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jeudi, 12 mars 2015

Qui veut devenir prof? L'Education Nationale recrute 25000 enseignants

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Ma citation, là-haut, c'est le titre d'une émission de France Culture de fin janvier, on peut encore l'entendre dans le poste.

En 2003 le forum "Auféminin.com" quelqu'un posait pourtant la question : 

Pourquoi est ce que presque ts les jeunes veulent etre profs?

Elle ajoutait : ca me depasse, packe mes deux parents st profs, ms, niveau financier c loin de l'eldoraldo.......!!!!

je ne comprends pas.....

On voit que si la question a changé, l'orthographe était déjà inquiétante.

Nord: A 7 ans, il vient à l'école avec un pistolet. J'ai entendu que c'est son père qui va faire de la prison pour avoir mis la vie d'autrui en danger. Quand même.

Celui-là est en avance. Un autre était plutôt en retard. A 16 ans, élève en troisième, il réussit à modifier ses notes et à demander des codes d'accès en se faisant passer pour son principal. Il s'est fait prendre. Le meilleur de ce scoop, c'est que sa mère "aurait évoqué un éventuel piratage de son propre ordinateur… " !!!

Elle voudrait nous faire croire qu'un malhonnête auraient pris tous ces risques et dépensé toute cette énergie pour changer les notes de SON fils. Elle est encore plus bête que lui.

Dans un autre collège, un élève a été molesté par d'autres et filmé, et ensuite tout cela a été mis sur internet. En tout : 11 coupables ! Ceux-là sont en 5ème...

Et vous vous demandez pourquoi on n'a plus de candidats aux concours ? J'ai la solution : supprimons les parents. 

mercredi, 26 novembre 2014

Boulot et autres choses...

Elisabeth s'inquiète de mes progrès en peinture. C'est mal parti, j'ai séché hier. En parlant de peinture, c'est une attitude adaptée finalement.

Il a fallu que je fonce à la sortie du lycée pour emmener ADMV passer une radio et ensuite, j'ai eu la flemme de retraverser Maville pour retourner manier le pinceau. Je me suis d'abord dit "je vais peindre à la maison", et puis le boulot m'a réagressée par surprise et je n'ai eu fini qu'à 20 heures. Aujourd'hui, je ne pouvais pas travailler. Je suis allée à Paris emmener ADMV voir son chirurgien. Heureusement qu'il est beau, du coup on l'excuse, (Je sais, c'est nul), mais il était hyper pressé et la consultation a été plus que brève. Arrachage du pansement, étonnement du fait qu'ADMV ait encore mal ("d'habitude les dames qui viennent le revoir n'ont plus mal), et pour compenser la sensation d'essaim d'abeilles en permanence autour du pied, il a juste proposé un arrêt jusqu'à la Saint-Sylvestre. Il avait sûrement dans l'idée que comme ça elle pourrait danser ce soir-là !

Vive la Vie, blog de femme, femme, femmes, educnat, hosto

Elle n'ira peut-être pas jusqu'à se payer une cheville bionique ! 

http://pulse.edf.com/fr/une-cheville-bionique-pour-repren...

 

Au boulot, qui me prend vraiment trop de temps, mais j'arrive pas à faire autrement, ça va vraiment plutôt mieux cette année et une activité va commencer qui me motive, même si ça va encore me prendre un peu de temps. A 4 profs volontaires on va donner des cours d'anglais oral à nos collègues. Il n'y aura que des volontaires, des qui dans leurs matières ont de plus en plus à utiliser l'anglais, et on donnera chacun 5 heures en tout d'ici mai. Ça risque d'être sympa, gratifiant, nouveau. Et, cerise sur le gâteau, on a déposé un projet où l'on demandait 16 heures et on nous en paye 20 ! J'ai bien dit "paye" ! On va être payé. Tout n'est donc pas complètement négatif dans l'éducnat. 

Mon prochain weekend va être bien occupé avec des événements culturels variés à Paris. Je vous raconterai.   

 

Vive la Vie, blog de femme, femme, femmes, educnat, hosto

 

 

samedi, 12 avril 2014

Il n’y a qu’une réussite : pouvoir vivre comme on l’entend.*

Hier, j'ai été frappée du blues du prof. Une semaine fatigante, mais riche en émotions. Une classe de Terminale se montrant sous un jour parfaitement odieux et méprisant (méprisable ?). Une convocation lundi à faire passer un examen pour lequel je ne suis absolument pas compétente, mais qui m'a fait passer trois heures à essayer de trouver des sujets qui ne mettent pas en péril les candidats. Une classe de seconde répondant avec autant d'enthousiasme que 21 lombrics un jour de sécheresse à une séance que je pensais "fun".

L'impression bizarre de ne recevoir aucun feedback positif de la part de ceux qui devraient m'en renvoyer : mes élèves et ma hiérarchie. 

Les seuls qui m'aient montré leur reconnaissance, pas dans le sens de "gratitude", mais dans le sens "prise de conscience d'une valeur professionnelle" sont des collègues, des adultes. Notre assistant américain, qui m'a écrit une petite lettre d'au revoir, qui m'a quasiment fait pleurer d'émotion. Une collègue qui semble toujours trouver que je suis super forte en péda, alors qu'elle même est d'une énergie étonnante et stimulante dans notre équipe. Une ancienne élève, aujourd'hui prof (depuis au moins 15 ans), venue faire passer les TPE dans mon lycée, et chez qui je sens toujours l'admiration que je voyais dans ses yeux en 84 quand elle avait 13 ans et mois 26. 

Conclusion, je me sens vieille. Je n'arrive plus à "faire passer" l'émotion chez les jeunes. 

Je ne suis sûrement pas la seule. Enseigner à des ados est quelque chose qui nécessite un punch que je n'ai plus. Mon seuil de tolérance envers eux s'est réduit peu à peu, mon ouverture d'esprit sans doute aussi. Ils ne sont  pas les seuls à blâmer.

Mais pour les 6 ans qui me restent à faire (si Valls ne nous concocte pas une nouvelle réforme vicieuse), je ne me vois pas m'épuiser à changer de boulot. Il n'y a aucune ouverture possible dans l'educnat, Je vais donc essayer de résister aux baisses de moral. 

