la salle ! Evidemment, je n’ai rien pu prouver, et n’avais pas envie d’entamer une enquête juste avant mon weekend, alors j’ai décidé qu’à partir de mardi j’allais imposer un plan de classe. En 15 ans de lycée, c’est la première fois que je fais ça en terminale ! Des mecs qui votent dans 6 mois et sont incapables de se comporter mieux que des élèves de 5ème… Je vais donc séparer les 6 branquignoles qui niquent le cours des 28 autres qui seraient sans doute prêts à bosser. A la fin de ce moment de pur bonheur, j’ai réalisé que j’avais avec tout ça oublié de donner un papier important à mes secondes qui viennent eux aussi de trois classes différentes ! J’ai repéré les trois salles, et suis allée aux trois coins du lycée faire ma distribution en interrompant trois cours ! Je suis cool comme collègue.

 

Quand ADMV est rentrée, après que je sois allée faire des petites courses, aie répondu à une collègue en arrêt maladie, et qui voulait que je lui rende un service, elle m’a trouvée un peu tendue. Mais elle m’a gentiment offert une flûte de champagne qu’on a bue avec un petit plateau-télé devant Le Sens de La Vie des Monty Python. Une bien belle soirée thérapeutique.

Ah et ce matin, en déjeunant je me suis rappelé que mardi j'avais trouvé les arbres de mon jardin magnifiques avec leurs couleurs flamboyantes d'automne (gourde que je suis, je n'ai même pas pris de photo...) et ai réalisé (Grâce au film d'hier soir) que toutes les feuilles avaient dû se suicider cette nuit.

 

 

J'avais vu ce film visionnaire à bien des égards en 1985. Et jamais revu depuis.

mercredi, 08 septembre 2010

COMMENT TENIR LE CHOC SI JE M'ENDORS DEJA SUR MES CORRECTIONS ?

La rentrée, c'est fait. Un peu différent de d'habitude : une nouvelle proviseure, un bon emploi du temps, deux hommes dans l'équipe d'anglais. Une reprise progressive des activités aussi. Deux jours de cours, suivis de deux jours de grève. Malgré les manifs, cela m'a permis d'avoir un vrai weekend entre les deux. Si je n'avais pas passé 4 heures sur mes évaluations lundi, j'aurais perdu mon dimanche, et l'occasion d'aller faire du vélo avec des copains et découvrir une ou deux expos.  En début d'année, je passe encore plus de temps à préparer mes cours que le reste de l'année. Ne pas connaitre mes élèves, leur caractère, leurs difficultés ou /et leurs points forts, ne m'aide pas à anticiper. De plus la pause des vacances fait perdre l'habitude. Je suis lente en ce mois de septembre.

Les évaluations "diagnostiques" qui me consomment mon temps comme disent les anglais, sont destinés à la répartition des groupes de compétences. Rassurez-vous, malgré ce qualificatif inquiétant, les élèves désignés pour subir ces gorupes ne sont pas malades. Demain nous nous réunissons une heure et cela suffira j'espère à faire les groupes. Est-ce l'âge qui me fait devenir mesquine ? Ou la perspective de subir cela pendant encore dix à 15 ans ? J'ai décidé de noter toutes les heures passées en plus pour ces GNC. Ensuite, comem j'ai une autre classe de seconde qui fonctionnera de façon classique, j'essaierai de comparer les résultats et voir si tout cela est rentable.

Notre stagiaire est toujours debout. Mais avec l'air bien inquiet ce matin, j'ai trouvé. J'ai entendu plusieurs journalistes annoncer que les tuteurs seraient "payés" 2000 euros. Je me demande d'où vient cette information. Dans la lettre où l'on me désignait officiellement et à laquelle j'ai répondu par un "non" justifié et non négociable, on me disait seulement "Vous serez indemnisée, bien sûr." De somme annoncée, aucune !

Quelqu'un peu m'expliquer pourquoi j'ai trouvé ce truc au-dessus en tapant "groupes de compétences anglais" dans gougueule images ?

dimanche, 06 juin 2010

PREMONITOIRE ?

Je ne vous raconte pas souvent mes rêves. Mais celui-ci...

Je participais à un stage organisé par le ministère de l'éducation nationale suédois. On nous expliquait qu'en Irlande il n'y avait plus aucun budget gouvernemental affecté à l'éducation nationale. A la place une grande loterie obligatoire était organisée. Chaque billet ne coûtait pas très cher. Nombreux était gagnants, mais pas forcément de beaucoup. Selon leurs moyens certaines personnes achetaient jusqu'à 500 billets, voire plus, et l'un dans l'autre il y avait un bénéfice pour l'état qui s'en servait pour faire fonctionner le système éducatif. Il y avait forcément beaucoup de questions posées par les stagiaires venus de toute l'Europe. La discussion était en anglais. Et je sentais bien que ces infos annonçaient un changement imminent de système en France.

mardi, 02 février 2010

ZORGLUB

On a vraiment une flèche au pouvoir !

http://1pic1day.com/nicolas-sarkozy-sorry-for-the-time-video

Et à tous les pouvoirs je dois dire. Ma proviseure-adjointe va réussir à me faire détester mon métier. Ce n'est pas elle cependant, mais le petit sus-nommé, qui m'a fait penser à ce personnage. Ce n'est qu'ensuite que je suis allée relire la notice sur wiki, car mes souvenirs de lectures de jeunesse n'étaient pas très nets. Et je ne me suis en effet pas trompée !

 

 

Époque Le mythe Zorglub (selon wikipedia) C'est un être mégalomane hors-norme. Il est doté d'un égo surdimensionné (il parle régulièrement de lui à la 3e personne) et est d'une nervosité extrême. On le découvre dans une longue aventure couverte par deux albums : Z comme Zorglub et L'Ombre du Z. Il y joue le rôle du méchant. C'est alors l'archétype du savant fou et du génie du mal. Le personnage est cependant d'une grande maladresse et se montre souvent ridicule plutôt qu'effrayant. Une sorte de Gaston Lagaffe qui aurait mal tourné.

Son égo et sa mégalomanie le poussent à nommer tout l'environnement qu'il a créé autour de lui avec le préfixe Zorgl. Son invention clé s'appellera la zorglonde. Grâce à celle-ci, il se compose une véritable armée de Zorglhommes, en réalité des gendarmes qu'il a hypnotisés. Ces Zorglhommes parlent tous la zorglangue (qui ne diffère du français que par le fait que les lettres des mots sont inversées), et leur leitmotiv est « Eviv Bulgroz ! » (ce qui signifie « Vive Zorglub ! »). Il crée de nombreuses bases où sont rassemblés les zorglhommes. On connaît le nom de six de ces bases (même si d'après les différentes cartes représentées, il semble y en avoir davantage) : Zorgland, Zorgrad, Zorg-City, Zorg-les-Bains, Zorgville, Zorgburg. Zorglub a également fabriqué des véhicules futuristes, comme la Zorglumobile ou le Zorgléoptère.

De plus, il n'est pas si méchant au sens où il ne tue pas, et dans L'Ombre du Z on voit qu'il n'est pas du tout conscient du mal qu'il provoque.

Les seules actions réellement criminelles de son organisation ont été dirigées par Zantafio à l'insu de Zorglub. Zantafio finit par blesser gravement Zorglub avec un rayon de la mort expérimental.