Ce matin, le soleil, ma nouvelle coupe de cheveux, une bonne nuit de sommeil, m'ont redonné la pêche. Ce soir je vais écouter un choeur dans un des hauts-lieux historique de Maville et m'en réjouis, et demain matin je crapahuterai sur 7 kilomètres dans la nature. Tout cela est revivifiant. Mon boulot, pas vraiment.

Christopher MorleyExtrait de Where the blue begins 

 

mardi, 07 mai 2013

Il vaut mieux ne pas faire le voyage que s'arrêter en chemin. *

Bon, soyons clairs, je suis rentrée dimanche à 13 h 40 et le dernier parent (ils ont tous été prévenus de l'heure d'arrivée par une chaine téléphonique) est arrivé à 14 h 15. Le temps qu'on se dise au revoir entre collègues et de rentrer à la maison, ça m'a bien niqué le dimanche après-midi, déjà fort entamé par le reformatage d'un document audio que je devais trouver pour une étudiante qui repassait son épreuve orale, car elle avait été absente la première fois. Contrairement à la mère qui est venue chercher son fils avec 35 minutes de retard, l'étudiante m'a dit merci.

Le séjour s'est passé correctement si l'on considère que l'on a ramené tout le monde en bon état et en temps voulu. Les visites étaient intéressantes dans l'ensemble : Jedburgh, sur la route d'Edinburgh, DSC03646.JPGil y a en bas du château une marchande de sandwiches adorable,

 

 

 

 la maison de Walter Scott, DSC03661.JPGl'auteur d'Ivanohé et de Quentin Durward dont les yeux m'ont fait fantasmer quand j'étais bien jeune dans la série télé du même nom, le Château de Glamis, reflet des richesses de la famille royale, et c'est tellement beau qu'on en oublierait qu'on est républicainDSC03685.JPG, Saint Andrews, son château et sa cathédrale en ruines au bord de la mer, son golf, et sa ville qui a l'air si agréable, Edinburgh, à ne pas manquer même par jour de forte pluie : le château, le parlement et le Scotland Museum,DSC03787.JPG

 

 

 

 

 

 et pour finir au retour, le mur d'Hadrien, son paysage environnant, ses moutons, lieu idéal pour un pique-nique.DSC03838.JPG

 

J'ai moins aimé New Lanarck, un village coopérative dont l'esprit rappelle le Familistère de Guise, mais dont la visite est du niveau Disneylandien, dommage et le Château de Stirling où la visite est totalement mal fléchée, ce qui n'est pas idéal quand on y traîne des lycéens.

Je vous mets en garde justement contre la compagnie de trop d'ados de 16 ans qui ont trop tendance à prendre les adultes pour, au mieux pour des employés d'agence touristique, au pire pour des domestiques, qui ne comprennent pas l'humour équin, et qui confondent filet derrière le fauteuil de devant avec une poubelle que les susdits domestiques videront bien, et sans râler s'il vous plait !

Les 30 ados auront compris j'espère qu'à jouer au plus con avec moi, eh bien on perd. Et après avoir donné deux "gages" plutôt que des punitions pour salissure abusive du car et retard par négligence à un point de rendez-vous, j'ai finalement puni tout le groupe pour provocation collective, d'une rédaction de 4 pages en anglais dont ils se souviendront.

Côté bouffe, au restau c'était bien, dans ma famille, ça l'était moins. Pourtant avec ma collègue on était chez la mère de Julien Doré, enfin, un genre de, qui a participé et gagné à un télécrochet de la Bibissi et a du coup chanté dans des comédies musicales. Ca doit pas payer encore fort, ou bien il ne donne pas d'argent à sa mère du tout, car la maison et la cuisine n'étaient pas au top. Et le froid dans les chambres et la salle de bain dépassaient les limites dites "bonnes pour la santé".

Ce que je vous recommande, c'est le ferry entre Zeebrugge et Hull, et surtout son restaurant, un vrai bonheur pour le repas du soir et le petit-déjeuner. Une merveille !

La cantine hier et aujourd'hui aura été un choc.

* Michel Polac

samedi, 07 juillet 2012

Les films sont plus harmonieux que la vie. Il n’y a pas d’embouteillage dans les films, il n’y a pas de temps mort. *

C'est les vacances. Vous le savez tous maintenant, ou bien vous êtes des extra-terrestres, car tous les media de ce pays, et même de la planète, nous gavent avec cette nouvelle, vraiment extraordinaire à laquelle on ne s'attendait pas.

On nous fait également prendre conscience de notre chance de partir si on part, car de plus en plus de français ne partent plus, ou moins. C'est vrai que si on n'a pas une vieille tantine à Palavas-les-Flots, il nous reste la belle-soeur (avec un peu de chance, postière !) à Villers-Cotterêt ou à Hagondange.

Mais les media veulent aussi consoler et même compenser la frustration de ceux qui ne partent pas. Hier, sur BFMTV ils avaient dépensé des sous pour envoyer pendant toute la journée une "reporter" qui faisait des kilomètres sur l'autoroute (celle du sud je suppose) et interviewait les gens au péage, qui vous racontaient les bouchons comme si vous y étiez. Alors, de quoi ils se plaignent les pauvres, puisqu'on leur faisait vivre la galère qu'ils ne peuvent pas s'offrir cette année "en temps réel" !

Personnellement je suis chanceuse, puisque je pars demain, dans le sens inverse des bouchons (je serai du côté gauche de la photo) ! Je me dirigerai vers l'Angleterre où je vais suivre un stage didactique et linguistique, payé par l'educnat (sauf le trajet aller/retour). Je vais revenir avec un statut de "superteacher", bien mérité cette fois, et le bon côté est que pour une fois vous savez où passent vos impôts !

Comme je suis prof dans un "éco-lycée", je co-voiture, pour qu'il y ait moins de CO2 dans votre atmosphère. Je vous tiendrai au courant j'espère assez régulièrement de mes activités, rencontres, découvertes, etc.

*François Truffaut

 

samedi, 24 mars 2012

People who claim they don't let little things bother them have never slept in a room with a single mosquito *

Je suis dans la salle multimedia depuis dix minutes environ. J'ai appuyé sur le bouton "on" de l'ordi central et tous les postes s'allument les uns après les autres. Le premier de mes étudiants entre. Je le vois grimacer. Puis tous les autres. Ils se bouchent les oreilles. Je commence à me demander s'ils se moquent de moi, me préparent une blague, je ne remarque en effet rien du tout d'anormal (à part eux) dans la salle. Ce n'est pas le moment de déconner pourtant, ça va être l'heure de la minute de silence. Une étudiante débranche son casque. Tous les visages retrouvent leur sérénité d'un seul coup et j'entends des "oufs". Ils entendaient tous un sifflement, que mon âge m'empêche apparemment totalement d'entendre. J'avais lu un article là-dessus, mais ne l'avais pas vécu.

Je vous assure, le coup de vieux que vous prenez à ce moment-là est radical. Quelques minutes plus tard, vous vous dites qu'il faut retenir le n° de l'ordi pour rebrancher le casque un jour où une classe est un peu trop pénible.

*ThinkExist.com

dimanche, 18 mars 2012

"pour la République, pour la civilisation, je veux reconstruire l’école dans les cinq ans qui viennent"*

Semaine de reprise, sans surprise, sans véritable crise, mais de grosses valises...

Sous les yeux !

Et du coup, mon blog est resté muet. Envie de vous parler de ma journée d'hier, car c'était la journée "Portes Ouvertes" au lycée, comme dans beaucoup de lycées polyvalents de mon académie. Malgré tout ce que le gouvernement a fait contre l'éducation nationale, et particulièrement contre les sections technologiques, cette journée a encore lieu et permet aux élèves qui ont choisi l'option "Kültürdisaïllegn" [Arzaplikés si vous préférez] de présenter des merveilles. Un peu moins que les autres années, car les heures de cours ont fondu, pourtant il n'y a pas tant de soleil que ça par chez moi parait-il, mais toujours d'une grande qualité car les enseignants ont envers et contre tout garder leur passion et leur envie de développer compétences et envies chez les ados. Pour les futurs élèves qui montrent un peu de curiosité concernant leur prochain lycée, les différents pôles avaient des stands pour présenter les spécificités, les locaux: en sciences, lettres, langues vivantes, sciences économiques et sociales. La section théâtre présentait trois scènes jouées par chaque niveau de classe, un jazz band composé d'élèves et de profs intervenait aussi en intermède. Par ailleurs le CDI, la salle multi-media et le gymnase étaient ouverts, avec des adultes pour répondre aux questions. Ca et là on pouvait acheter des crêpes, des gâteaux africains, des bijoux, des cartes postales, tout cela fait "maison" et pour soit aider des associations internes au lycée, mais ouvertes sur le monde, soit pour aider au financement de voyages qui, pour nos étudiants qui ont de plus en plus de problèmes d'argent, deviennent difficiles d'accès. A la fin de cette journée, le lycée offrait des boissons fraîches lors d'un moment de retrouvailles avec les anciens élèves. J'ai bavardé non-stop pendant une heure trente avec des élèves qui sont passés dans ma classe, une année au moins, réussissant plus ou moins en anglais à l'époque, mais ayant aujourd'hui tant de choses à nous dire, nous les profs, sur leur vie, leurs études, leurs rêves, leurs difficultés, leurs succès...

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Je me suis demandé pourquoi les journalistes, les politiques, les blablateux des blogs, les gens que je connais et qui parfois pensent avoir tout compris de l'éducation nationale, ne parlaient jamais de ce genre de journée qui fait pourtant aussi partie de notre quotidien. Parmi ces profs qui sont arrivés à ce résultat, il y en a qui ont été malades, en stage, en grève, qui refusent de rentrer leurs notes et leur cahier de textes sur le net par opposition au flicage, qui font plus de 26 h de présence au lycée, sans passer par la case "banque" et toucher 500 euros, qui vont voter Hollande... ou pas. Ils n'ont donc pas encore réussi à tuer l'éducation nationale complètement. Mais ça vient. Une collègue, qui, plus persévérante que moi continuait d'organiser des voyages parce que, quand même, pour les élèves, etc., m'a annoncé hier que ce serait sans doute le dernier ! Une collègue est au bord de la dépression et la hiérarchie s'en moque. Un collègue entre dans la salle des profs. Il me semble le connaitre, ah oui, il a déjà fait un remplacement il y a trois ans. Là, il remplace partiellement un collègue. Ca fait déjà 6 ans qu'il fait ça. Au pied levé, efficace, mais un peu moins souriant aujourd'hui. Combien de temps tiendra-t-il encore avant de jeter l'éponge?

Moment de détente en soirée : DVD de Lucky Luke avec Jean Dujardin, Alexandra Lamy, Michael Youn, Daniel Prévost, Jean-François Balmer. Beau casting pour un samedi soir.

* Le comique qui vient donc de ne rien foutre pendant 5 ans, ou bien pire, aime détruire son château de cartes pour les réempiler n'importe comment et remettre un grand coup de pied méprisant dedans aussitôt.

mardi, 21 février 2012

Le football américain, c'est comme la guerre nucléaire, il n'y a pas de vainqueur, il n'y a que des survivants.*

Demain je suis en stage toute la journée dans un musée. Chouette ! J'aime ces journées où on me fait voir des choses qui n'ont rien à voir avec mon boulot, où l'on me demande de réfléchir autrement, avec des profs d'autres matières. Le hic, c'est que c'est à deux heures de route de chez moi et donc de la grande ville. J'espère que je ne m'endormirai pas en chemin, car ma tête et mes bronches maintenant ne me laissent pas beaucoup de repos. J'espère aussi que cela ne me rendra pas trop sensible aux radiations, car je ne serai pas loin d'une centrale nucléaire, et l'educnat ne fournit pas de pastilles d'iode avec l'ordre de mission...

En fait, je suis sûre que je ne m'endormirai pas, puisque j'écouterai dans ma voiture le dernier disque de Francesca Solleville, reçu hier ! J'ai participé à la souscription qui a permis la réalisation de cette oeuvre, et j'en suis très fière. 

Jeudi, au programme, en plus de quelques cours, j'ai des copies à finir de corriger pour pouvoir remplir le logiciel des bulletins dans les temps, mais c'est toujours mieux que les conseils de classe comme hier et ce soir. (J'en ai encore 4 à la rentrée, quelle joie !) Et vendredi, toute une journée d'oraux de bac blanc et de surveillance. C'est pas que je veux vous emmerder avec tout ça, mais y'a une de mes lectrices qui se demande ce que j'ai tant à faire que je ne publie pas de notes plus souvent.

Allez, vendredi soir je serai en vacances, et ma tête plus légère saura de nouveau vous concocter quelques blagues, jeux ou autres news surprenantes.

*Frank Guilford

vendredi, 18 novembre 2011

La société est bien foutue. Ils mettent des uniformes aux connards pour qu'on puisse les reconnaître.*

Y'a encore un réac de l'U Aime Pet, qui nous a sorti une idée nouvelle qu'on l'entend tous les ans depuis 28 ans que je bosse : Et si pour régler tous les problèmes de l'educnat, on imposait l'uniforme !

Un de mes jeunes collègues qui a vécu ses premières années Outre-Manche n'était pas "si contre que ça". Pourtant il était d'accord qu'un uniforme, son plus gros défaut, c'est que ça coûte cher. Tous les anglais vous le diront. Donc celui du petit pauvre se repassera de frère à frère ou à cousin et sera bien plus usé que celui du riche. Et y'en aura pas en solde chez kiabi.

Pour ma part je trouve surtout aberrant d'aller chercher à copier des modèles chez les voisins européens, en essayant de les plaquer chez nous, sans que rien dans notre culture ne nous y prépare. Ils le font déjà avec la pédagogie, et ça ne marche pas.

Si on "réintroduisait" quelque chose, ce serait la blouse. Ca, ça a déjà existé à l'école publique. Mais pas l'uniforme. Et puis c'est pas cher, c'est moche à souhait quand même, ça plairait bien aux fachos aussi, pour pas un rond.

Ma blouse d'école préférée, elle était à petits carreaux rouge et blanc. Un pur bonheur. En 1973 quand je suis entrée en seconde il y avait encore un lycée qui imposait blouse bleue une semaine, beige l'autre ! Ca n'empêchait pas mes copines de la rouler dans le cartable, leur blouse, pour sécher les cours.

Ils n'ont vraiment pas mieux à faire tous ces cons de droite que de vider le cerveau de leurs électeurs à coups de propositions usées qui sentent la naphtaline ?

Preuve que ce n'est pas une première, cette note est parue en janvier 2009!

Et, je ne suis pas la seule à penser comme moi !!!!

http://www.rue89.com/2011/11/17/luniforme-sen-fout-quelle...

*Albert Dupontel, dans Bernie.

samedi, 03 septembre 2011

La soirée n'est jamais plus belle pour moi que quand je suis content de ma matinée.*

Info importante : Note qui ne doit pas être lue par Virgibri ou tout TZR ou prof titulaire sur poste désespérément fixe bossant dans un lycée ou collège de zone sensible. L'évocation de tant de bonheur pourrait être fatale.

Ca y est, c'est fait, je suis prérentrée. Je suis partie sur mon vélo tout neuf à 8 heures et quart, et suis arrivée à 8 h 30, très en avance, puisque la plénière ne commençait qu'à 9 h 15, mais cela me donnait le temps de me rafraîchir avant que les premiers collègues n'arrivent et que la valse des bises ne commence. A vrai dire, je n'étais même pas la première. Ensuite nous avons essayé de suivre les discours des huiles, mais d'où nous étions, en hauteur dans l'amphi, nous avions l'impression de regarder un film en coréen sans sous-titres. J'espère que cette première partie n'a pas abordé de points importants. A 11 h nous avons eu le café prévu à 10 h 30, avec des mini-croissants et des mini-pains au chocolat, et surtout, nous avons enfin eu nos Emplois du Temps ! Un grand moment tous les ans. Cette année je suis carrément contente. J'ai des classes plutôt cools côté boulot, et j'ai un emploi du temps de vieille cycliste. Je m'explique : je travaille tous les jours sauf le samedi entre trois et 5 heures au maximum. Donc, je ne devrais pas être épuisée à la fin de mes journées, et comme je commence souvent à 9 ou 10 heures, je vais pouvoir aller au lycée en vélo. La deuxième partie de la matinée nous a fourni des renseignements plus utiles et plus audibles surtout. Je m'étais préparée à partir en guerre contre l'utilisation obligatoire du cahier de textes numérique, et puis on nous a miraculeusement dit qu' "on ne pouvait pas nous obliger comme ça, de but en blanc, à l'utiliser !" Que du bonheur ! A midi, nous avons eu droit à un apéro fort sympathique, puis pour le prix d'un ticket de cantine à un buffet très copieux et pas mauvais, vraiment. Ensuite, il y eut la réunion des profs principaux où j'ai principalement digéré et dormi, vu que j'entends les mêmes consignes depuis 12 ans, le conseil d'enseignement où l'on fait le bilan des problèmes à poser pour l'anglais, et enfin une réunion pour l'intégration d'un élève handicapé. Je suis ensuite passée voir si les deux collègues qui s'occupaient de photocopier les évaluations pour les groupes de compétences avaient besoin d'aide, et comme elles s'en sortaient fort bien toutes seules, je suis revenue, à 18 h 15 chez moi. Un peu fatiguée de pas grand-chose, mais longtemps, et impatiente de voir rentrer ADMV. Peu habitée par le désir de cuisiner (j'ai fait très fort récemment je vous le rappelle), j'ai commandé un petit repas chez Chouchichope, en choisissant nos préférés. Il fait beau, c'est vraiment une bonne prérentrée.

Alors que pour d'autres, c'est ça :

* Denis Diderot

mercredi, 10 août 2011

J'ouvrirai une école de vie intérieure, et j'écrirai sur la porte : école d'art.*

De retour pour trois jours avant de repartir, je lis un peu les infos. Et puis évidemment, je m'intéresse à ce qui touche à l'éducation nationale. Depuis 2008, dans la circulaire de rentrée ministérielle, l'accent est mis sur la lutte contre l'homophobie. En toute logique, les programmes évoluent. L'homosexualité n'est plus un tabou. Mais les réactions montrent que la partie n'est pas gagnée. Ce ne sont j'espère que les derniers soubresauts de convictions arriérées. L'ignorance en est la cause, espérons-le. Et si l'école persévère dans son rôle d'informatrice, les générations à venir seront peut-être moins homophobes.

http://www.liberation.fr/societe/01012353222-l-homosexual...

*Max Jacob

samedi, 12 mars 2011

Très vite, un professeur devient un vieux professeur.*

Aujourd'hui, comme dans beaucoup de lycées de France, c'était la Journée Portes Ouvertes. Pour moi qui me suis amusée à aller photographier ma salle de classe pour vous, c'était plutôt "Entre les Murs"...

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Je vous fais cadeau des deux plus beaux panneaux confectionnés par des élèves sur l'histoire de l'Angleterre, pour accompagner des exposés. Chacun dans leur style, ils avaient été faits avec amour, et ça se sentait.

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Après les expositions, j'ai rencontré pas mal d'anciens élèves. J'ai revécu comme chaque année le traumatisme de ne pas me rappeler de plus de 10 % des noms, et c'est extrêment gênant, même si je fais tout pour que ça ne se voit pas, alors qu'eux semblent super contents de me revoir. Moi aussi, je me rappelle d'un sourire, d'un visage, mais je ne peux plus dire qui c'est, ni quelle année c'était. Le dernier, K, que j'avais... l'an dernier. Là, c'était le summum de la honte. Mais bon, aussi, il a retiré sa casquette de titi parisien, qu'il traînait partout, et il s'habille comme un vrai étudiant adulte. En plus, il ne prononce plus 150 mots à la minute. Il y a de quoi se tromper !

Au détour d'un couloir, une autre rencontre surprise :

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La réponse, enfin !

*Daniel Pennac

dimanche, 29 août 2010

ON POURRAIT CROIRE QUE C'EST UNE BLAGUE QUI CIRCULE SUR LE NET

Dans mon académie on a proposé à un stagiaire de l’an dernier, qui n’a donc jusqu’ici enseigné que 6 heures par semaine et pendant seulement un an, d’être le tuteur d’un stagiaire de cette année qui lui va enseigner 18 heures !  

Elle est pas belle la vie ? 

Heureusement ce stagiaire est plus raisonnable qu’un recteur ou un ministre, et il a refusé.

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 A part ça, le 6 y'a une grève prévue pour essayer d'arrêter le massacre de l'éducation nationale. Et le 7 une autre, concernant tout le monde celle-ci, sur la retraite.

 Les deux sujets me touchant de près, je me tâte. N'en faire qu'une ? Mais laquelle ?

Les deux, finalement, et on ira faire nos courses chez Lidl pendant quelques temps...

 

jeudi, 11 mars 2010

CHATEL A TROP LU TCHOUANG-TSEU

 

 

"Ce sont les professeurs qui ont mis le désordre dans le monde." Tchouang-Tseu.
 

Demain on remarche dans la rue. En principe on termine par un pique-nique, à moins qu'il ne neige ou qu'une tempête ne se déchaîne. Le lycée de l'an prochain me plait moyen : Moins de profs pour mieux les suivre. Ca me rappelle quand la municipalité m'a annoncé que "pour améliorer le service de ramassage des ordures, les éboueurs allaient passer deux fois par semaine au lieu de trois." Là, on supprime des heures de cours dans toutes les matières, et on augmente les effectifs dans les classes, mais c'est pour que les élèves travaillent mieux ! Et y'en a pour les croire.

Pour être sûr que tout se passe bien dans ces conditions, les profs seront moins bien formés, on va supprimer plein de postes, et quand les survivants seront absents, ils seront remplacés par des retraités (si y'en a un qui se pointe dans mon bahut, je lui pique son déambulateur et son dentier!) ou des étudiants (qui ne risquent pas d'obtenir le CAPES, puisque le nombre de postes au concours diminue dangereusement, mais -oh! comme c'est bizarre...- pas le nombre de postes au concours externe de recrutement des profs du privé) ! Et quand ils seront absents, ils seront remplacés par des TZR (titulaires sur zone de remplacement, certifiés, mais exploités) qui devront maintenant aller remplacer dans les académies limitrophes ! Aucune compensation financière, aucune considération de la hiérarchie. Et en plus un camping-car à acheter maintenant !

Mais y'aura bientôt plus personne pour faire grève et refuser une réforme destructrice, puisqu'on supprime les programmes et les matières qui font réfléchir et donnent un sens critique.

Mince, votre enfant passe en seconde en septembre, et je vous ai plombé le moral. Venez avec nous manifester demain ; c'est vivifiant et qui sait... L'an dernier on avait fait reculer Dark Vados !

jeudi, 21 janvier 2010

REFLEXIONS SUR LE TRAVAIL UN JOUR DE GREVE

"Les députés français ont adopté une proposition de loi du parti majoritaire UMP qui contraint à terme les grandes entreprises à un quota de 40% de femmes dans leur conseil d'administration."

Le "à terme" dit tout. C'est pas pour tout de suite, c'est pour dans six ans. Largement le temps d'enterrer cette loi et d'en voter d'autres contradictoires. Et puis, il ne faudrait pas traumatiser ces mâles dirigeants. Encore faudrait-il de surcroît que les femmes acceptent de prendre ces responsabilités, tout en acceptant d'être payées 20% de moins que leurs homologues masculins, puisque la loi ne dit rien de la féminisation des hauts salaires.

C'est bizarre, dans l'éducation nationale on ne semble pas manquer de femmes dirigeantes. Du moins dans les établissements scolaires, là où la tâche est rude, où le temps est dévoré, où le salaire n'est pas si élevé où la notion de prestige a disparu depuis longtemps. (Quand je vois comment les gens s'adressent à ma proviseure - élèves, parents, autres...- je me dis qu'il n'y a plus qu'elle pour croire que son statut implique respect et admiration.) Dans les autres instances, plus cool à mon avis, même si les heures travaillées sont importantes aussi, les hommes restent aux commandes : CRDP, Rectorats, Inspections Académiques.

La semaine dernière, j'ai eu la bizarre sensation de participer à un stage sous la direction d'un mec, gentil par ailleurs, et sûrement sérieux, mais qui nous expliquait comment c'était simple d'inclure dans nos cours, pas une fois de temps en temps mais au quotidien, des technologies modernes hyper sophistiquées, alors que lui ne serait même pas capable d'assurer un cours classique avec comme seul objectif d'animer et maîtriser les débordements d'un groupe d'élèves dans des activités traditionnelles. Bien élevés les 15 profs du groupe n'ont pas bavardé, ne se sont pas moqués de lui, ont obéi, et sont repartis chez eux avec leurs réticences non exprimées. Tout ce qui arrive dans nos classes évidemment (exclamation d'ironie) ! Ce type, dans sa famille, son entourage, il a sûrement l'appellation "prof", alors que son boulot n'a rien à voir avec le nôtre, côté fatigue surtout.

Bon, je vous laisse, faut que j'aille "cirer mes baskets".

mardi, 30 juin 2009

REFLEXIONS DIVERSES SUR L'ACTU DE L'EDUCNAT

Après avoir fait croire que l'intégration des élèves handicapés dans l'enseignement public était une priorité, le gouvernement supprime de nombreux postes d'AVS. http://fr.news.yahoo.com/64/20090630/twl-les-30-000-emplo...

Ce même gouvernement attend les vacances pour prendre des sanctions contre les professeurs et directeurs d'écoles qui ont revendiqué leur "désobéissance civile", ce qui d'après rue89 avait pourtant été fait dans le respect des textes reconnaissant la "liberté pédagogique". http://www.rue89.com/2009/06/29/apres-la-pression-la-sanc...

 

mercredi, 10 juin 2009

LUTTER CONTRE LA SURPOPULATION

Un nombre important de décès est programmé par notre ministère. En effet. Les vacances pour les enseignants de lycée, et accessoirement pour les parents des élèves qui attendront leurs résultats d’oraux de rattrapage, les vacances disais-je débuteront le vendredi 10 juillet au soir. Ce même vendredi 10 juillet sera le départ du pont du 14 juillet ! Youpi ! Plus on est de fous, plus on meurt sur la route. En plus ça va libérer des postes pour les jeunes collègues qui auront eu la chance de pas être de bac cette année.

 

Oyez, personnels de direction ! Dans mon académie, la commission de réaffectation des recalés au bac aura lieu le 13 juillet. Vous au moins qui serez à la foire d’empoigne pour recaser les malchanceux, vous ne vous tuerez pas sur la route. Ce pont, vous ne l’emprunterez pas, pas plus que ceux de mai et juin, la plupart agrémentés le jour de la reprise d’épreuves d’examens qui nécessitent un peu d’organisation préalable.

 

Je ne sais pas combien gagne un chef d’établissement, mais à raison d’un mois de vacances l’été tout juste, en plein dans la période la plus rouge côté tarifs, j’espère qu’ils ont de quoi se payer un séjour hyper-reposant-revitalisant, pour reprendre en août et survivre jusqu’au prochain bac !

 

Cela vous étonne, vous, qu’on manque de candidats pour ces postes de direction?

lundi, 01 juin 2009

LIAR LIAR !

Dark Vados a annoncé partout et toute l’année scolaire que grâce à lui cette année le troisième trimestre serait « reconquis », car le bac était repoussé d’une semaine ! Foutaises !

 

Une année ordinaire, le bac écrit aurait commencé le 15 juin, avec arrêt de toutes les classes le 12 juin, conseils de classes vers le 5, voire jusqu’au 10 juin. Les oraux obligatoires auraient eu lieu après l’écrit.

 

Cette année, les oraux obligatoires commencent le 2 juin, se déroulent jusqu’au 5 juin inclus, voire le 9 ! Pendant ce temps mes classes n’ont pas cours. Et je les reverrai le 8 jour où les conseils de classes de terminales commencent. Donc les cours pour ceux-là se sont arrêtés le 29 mai (Une semaine plus tôt que l’an dernier !) puisque leurs profs sont absents pour les examens.

 

Les conseils de classes de secondes auront lieu comme l’a exigé Dark Vados les 15 et 16 juin, alors que le bac commence le 18, que les commissions d’affectation en bac pro et bac techno précèdent ces dates… et que la commission d’appel n’a lieu que le 24 juin !

 

Le plus chic-choc, c’est la commission de réaffectation des redoublants en terminale qui aura lieu… avant les résultats du bac !!!

 

La force du mal est vraiment rue de Grenelle.

 

Hier je me suis entendue dire à mon médecin « Je ne supporte plus mon boulot ».

Et pourtant j’aime mon métier.

 

Avec tous mes remerciements à Martin Vidberg, et longue vie à son blog.

vidberg.blog.lemonde.fr

samedi, 11 octobre 2008

Une journée comme les autres racontée par moi et les autres

Je participe aujourd’hui à un défi de bloggers lancé sur un site que je fréquente assidûment, mais que vous ne devez pas connaître, car il y a un code pour entrer. C’est le site du CPE. C’est marrant, j’ai déjà remarqué que les CPE n’aimaient pas être dérangés, et lui non plus.

(C'est une blague ! j'en ai eu plusieurs comme ça, c'est tout !)

 

Le truc c’est que 14 bloggers je crois, se sont donnés pour mission de raconter leur journée du 10 octobre et de publier leur note avant samedi 12 h.

Bbk-mel http://bbkmel.over-blog.com/
Mebahel http://www.hesed.info/
Cpechou http://cpechou.blogspot.com/
Acharat http://unpripaptitiendeleducnat.blogspot.com/
Ed http://whatamistilldoinghere.hautetfort.com/
Axel http://axelgaetan.blogspot.com/
Garfield : http://www.nissac.blogspot.com/
Hergeloffeni http://hergeloffeni.blogspot.com/
Stéphanie F. http://alecoledelimaginaire.blogspot.com/
Crybabycry http://www.nissac.blogspot.com/
Doc-Doc : http://doc-docentrez.hautetfort.com/
Pascale : http://www.mammouthland.net/
Ange-étrange : http://ange-etrange.over-blog.com/
Tiphaine : http://www.journaldezep.canalblog.com/
Caro : http://croisez-les-fils.over-blog.com/
Le CPE : http://www.nissac.blogspot.com/

Finalement, y'en a 16,  mais z'êtes pas obligés de tous les lire aujourd'hui !
Journée retenue : vendredi 10 octobre

Modalité : description de la journée avec des étapes communes à 10h00/13h00/17h00/20h00.
L'article doit être publié le samedi à 12h00 au plus tard en se linkant les uns les autres.

 

J’ai pas tout compris aux consignes, car les amis du CPE et le CPE lui-même sont des djeuns qui utilisent beaucoup de jargon franglais que j’ai du mal à comprendre. Cherchez l’erreur ! Je crois néanmoins que je dois publier les liens vers les autres participants. En fait c’est ce qui va être le plus dur, car je ne vais jamais chez eux, ou presque. (à part Mébahel, parfois, mais ses notes sont vachement longues, et j’ai pas toujours le temps.)

 

Donc vendredi 6 h 15 : mon radio-réveil se met en marche sur un CD choisi la veille. En ce moment, c’est facile, c’est toujours le même. Un truc qu’ADMV m’a gravé : toutes mes chansons préférées de Gilbert Laffaille. C’était dur comme choix, je les aime toutes. 6h 28 : je me lève sur « Tout m’étonne ». Ca m’étonne même d’arriver à me lever vu comme je suis crevée en ce moment. En plus, j’ai mal à la tête. Jus de pamplemousse, fromage, pain, Advil 400. Trop la flemme de faire le café, j’en boirai un au lycée. Choix des fringues. C’est un peu monotone ces-temps-ci côté zabits, car je n’ai pas encore redescendu les trucs d’hiver, et dois me contenter des trucs « demi-saison » qui sont de sortie. Bref ce matin un beau t-shirt rose tyrien sous le gilet bleu à côtes fera l’affaire. Allumage de l’ordi pour lire mes mails. Essai du téléphone, ça marche toujours pas. Un câlin au chat. Douche. Préparation du cartable. Avec l’emploi du temps sous les yeux, car j’ai des défaillances de ce côté-là ces temps-ci. Si jamais ils font comme ils le menacent, j’aurai à changer d’emploi du temps et d’élèves au milieu de l’année l’an prochain, et là, je ne réponds plus de rien ! En ce moment, je n’arrive pas à me préparer à vitesse normale. Et là, again, après avoir filé à bouffer au chat, je n’ai réussi à décoller qu’à 7h35 ! Ensuite, affronter les embouteillages. Les BMW sans clignotants, les lycéens qui ne savent pas marcher et que leur parents doivent absolument déposer DEVANT le bahut, le camion qui soulève la benne à verres en bouchant le carrefour, et j’en passe. Je suis zen et habile au volant heureusement. Arrivée en salle des profs : 7h47. Direction la photocopieuse. Photocopier en noir et blanc les superbes photos en couleurs imprimées chez moi, avec mon encre à moi, mais que comme c’est cher, il n’y en aura qu’une par groupe. 7h54 : je trouve un fauteuil libre. Discussion du jour, la réforme, le film que l’on ne pourra pas aller voir, tant pis, interruption pour serrer la main de la proviseure. Je n’entends pas la première sonnerie, mais la deuxième voyant se lever tout le monde d’un coup, je sais que c’est la deuxième. 8h02, je me trouve devant mes élèves. Mais entre temps j’ai trouvé un mot du prof de maths, qui ne doit pas savoir lire, et qui me dit que mon message à une élève de sa classe, c’est pas possible, je dois m’être trompée. Mais non, il a rien compris, c’est tout. Heureusement une assistante d’éducation arrive pour prendre les noms des absents et veut bien me rendre service en prévenant elle-même (elle a compris, elle.) l’élève. Commencent alors deux heures super actives et sympas avec ces grands étudiants de BTS qu’on a, et que je ne sais pas pourquoi, personne d’autre que moi ne veut avoir ! 10h00 : Récréation : enfin, 10 mn de pause, que j’ai du mal à appeler récré ! Puis, trou. Le trou pour le prof, c’est la bouche hors de l’eau pour le nageur, l’arrêt pipi pour le vendeur de journaux, surtout les longues journées. Photocopier le document inconnu pour mes langues de complément. D’abord réparer la photocopieuse. Quelqu’un a mis du A3. Pourtant on sait bien que dans celle-là, on met pas de A3. Boire un café. Raconter aux collègues grévistes de mardi qu’on a été marqués « absents » au tableau. Ce sont les nouvelles méthodes. Ecouter la prof de maths se plaindre des secondes. Elle leur a encore mis un devoir pour les punir. J’ai l’air fin, moi, quand je leur parle d’évaluation, et que j’essaie de « banaliser » le devoir, de leur faire presque aimer ça ! J’ai encore mal à la tête, je reprends un Advil. 11h00 : devoir surveillé pour mes terminales. Ca a l’air de les inspirer. Faut dire que le document est assez parlant. Superman en SDF, sauvé par l’Armée du Salut ! Au bout d’une demi-heure, le mal de tête persistant, je prends un zomig. 12 h 00 : comme pour les petits, meilleur moment de la journée, la cantine. Bon, là, faut avouer que les pâtes auraient pas été primées par le Gault et Millau, mais d’habitude, c’est meilleur que ça. Je mange à côté de mes collègues d’Eco. Je les aime bien, la conversation est toujours intéressante, et c’est une race en voie de disparition. 12h30 : je remonte en salle des profs. Je jette un coup d’œil à mes mails, et retourne vers les fauteuils où la conversation porte de nouveau sur la réforme. Il faut dire qu’on en parle peu, mais que si vous avez des enfants pas encore en seconde, vous feriez bien de vous pencher dessus ! On se rappelle de nos bacs à l’ancienne, pas terribles non plus : pas d’HG au premier groupe d’épreuves en C, anglais et HG à l’oral en A ! Le bac avait été amélioré en 1995, revalorisant vraiment toutes les filières, et c’est pour ça que je n’ai pas que du mépris pour Bayrou, mais ensuite Allègre avait commencé à bien pénaliser les littéraires : pas de lv3 en 1ère si on ne l’a pas commencée en seconde, deux heures de langues par semaine ! Son clône Dark Vados va plus loin, plus fort, pour nous montrer qu’Allègre, c’était de la gnognotte. Je sens enfin que mon mal de tête est parti. 13h00 : SONNERIE ! Ca interrompt tous nos échanges et on repart. Une heure en groupe en 1ère. Ca se passe bien. Ils font preuve de bonne volonté, c’est dans l’autre groupe, par hasard, que sont ceux qui font de l’obstruction systématique. Donc j’aime mieux le groupe du vendredi. 14h00 : Secondes. Ramasser les chartes informatiques, vérifier les signatures de l’info pour la réunion de parents, et enfin mon cours peut commencer. Au rendez-vous 33 élèves bavards, et mon stagiaire. Le cours se passe plutôt bien, malgré le bruit que j’arrête systématiquement. Donc, ça hache un peu les choses. Je prends ma décision, puisqu’ils ne veulent pas grandir, je vais imposer un plan de classe, et vais peut-être en séparer qui ne sont pas chiants. Tant pis, ce sont les dégâts collatéraux inévitables… Mon stagiaire ne me dit pas ce qu'il a pensé du cours. Pas le temps, de toutes façons. 15h00 : récréation, 10 mn. Un café et un pipi ! Waouh ! je suis championne ! En retard de deux minutes pour la reprise, tant pis. Une heure de module. Normalement je devais faire le même exercice qu’hier, mais je me suis aperçue 7 minutes avant que j’avais oublié mes images… J’improvise vite fait dans ma tête une activité à laquelle j’avais pensé précédemment, puis renoncé ; ils ont le doc, donc pas de problème. Et croyez-le si vous voulez, mais ça a super bien marché !!! Ils ont été hyper productifs, mon idée n’était pas mauvaise finalement, et on fera le truc sur les photos la prochaine fois. 16h00 : Fin de la semaine ! Bonheur entaché de fatigue. Je prends ma voiture et passe faire des courses. ADMV ne rentre pas ce soir, mais ça ne m’empêche pas de manger. 17h00 : je sors du supermarché et me sens vraiment en weekend ! J’écoute un peu Ruquier à la radio. Mais ils ne sont pas très drôles. Arrivée chez moi, je branche l’ordi, et je me dis : Merde, mais c’était aujourd’hui la journée à raconter !!! J’avais complètement oublié, j’vous jure. Alors je me mets sur Word, et je tape le début. ADMV m’appelle, elle est bien arrivée. Ma cousine m’appelle, elle va passer pour les sachets (faut suivre ! c’est dans les notes précédentes). Je lui propose de grignoter quelque chose avec moi. 19h00 : arrivée de ma cousine, vérification du sous-sol. Les sachets sont intacts !!!!! Je vais pouvoir refaire des lessives et aller sortir la tondeuse. A 20h00 donc, puisqu’il fallait préciser ce qu’on faisait à cette heure-là, nous étions ma cousine et moi en train de nous raconter des choses plutôt intimes et des souvenirs d’enfance devant un jus de pamplemousse pour elle, et un whisky pour moi. (Single malt) Et nous dégustions des toasts au flétan, haddock et saumon fumé. N’en étant pas moins épuisée, je me suis couchée à 22h30, ce qui est exceptionnel, n’arrivant pas en général à gagner mon lit avant 23h30, voire minuit.

jeudi, 17 juillet 2008

Actualités

J'ai lu ça sur Yahoo Actualités :

Les députés adoptent le texte sur le service minimum à l'école

Que les élèves qui passent par ici se rassurent. Le service minimum à l'école, ce n'est pas à eux qu'on le demande.

dimanche, 27 avril 2008

Parents, lisez !

Je suis pépé. Cela veut dire que je suis la synthétiseuse d’informations venant de tous les professeurs vers les parents, l’administration, et les élèves. Par ailleurs je suis la gentille animatrice des conseils de classe, organisatrice de la sortie « prise de contact » en début d’année, la rappeleuse à l’ordre quand la Vie Scolaire ou les documentalistes me sollicitent, et on voudrait en plus que je fasse le travail des Conseillers Psychologues d’Orientation (appelés couramment « COPS », ce qui ne fait sourire que les profs d’anglais.). Plutôt que de faire leur travail et ainsi favoriser la suppression annoncée de leurs postes, je leur envoie régulièrement des élèves, prenant parfois moi-même les rendez-vous, quand mes secondes traînent des pieds, et vérifiant qu’ils y sont bien allés.

L’orientation, c’est aussi informer les parents, qui le sont déjà par les bulletins de notes, et qui sont cordialement invités à une première réunion d’information mi-octobre, puis une rencontre individuelle juste avant noël, (c’est là que ceux qui viennent décident s'ils pourront économiser en privant leur enfant de MP3 ou de playstation…). Par ailleurs il y a une feuille dans le cahier de textes où l’élève doit, selon le règlement, inscrire régulièrement les notes obtenues. Mais, c’est là que le bât blesse, car la communication et la confiance réciproque, entre les parents et leurs enfants de 15 ans, ce n’est pas une vérité universelle. C’est pourquoi, jeudi et vendredi soirs après mes cours, alors que je recevais les parents dont les vœux provisoires ne correspondaient pas à notre décision provisoire, j’ai eu l’impression d’annoncer des nouvelles parfaitement inattendues. J’avais convoqué les familles tous les quarts d’heure, et je dois dire que j’ai fait mieux que ma généraliste : jeudi je n’ai pris aucun retard, et vendredi je ne suis sortie que 7 minutes après l’heure prévue !

J’ai eu droit au père sûr de lui, et péremptoire, qui clame que de toutes façons c’est lui qui décidera du passage ou non, semblant oublier qu’il y a une procédure légale, une commission d’appel, etc, et qui s’enorgueillit d’avoir déjà tout décidé pour son fils, en l’occurrence il fera une école d’ingénieur comme son frère ! Le fils est livide et impassible à côté, alors qu’il est vautré et insolent d’habitude… Il y a eu aussi la mère de celui à qui je voulais surtout donner un coup de pied aux fesses moral, vu que je ne suis pas idiote, et sais très bien qu’on n’empêchera pas 19 élèves (nombre de cas convoqués…) de passer sur une classe de 34 !, qui n’est là que pour le défendre coûte que coûte. Eh bien, Madame, si vous souhaitez que votre fils reste fumiste, et gâche ses possibilités, libre à vous. J’ai aussi essayé d’expliquer à des parents psycho-rigides et hyper angoissés, que leur fille aurait besoin de faire du yoga ou de la sophro avant les devoirs, pour ne pas perdre 90 % de ses moyens… Mais l’émotivité et la tétanie qui en découle semblent « courir dans la famille » (comme disent les anglais). Plusieurs aussi prétendent (le croient-ils vraiment ?) que leur enfant pourra en un mois rattraper deux ou trois points de moyenne générale ! Bien sûr ils lui paieront des cours particuliers tout l’été (Bourreaux d’enfants !!!) Un autre m'assena qu'on lui  avait dit, pourtant, que nous étions un bon lycée...  Et enfin, j’ai appris qu’un élève prétendait être handicapé parce qu’il est paresseux ( !) et donc assurait qu’un redoublement ne servirait à rien et qu’on devait l’excuser… Alors que mon élève handicapé, réellement, est prêt à redoubler, pour arriver au bac, le temps et les efforts comptant moins pour lui que le but à atteindre.

Sur les 19, 14 m'ont quand même dit "merci".

Après cela, je me suis détendue hier au soleil, et aujourd’hui me suis remise courageusement au boulot, me demandant quand même si je devais continuer à provoquer ce genre d’entretiens.